"Ils bombardent nos maisons qui abritent nos frères et leurs enfants en Palestine, en Irak, en Afghanistan, en Tchétchénie et au Pakistan (…) La guerre est une responsabilité partagée entre les peuples et les gouvernements. La guerre se poursuit et les populations renouvellent leur allégeance à leurs dirigeants et maîtres. Ils envoient leurs fils sous les drapeaux pour se battre contre nous et ils continuent à apporter un soutien financier et moral tandis que nos pays sont en feu et que nos foyers sont bombardés et nos peuples tués." (AVRIL 2006)
Nous n’en sommes pas au débat sur la foi en l’Islam ou sur celle au christianisme, mais à celui du respect et de l’attachement que nous accordons à tous les humains dans leur dignité, dans leurs valeurs, dans leurs richesses, dans leur liberté, tant individuelle que collective, dans leur droit de vivre et de s’organiser. Force est de reconnaître que nous ne sommes pas le modèle que nous disons être et que par nos dirigeants et les forces politiques et économiques qui les entourent nous portons la responsabilité de bien des maux, de bien des crimes, de bien des injustices et de bien des hypocrisies. Amener nos représentants gouvernementaux à reconnaître ces torts, conduirait inévitablement à une toute autre dynamique dans les relations entre les peuples actuellement en conflits. Des milliers de vies pourraient être sauvées, Des milliards de dollars économisées, et que dire d’un nouvel ordre mondial qui se fonderait sur une véritable volonté de justice, une authentique recherche de la paix et de la vérité, sur une nouvelle solidarité des humains de la terre pour répondre aux nombreux défis de ces deux tiers de l’humanité à qui font toujours défaut les nécessités indispensables à leur subsistance.
Il est évident que pour Ben Laden et les groupes qu’il dirige, les populations civiles, religieuses, politiques, économiques et militaires des pays qu’il identifie à l’Occident chrétien sont tous responsables des tragédies qui résultent de l’envahissement et de l’occupation des pays que sont l’Afghanistan, l’Irak, le Pakistan et d’une certaine manière la Palestine. Il ne fait pas de doute pour eux que si nos forces armées sont dans ces milieux pour les combattre c’est parce que nous acceptons que nos représentants politiques prennent ces décisions.
Il est donc important, si nous ne sommes pas d’accord avec ces initiatives, que nous prenions la parole, que nous participions aux débats, aux sondages, aux manifestations contre ces guerres et surtout que nous amenions nos candidats politiques à se commettre sur le sujet de manière à les exclure, si nécessaire, de toute représentation politique. Ben Laden met sur la table l’offre d’une trêve de longue durée. Qui de nos élites aura le courage de dire que c’est peut-être là une occasion de sortir du cercle infernal de la violence, laquelle ne fera qu’engendrer la violence ? C’est pourtant à cet état d’esprit que Benoît XVI faisait référence dans son message de la Journée mondiale de la paix, le premier janvier dernier.
« La vérité de la paix appelle tous les hommes à entretenir des relations fécondes et sincères; elle les encourage à rechercher et à parcourir les voies du pardon et de la réconciliation, à être transparents dans les discussions et fidèles à la parole donnée.» (Journée mondiale de la Paix, janvier 2006).
À nous, de prendre maintenant la parole à temps et à contre temps et d’agir en conséquence.
Oscar Fortin
26 avril, 2006