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Le Venezuela de la Révolution bolivarienne s’est transformé en un
véritable incubateur qui donne naissance à une nouvelle démocratie, la démocratie, caractérisée par la participation directe du peuple au
pouvoir. À ce jour, la démocratie à laquelle l’Occident s’est fait le grand
promoteur, la démocratie représentative,
s’est révélée être davantage la démocratie
des élites que celle du peuple.
Ainsi, l’air de rien, nos États
démocratiques sont devenus des États
dominés et dirigés par des élites
dont les intérêts occupent la première place. Les processus électoraux sont tels qu’ils permettent facilement à
ces élites d’agir tout autant au niveau des partis politiques qu’au niveau des
processus électoraux. Nous avons tous et toutes à l’esprit de ces exemples de
fraudes électorales soigneusement mise à exécution pour que les élus soient
ceux et celles qui sauront le mieux répondre prioritairement aux intérêts de ces élites. Il suffit d’interpeller
« Google »
ou « Yahoo » sur « fraudes
électorales » pour se
convaincre, si besoin était, de ce cancer qui a contaminé et continue de
contaminer cette « démocratie »
que les dictionnaires définissent comme étant « le pouvoir du peuple pour le peuple ». Pas surprenant que ces
spécialistes de la fraude électorale ne soient pas pressés pour faire appel,
entre autres, aux plus hautes
technologies pour assurer la fiabilité de l’identité des électeurs et électrices
ainsi que de la crédibilité du dépouillement des bulletins de vote. À ceci, il
faut évidemment ajouter le plein contrôle des investissements qui rendent
possibles les élections.
Lorsque les chefs d’État se présentent à la Tribune des Nations Unies,
le discours qu’ils tiennent ne fait
écho, pour la plupart, qu’à la vision dominante de l’État le plus puissant
auquel ils se soumettent. C’est le cas
de plusieurs pays de l’Amérique latine et
de l’Europe qui ne parlent que de ce
dont les États-Unis leur autorisent de dire, ce qui, dans plusieurs cas, va à l’encontre de ce que leur propre peuple
pense. Par exemple, lorsque le président de la Colombie, Juan Manuel Santos, à
la tribune des Nations Unies, parle du Venezuela comme d’une dictature et d’un
pays en ruine, il ne parle pas au nom de son peuple, mais il le fait au nom de
l’État qui lui donne des millions de dollars pour ses bases militaires en
Colombie. Que d’États et de gouvernements ont perdus leur indépendance et
souveraineté avec des gouvernants vendus à l’avance à l’Empire qui s’incarne
dans les États-Unis d’Amérique.
Aujourd’hui, nous réalisons plus clairement que nos démocraties ne sont
qu’une façade à un État profond concentré dans ceux qui détiennent les grands
pouvoirs économiques, politiques, militaires. Ils sont les véritables
détenteurs du pouvoir et tous les acteurs qui les entourent n’en sont que des
couvertures, au large sourire, qui sacrifient les intérêts prioritaires du
peuple au profit des intérêts prioritaires de ces maîtres de l’État profond et
de tous ses acolytes. C’est triste à dire, mais la démocratie représentative du
peuple s’est vite transformée en une démocratie représentative, avant tout, de
ces élites de l’État profond. Ces derniers sont présents dans tous les pays et
dans tous les États.
HUGO CHAVEZ ET LA RÉVOLUTION BOLIVARIENNE
Pour comprendre Hugo Chavez et cette révolution bolivarienne dont il
s’est fait porteur, il est important de comprendre ce qui est advenu véritablement
de cette démocratie représentative à laquelle tous les peuples de l’Occident et
d’Afrique sont invités à participer. Elle est l’outil par excellence des élites
de l’État profond pour prendre le contrôle des États et de leurs richesses sans
devoir le faire par la force de la guerre. Hugo Chavez a compris cela et il a
également compris que ce scénario ne saurait être modifié sans une
participation consciente et responsable d’un peuple sachant se tenir debout. Il
a compris que tant que les Constitutions des pays seraient le produit des
élites et non des peuples, tout changement ne saurait se réaliser. Ainsi, lors
de l’élection présidentielle de 1998, il
a promis qu’en étant élu président, il convoquerait une assemblée constituante
du peuple pour l’élaboration d’une nouvelle constitution pensée et voulue par
le peuple.
Assermenté comme président, en janvier 1999, il convoqua
aussitôt à une Assemblée nationale constituante à laquelle s’est joint le
peuple.
« Après l'élection d'Hugo Chávez à la présidence de la République en décembre 1998, une Assemblée
constituante élue démocratiquement a été convoquée, à la suite d'un référendum,
comme promis lors de la campagne présidentielle. Cette décision a été motivée
parce que, selon Chávez, le système politique hérité de l'ancienne Constitution
de 1961 isolait les institutions du peuple. Cette initiative a reçu un large
soutien populaire, en particulier parmi les classes les plus pauvres du
Venezuela, qui avaient connu une baisse significative de leur niveau de vie au
cours de la dernière décennie et demie. L'Assemblée nationale constituante
(ANC), composée de 131 élus au suffrage universel direct, a été convoquée en
août 1999 pour commencer la rédaction d'un nouveau texte constitutionnel. Les
chavistes dominant largement l'Assemblée, les travaux ont été brefs et le 15
décembre 1999, la nouvelle constitution est approuvée par référendum à une
large majorité. Elle est entrée en vigueur le 20 décembre de la même
année. »
C’est dans le cadre de cette constitution que la Révolution
bolivarienne se définit comme socialiste, anti-impérialiste et de « démocratie
participative.» Cette nouvelle constitution, rédigée par 131 personnes,
élues par vote direct et universel, et voulue par le peuple. Cette nouvelle
constitution, comme il fallait s’y attendre, n’a pas trouvé grâce auprès des
élites de l’État profond et de leurs acolytes. Ce fut le début d’une guerre qui
dure jusqu’à aujourd’hui. Les décisions
du peuple sur l’usage à faire des immenses revenus des plus importants
gisements de pétrole au monde, des mines d’or et autres, contrevenaient à
l’usage qu’en faisaient les multinationales étasuniennes et les oligarchies
nationales. Il était devenu impensable, pour ces derniers, que les intérêts du
peuple passent avant ceux des élites.
Je vous invite à lire ce que fut le
coup d’État militaire de 2002. Je vous invite à lire également ce que
furent les dernières
élections de Chavez et l’arrivée de Maduro.
Nous pouvons entrer maintenant dans ce qui fait l’actualité autour du
Venezuela et le combat héroïque que mène le peuple contre cette offensive criminelle
de toutes ces forces de l’État profond de Washington, du Venezuela, de leurs
alliés, mettant à contribution tous leurs médias. Je me dois d’ajouter ici le
fait que l’épiscopat
vénézuélien fait également partie de cette offensive.
Tous les moyens deviennent bons pour déloger ce gouvernement et avec
lui ce peuple qui se tient debout. : Guerres
économiques visant à créer la rareté des biens et à indisposer le peuple
contre un gouvernement qui n’arrive pas à leur fournir les biens essentiels. Guerres
de violence et de haine visant à créer la peur et l’insécurité. Pendant les
mois de mars jusqu’au 30 juillet, des mercenaires et terroristes, à la solde de
l’opposition, financée par Washington, ont créé le désordre, en tuant, en
blessant, en détruisant des biens publics, tout cela mis au compte du
gouvernement par les médias de l’empire. Guerre de désinformation et de
diabolisation visant tout autant le gouvernement que son président, en la
personne de Nicolas Maduro. On parle de ce dernier de dictateur, du
gouvernement de dictature. On présente le peuple comme un peuple opprimé,
affamé, sans médicament. En somme, l’idée d’un peuple victime d’un gouvernement
en faillite et au secours duquel la communauté internationale doit se porter.
Ce que le président Trump a dit à la Tribune des Nations Unies ne fait
que reprendre ce scénario de diabolisation du Venezuela, passant sous silence
cette démocratie participative qui a fait l’émerveillement de plus de 160
représentants de 72 pays en visite au
Venezuela ces jours derniers, pour constater en direct ce qui se vit dans ce
pays. Pour plusieurs, ce fut une grande surprise de découvrir un peuple bien en
vie, structurée, organisée et sachant chanter et se solidariser.
Le premier mai 2017, le président Maduro, face à la violence soutenue
par l’opposition et Washington, s’est prévalu du pouvoir que lui accorde la
constitution de convoquer à une Assemblée nationale constituante pour qu’elle
apporte la paix et permette de constitutionnaliser les acquis de la
révolution bolivarienne. Cette fois-ci, ce furent 545 personnes appelées par
vote secret et universel à former cette Assemblée nationale constituante. Ce vote a eu lieu le
30 juillet et ce sont plus 8 089 239 électeurs et électrices qui se rendirent,
contre vent et marée, à déposer leur bulletin de vote pour l’ANC. Une très
grande victoire pour le gouvernement et pour le peuple, surtout si on prend en
considération toutes les menaces dont furent victimes un grand nombre de ces
gens. À titre de comparaison, l’opposition qui a pris le contrôle de
l’Assemblée nationale législative lors des élections de 2015 avait totalisé 7
707 422 votes.
Je conclus en insistant sur le fait
que l’existence de cette ANC est une innovation unique au monde et
qu’elle a pour effet de mettre « jaque mat » les maîtres de la démocratie représentative. C’est
ce qui dérange le plus ces grands démocrates qui n’avaient qu’à venir chercher
leurs votes en utilisant argent et divers autres subterfuges et repartir avec
le pouvoir de l’État et de ses richesses pour en faire ce que bon leur semblait.
Le Venezuela fait la démonstration que
ce temps est terminé et qu’un peuple conscient, responsable et organisé est en
mesure de faire face à ces élites aux ambitions insatiables.
Le Venezuela a généralisé l’éducation gratuite à tous les échelons, du
primaire à l’universitaire, il en a fait de même avec la santé accessible
gratuitement dans tout le pays. Il a construit plus d’un million de
résidences pour les familles en besoin. Avec toutes ces réalisations, il
devient un mauvais exemple pour les autres pays qui n’arrivent pas à assurer
ces biens essentiels. Le néo-libéralisme et la démocratie représentative, faite
sur mesure pour ce dernier, feront tout pour que ce régime démocratique du peuple
pour le peuple ne survive pas. Le Venezuela et son peuple sont prêts à livrer ce
combat, si nécessaire, d’autant plus qu’ils ne sont pas seuls. Les pays non alignés
au nombre de 120 se rangent du côté du Venezuela. La Russie, la Chine et l’Inde
sont là pour contrer les sanctions imposées par Donald Trump et confirmer leur
solidarité stratégique avec le Venezuela et la révolution bolivarienne..
Il reste encore beaucoup à dire et je compte sur vous pour en ajouter ou
en préciser les termes.
Oscar Fortin
Le 21 septembre 2017