À LA TRIBUNE DES NATIONS UNIES
SES SILENCES SUR LE VENEZUELA RÉVÈLENT SA COMPLICITÉ AVEC WASHINGTON
Le Cardinal Pietro Parolin, ex-Nonce apostolique du Vatican au Venezuela, s’est présenté à la Tribune des Nations Unies, ce vendredi, 28 septembre 2019, pour apporter le point de vue du Vatican et de l’Église catholique, sur l’état du monde et, de façon particulière, sur le Venezuela et les problèmes dont le peuple est victime.
Il faut dire que le Venezuela a fait l’objet d’un intérêt particulier de la part d’un grand nombre d’intervenants à cette Tribune des Nations Unies. Le Président Donald Trump a, pour ainsi dire, ouvert ce débat en s’exprimant clairement sur le fait que les États-Unis n’accepteraient pas de régime socialiste en Amérique latine et qu’il ferait tout pour que le régime socialiste, en vigueur au Venezuela, au Nicaragua, à Cuba, soit remplacé par un régime mieux adapté aux valeurs de son Administration. Les menaces d’invasion ainsi que les sanctions et l’interventionnisme en sont l’expression.
Le Gouvernement vénézuélien, par la voix de sa vice-présidente, Nancy Rodriguez, a apporté la vérité du peuple vénézuélien en mettant en évidence, tout à la fois, les acquis de la révolution bolivarienne en éducation, santé, logement, etc. et les actions criminelles de l’interventionnisme sous toutes ses formes, promues par Washington et ses alliés. Selon les informations dont elle dispose et qu’elle a portées à la connaissance des membres de l’A.G., l’objectif de Washington est d’asphyxier le peuple vénézuélien pour qu’il fasse de son gouvernement le grand responsable de ses misères. Malheureusement pour Donald Trump, plus des 2/3 (13 millions) de l’électorat vénézuélien ont signé un document précisant qu’ils ne veulent pas de Donald Trump ni de ses sanctions. Cette déclaration majoritaire du peuple vénézuélien confirme le caractère démocratique de la démarche ainsi que le niveau de conscience de ce peuple. Il sait que la principale source des problèmes que rencontre le peuple lui vient, en grande partie, de ces interventions diaboliques et criminelles de Washington.
Nombreux sont les intervenants qui ont relevé le caractère illégal de ces sanctions et interventions qui s’attaquent, sous de multiples formes, au bien-être de ce peuple. Des études récentes ont démontré le caractère dévastateur et criminel de ces interventions. La Charte des Nations Unies est bien claire sur ce sujet. Voir les deux premiers articles de cette Charte ici-même. Il n’y a pas de doute que les pays qui se joignent aux prétentions des États-Unis sur le Venezuela se transforment en délinquants internationaux. Ces interventions n’ont l’aval d’aucune instance autorisée des Nations Unies pour intervenir comme ils le font dans un pays souverain et indépendant. C’est le cas du groupe de Lima auquel on peut joindre l’État du Vatican et certains pays d’Europe à la remorque des États-Unis.
Lorsque le grand patron de l’État du Vatican prend la parole sur la question du Venezuela, il se fait sensible à l’émigration massive des jeunes ainsi qu’à la souffrance du peuple et ne peut que souhaiter qu’il y ait des élections présidentielles, seule solution plausible, selon lui. Pour sortir le Venezuela du marasque dans lequel il se trouve. De toute évidence, pour lui, le gouvernement et le régime socialiste sont les seuls responsables de cette misère et la source principale des conflits qui existent. Il souhaite évidemment qu’à travers la négociation entre le gouvernement et l’opposition une solution puisse être trouvée.
Aussi curieux que cela puisse paraître, l’auteur et l’acteur principal de la mise en scène de ce qui se complote au Venezuela sont complètement ignorés. S’il y a des problèmes au Venezuela, les États-Unis et ses alliés n’y sont pour rien. Les sanctions et les menaces de guerre ne sont que des illusions. Le cardinal Parolin n’y voit aucune relation de ces derniers avec la situation de crise qui se vit au Venezuela. Le problème du Venezuela est un problème interne, point à la ligne.
Lui comme nous tous sait que l’acteur principal qui planifie, organise et finance les multiples interventions au Venezuela a pour objectif principal la reprise du contrôle des richesses du pays et de ceux qui en auront la charge. Il en va de même pour l’interventionnisme qui va à l’encontre du droit international. Ni un mot sur l’un comme sur l’autre. Aucune remarque sur la nécessité de respecter le droit international et de s’en tenir aux normes des Nations Unies dans les relations entre peuples souverains. Il ne fait aucune allusion aux 13 millions d’électeurs et d’électrices du Venezuela qui ont signé une pétition pour que Trump les laisse tranquilles. Ces 13 millions de signatures ont été remis au Secrétaire général des Nations Unies. Il me semble qu’il s’agit là d’un geste important qui eut pu être signalé par le représentant du Vatican.
Pourquoi ces silences sur ces points fondamentaux qui sont à la racine des maux dont souffre le peuple vénézuélien: les prétentions de conquête du président Donald Trump, l’usage des menaces d’invasion, la mise en place de sanctions criminelles, la saisie d’effectifs monétaires pour mettre à sec les coffres de l’État, l’image déformée d’un peuple qui résistent aux provocations et qui témoigne avec fierté de Bolivar et de Chavez? Ne pas faire référence à ces réalités c’est comme ne pas voir les éléphants dans sa cour arrière. Il s’agit de faits déterminants qui ne peuvent passer sous silence.
C’est pourtant ce même cardinal qui déclarait dans une conférence de presse aux Nations Unies « qu’il était fondamental d’aller à la source de ces maux pour en résoudre les causes ». Il n’y a qu’une explication à ces silences et c’est celle que l’État du Vatican est partie prenante des politiques de Washington contre la Révolution bolivarienne. Il l’est depuis le début de cette révolution. Il était présent, en avril 2002, à travers le cardinal de l’époque qui a accompagné Carmona, l’homme de main de Washington pour remplacer Chavez. Cette complicité demeure toujours active à travers l’épiscopat vénézuélien, véritable opposition à la révolution bolivarienne et à son gouvernement.
Le Secrétaire d’État joue le rôle du bon gars qui parle comme au nom de Dieu lui-même en se disant favorable à une solution pacifique à travers la négociation avec l’opposition qu’il prend la peine de préciser, celle de son président intérimaire autoproclamé, Juan Guaido. De ce dernier, il ne dit rien de ses relations avec des organisations terroristes de Colombie. Aucune déclaration à l’endroit de Washington pour qu’il mette fin à ses menaces et à ses interventions pour renverser le gouvernement. Aucun appel au respect du droit international de non-intervention. Cela indisposerait trop Washington et ses alliés.
Oscar Fortin
29 septembre 2019
Je m’excuse pour les références en espagnole et je ne doute pas que vous trouverez le moyen de vous en tirer. Merci