Les films hollywoodiens, nous ont souvent
distraient avec ces « cowboys » qui assaillaient des banques
pour mettre la main sur l’or qui s’y trouvait sous bonne garde. Plus le butin
était important, plus ils se devaient de bien planifier leur forfait. Tout
devait être analysé à partir de la forteresse jusqu’au dernier des gardiens du
village. Ici, le plus grand des hold-up (1880).
De nos jours, les exemples ne manquent pas de ces opérations menées par des
voleurs aguerris dont le flair les conduit inévitablement vers de grosses
prises en or, en argent, en bijoux, en certificats de placement, etc. . Pour les amateurs et amatrices de ces films, je vous réfère à ce lien.
Dans tous ces cas, les principaux acteurs de ces méfaits sont considérés
comme des cowboys audacieux et des voleurs professionnels bien aguerris à la
profession. On parlera surtout de mafia
et de groupes criminels de toute nature, mais jamais on ne parlera d’États, de
gouvernements dont certains se font une spécialité de piller les richesses
d’autres peuples, d’autres pays. Dans la plupart des cas, ce sont des États qui
réalisent leurs méfaits en se couvrant des plus grandes vertus qu’un État peut
avoir à l’endroit d’un autre peuple, d’un autre pays. Son mode opérationnel
comprend, entre autres, six grandes étapes qui leur ouvrent la voie à la
légitimité humanitaire.
- 1. S’assurer que les richesses convoitées soient réelles
- 2. Compter sur des appuis politiques et économiques internes de l’État visé.
- 3. Compter également sur la collaboration de certains États limitrophes
- 4. Créer, par tous les moyens, le chaos au sein du gouvernement.
- 5. Mettre en évidence par les médias l’état de crise que vit le pays
- 6. Faire valoir qu’une intervention internationale s’impose
L’idée fondamentale qui ressort de tout
cela est de transformer ce hold-up, aux yeux de la communauté internationale et
des populations des pays impliqués, en une véritable mission humanitaire,
chapeautée, entre autres, par la libération d’un peuple, transformé en victime
d’une dictature, responsable de tous les maux, et d’un dictateur qui ne veut
rien entendre du cri de son peuple pas plus d’ailleurs que de celui de la
communauté internationale.
Ce sera la tâche des médias dont la
mission est de répondre avant tout aux attentes des pays promoteurs de ce hold-up, de s’assurer
que l’information transmise et diffusée de mille et une manières s’incruste
dans l’esprit des gens et devienne une opinion répandue dans la communauté
nationale et internationale. Cette préparation des esprits s’impose pour que les
peuples de ces États prédateurs n’y voient
que la justesse d’une intervention militaire qui ne saurait être
qu’humanitaire. En Irak, en Libye, en Syrie, pour ne citer que ces trois pays,
ce fut effectivement l’image projetée de dictatures et de dictateurs opprimant
leurs peuples qui a rendu possible ces interventions qui furent appuyées par
leurs peuples et la communauté internationale.
LA CIBLE DU PROCHAIN HOLD-UP
EST LE VENEZUELA
Mode opérationnel :
1-Par ses richesses, surtout celles se
référant au pétrole, à l’or et au diamant, il répond
parfaitement au point 1 du mode opérationnel.
Selon l'OPEP, les réserves
prouvées en pétrole du pays atteindraient 302,25 milliards de barils ce qui le place à la
première place mondiale devant l'Arabie Saoudite. Le Venezuela occupe
également le 15e
rang mondial des réserves d'or, avec plus de 365 tonnes, selon des chiffres officiels. Parmi elles, 154 sont
déposées à la Banque centrale vénézuélienne. En 2012, Chavez a rapatrié au pays
tout l’or qui était déposé à l’étranger. À ceci s’ajoutent évidemment les
ressources en mines d’or toujours présentes et fortement sollicitées par
d’autres puissances.
2-Grâce à la présence au Venezuela d’une opposition qui leur est
entièrement acquise ils peuvent compter sur cette dernière qui intègre les Chambres
de commerce et celles du patronat, ains que de l’épiscopat vénézuélien pour
générer des activités déstabilisatrices du gouvernement, le rendant ainsi de
moins en moins populaire auprès de sa population. Ce fut le cas avec la guerre
économique visant la privation pour la population des biens essentiels. Les
mesures mises en place par cette opposition et ses alliés ont affecté directement le peuple, l’obligeant à attendre
des heures avant de pouvoir acheter quelques-uns de ces biens disponibles. Les
collaborateurs, à l’interne, s’assuraient que ces biens soient entreposés
secrètement dans des endroits non connus du public ni du gouvernement. Tous ces éléments ont finalement été mis à
découvert et condamnés tout autant par le peuple que par le gouvernement lequel
était ciblé par l’opposition et les médias comme en étant le grand responsable.
À ceci s’ajoutent les sanctions économiques de Washington qui ne font
qu’empirer la situation économique du pays.
3-Les États-Unis ont
toujours pu compter sur un ensemble de pays qui leur sont acquis. C’est le cas
de la Colombie où l’Oncle Sam dispose de 7 bases militaires ainsi que de
l’immunité complète pour ces derniers sur le sol colombien. C’est tout dire. Le Canada, le Pérou, le Brésil de Bolsonano et
l’Argentine de Macri demeurent des alliés fidèles pour combattre le
gouvernement révolutionnaire du Venezuela. Il faut ajouter à ces pays le plein
contrôle qu’exercent les États-Unis sur l’Organisation des États américains
(OEA). Cette dernière a été mise à contribution pour mener la campagne de
dénigrement du gouvernement démocratique du Venezuela en le faisant passer pour un gouvernement
antidémocratique, dictatorial y illégitime.
4-Tous ces acteurs ont pour
mission de créer toutes les situations possibles conduisant à discréditer le
gouvernement, la démocratie participative qui fait du peuple un agent actif
dans la réalisation de la révolution bolivarienne. Depuis l’élection de Chavez
en 1998 à nos jours, il y a eu plus de 23 élections auxquelles le peuple a participé. Sur ces 23 élections, il en a perdu 2, la
première, en 2007, lors d’un référendum portant sur une modification de la
constitution. La seconde, en 2015, lors des élections législatives. En dépit de
tous ces appels au peuple, la publicité et l’idée à vendre est que Maduro, le
président, est un dictateur et le régime chaviste une dictature.
5-Les médias utilisent
toutes les techniques à leur disposition pour créer des scénarios où les
éléments positifs du régime, comme ces nombreuses élections, seront passés sous
silence alors qu’on mettra en évidence des situations qui ne sont crédibles que
pour ceux qui les inventent. On fait, par exemple, toute une histoire sur l’Assemblée nationale
constituante que l’on essaie par tous les moyens de discréditer comme pouvoir
super potentiel. On ne dira pas que le Tribunal suprême de justice, autorité
constitutionnelle par excellence, a déclaré cette dernière comme tout à fait
légitime et conforme à la constitution vénézuélienne. On se fera également discret sur les
dernières élections régionales que le gouvernement a gagnées haut la main avec 18
gouverneurs contre 4 pour l’opposition.
6-Les prédateurs en sont à
l’étape de convaincre la communauté internationale qu’une intervention s’impose
au Venezuela, faute de quoi ils vont prendre eux-mêmes l’initiative
d’intervenir directement dans le pays. Le résultat des dernières élections
régionales ne leur facilite pas la tâche. Qui plus est, l’opposition commence à
se diviser, affaiblissant ainsi le support à l’interne.
Le premier porte sur la capacité du peuple
et du gouvernement vénézuélien de résister à ces attaques, véritables coups bas
qui n’ont rien à voir avec l’humanisme dont se réclament leurs auteurs. Je
pense que ces adversaires sont en voie de découvrir que le populisme qu’ils
attribuaient aux Vénézuéliens et Vénézuéliennes se révèle être la conscience de
tout un peuple contre laquelle ils ne
peuvent se permettre de marcher. Il y a un peuple, une armée, un
gouvernement tous déterminés à vaincre
ces prédateurs.
Mon second commentaire porte sur le fait que le
Venezuela n’est pas isolé internationalement. La Russie, la Chine, les Pays non
alignés et plusieurs pays des Antilles et du Moyen-Orient lui sont solidaires.
La communauté internationale dont parlent Washington et ses alliés européens et
latino-américains ne forment finalement qu’un club d’amis, liés par des intérêts
financiers, souvent de caractère individuel et passager.
Je fais voeux
que le Venezuela soit la première véritable démocratie à résister et à vaincre
les prétentions de l’Empire et de ses alliés. Sa victoire se transformera en
espérance pour l’ensemble des peuples de la région et du monde. Ses ennemis le
savent trop bien et ils feront tout pour mettre fin à cette révolution.
Oscar Fortin
Le 27 octobre 2017