vendredi 29 juin 2012

COUP D’ÉTAT OLIGARCHIQUE AU PARAGUAY





Le 20 avril 2008, Fernando Lugo fut élu président de la République du Paraguay pour un mandat de 5 ans. Les urnes parlèrent en faveur du candidat Lugo avec une marge supérieure de 10 points sur son adversaire. Cette élection démocratique et ses résultats ont été reconnus et célébrés par la communauté internationale. La démocratie avait parlé et le peuple en était le fondement.

À 9 mois des élections présidentielles, prévues pour avril 2013, un groupe de personnes, liées aux oligarchies et à des intérêts états-uniens, mirent en place un processus visant la reprise du pouvoir au plus haut niveau de la gouvernance de l’État. Ils y expulsèrent le président Fernando Lugo, dédié prioritairement aux intérêts du peuple paraguayen, pour le remplacer par un candidat, fidèle aux intérêts oligarchiques du pays. À ce niveau de la planification du coup d’État, il n’était plus question de savoir si c’était ce que voulait le peuple, fondement de toute démocratie. Seules comptèrent les oligarchies et la reprise des pouvoirs étatiques pour les remettre au service de ces derniers.

Une disposition de la Constitution paraguayenne, permettant la mise en jugement politique de tout haut fonctionnaire, dont le Président, sera l’outil tout désigné pour réaliser ce coup d’État en lui donnant toute l’apparence de la légalité et de la normalité. Or, cette mise en accusation politique du Président comporte un autre élément, tout aussi constitutionnel, sinon plus que celui du jugement politique comme tel, à savoir le droit à une défense pleine et entière. Ce dernier point qui figure dans à peu près toutes les constitutions démocratiques est renforcé par la Charte des droits de l'homme des Nations Unies, dont le Paraguay est signataire. Fernando Lugo n’a eu que deux heures pour assurer sa défense et écouter le jugement, sans appel, de sa destitution.  Il saute aux yeux qu'il n'a pas eu les droits à une défense pleine et entière.  Ainsi, non seulement la procédure de destitution est illégitime, mais elle est également inconstitutionnelle.

Nous réalisons que plus nous avançons dans le temps,  plus se raffinent les moyens de contourner la volonté des peuples pour s’emparer des pouvoirs démocratiques des États. Nous n’en sommes plus à ces interventions militaires, souvent téléguidées des États-Unis, qui bombardaient des édifices gouvernementaux, assassinaient des présidents en poste et réprimaient des peuples qui résistaient et défendaient leur démocratie.

On se rappellera, en 1973, les bombardements qui mirent un terme au régime politique et démocratique de Salvador Allende à qui les oligarchies substituèrent le sanguinaire Augusto Pinochet, ce putschiste dictateur à l’origine de milliers de morts, de torturés, de blessés et d’expatriés. On se souviendra de la junte militaire en Argentine qui mit un terme, en 1976, au processus démocratique du pays pour y faire régner la loi des plus forts et les intérêts des plus puissants. Que dire du dictateur Stroessner qui régna sur le Paraguay, pendant des décennies, en y faisant régner sa loi et en y imposant son pouvoir personnel. Là encore des milliers de morts, de persécutés, de torturés. Je vous réfère, ici,  sur ce qui sous-tend tous ces coups d’État et la main invisible qui les fomente. Toute cette deuxième moitié du XXe a été marquée par cette lutte acharnée et sans retenue des forces militaires contre la montée des peuples et leur prétention d’être les fondements de la démocratie et de leur devenir. L’Opération Condor en fut un triste instrument, voulu et soutenu par ceux qui continuent de se dire les apôtres de la démocratie et des libertés.


Depuis le début du présent siècle, cette lutte oligarchique pour garder le pouvoir ou pour le reconquérir, s’est poursuivie avec autant, sinon plus d’acharnement qu’avant. C’est que les peuples sont de plus en plus instruits et que la conscience sociale qui en émerge plonge toujours plus profondément ses racines dans les valeurs de solidarité, de justice et de vérité. Les peuples sont maintenant l’ennemi des oligarchies. Ils sont la force morale qui se porte à la défense de la démocratie et des dirigeants qu’ils ont portés au pouvoir.

Le cas du coup d’État au Venezuela, en 2002,  en est une illustration plus qu’éloquente. C’est le peuple, avec une partie de l’armée, restée fidèle au gouvernement, qui est descendu dans la rue et qui a forcé les putschistes à faire marche arrière. En Bolivie, en 2008, ce fut encore le peuple et la solidarité des pays latino-américains qui ont eu raison des putschistes. Au Honduras, en 2009, Manuel Zelaya aura eu moins de chance. Le peuple y était, mais les militaires, entièrement au service des putschistes ont eu raison du peuple qui a résisté héroïquement.

Les oligarchies et la main invisible de l’empire ne s’arrêtèrent pas là.  En 2010, les oligarchies équatoriennes utilisèrent les forces policières pour créer un conflit et réaliser un coup d’État visant le renversement du président Rafael Correa. Là encore, la mobilisation du peuple et la solidarité des peuples regroupés dans Unasur et l’Alba ont été déterminantes pour faire échouer ce coup d’État militaire.  Maintenant, c’est le Paraguay qui est touché par ces forces oligarchiques qui ont trouvé une procédure pouvant dissimuler leurs véritables objectifs: la reprise du contrôle des pouvoirs de l’État et l’affaiblissement des instances régionales que sont Mercosur et Unasur. Le peuple se mobilise et la communauté latino-américaine en fait tout autant.

Les pays, membre du Mercosur et ceux d’Unasur viennent d’exclure les nouveaux dirigeants du Paraguay de leur instance régionale. Cette exclusion sera valide jusqu’au moment où le peuple paraguayen se dotera, à travers des élections libres, de nouveaux dirigeants. Par contre, aucune mesure de nature à affecter le peuple ne sera prise par les pays intégrant ces organismes régionaux. Une approche tout à l’opposé des pays du Nord qui fondent leur politique de changement de régime sur des blocus économiques et des moyens de pression, dont les peuples sont les premiers à en être victimes.  

La toute dernière tentative de coup d’État, passée inaperçue dans nos médias, vient d’échouer. Effectivement, durant la semaine qui se termine, la Bolivie d’Évo Morales a été soumise à une grève des policiers, infiltrée d’agents provocateurs qui ont fait de la casse, qui ont menacé d’assassiner le Président et des ministres. Là encore, le peuple est descendu dans la rue à la rescousse de ses élus, leur apportant  tout le soutien nécessaire pour défendre la démocratie, la révolution et la constitution.

Il y a la démocratie oligarchique qui choisit, à sa manière, ses dirigeants et il y a la démocratie des peuples qui choisit par scrutin universel ses représentants. À nous de choisir la démocratie qui peut répondre le mieux aux intérêts des peuples.

Ce qui vient de se passer au Paraguay me rappelle ce jugement que portait Jésus de Nazareth sur ces pharisiens qui s’enfermaient dans la légalité de certaines pratiques pour mieux dissimuler leur corruption et leurs méfaits .

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, qui acquittez la dîme de la menthe, du fenouil et du cumin, après avoir négligé les points les plus graves de la Loi, la justice, la miséricorde et la bonne foi ; c'est ceci qu'il fallait pratiquer, sans négliger cela. » Mt. 23,23

Ceux qui prétendaient créer une brèche dans les organismes régionaux, comme Mercosur et Unasur, risquent d’être profondément déçus.  Le consensus a été au rendez-vous des mesures adoptées. Il ne fait que renforcer la cohésion et lintégration de ces pays entre eux. Fernando Lugo sest dit heureux que le peuple soit épargné par des mesures économiques susceptibles den affecter les conditions de vie. Il sest également dit satisfait de lexclusion de lactuel gouvernement fantoche des organismes régionaux.



Oscar Fortin
Québec, le 29 juin 2012


jeudi 28 juin 2012

FERNANDO LUGO, PRÉSIDENT DU PARAGUAY






UNE DESTITUTION PRÉSIDENTIELLE EN MOINS DE 24 HEURES

Aux États-Unis, on se souviendra que les procédures et les enquêtes visant la mise en accusation du président Richard Nixon devant la Chambre des représentants ont duré près de 15 mois. Il s’agissait du scandale du Watergate, qu’il avait lui-même commandé. Le 5 août 1974, avant sa mise en accusation par la chambre des représentants, il avait alors décidé de démissionner,

Le cas du président Clinton dura pratiquement une année et prit fin avec la décision du Sénat de rejeter la mise en accusation, votée par la Chambre des représentants.

Dans les deux cas, les inculpés ont eu largement le temps pour de se défendre et faire valoir leurs droits.

Au Paraguay, il en fut autrement avec le président Fernando Lugo. En moins de 24 heures, il fut soumis au jugement politique de destitution de la chambre des députés et du Sénat. On lui présenta les cinq chefs d’accusation portés contre lui et on lui donna deux heures pour assurer sa défense. Le jugement de destitution a été aussitôt prononcé puis suivi par l’assermentation d’un nouveau président.


1. En tant que Président de la République d’être responsable des affrontements entre paysans et policiers à Curuguay, lesquels se soldèrent avec la mort de 11 paysans et de 6 policiers.

Le député Oscar Tuma argumenta que ces morts sont dus à l’incompétence de Lugo. Depuis qu’il exerce la Présidence, il a favorisé la violation du droit de propriété et la haine entre les classes sociales. Il y a, de plus, des évidences qui démontrent que ce fut un acte prémédité et à ce titre il devrait être soumis non seulement au jugement politique, mais aussi au jugement pénal.
À cela, le député Carlos Liseras ajoute que Lugo et plusieurs de ses ministres maintiennent dans la Police des agents criticables, dont Arnaldo Sanabria Moran, considéré comme un des responsables.
2. Les députés mentionnent également les opérations de sécurité menées à terme dans les départements de San Pedro et Concepción contre l’Armée du peuple paraguayen (EEP).
3. Le député Jorge Avalos Marin rappelle l’invasion des terres dans la localité  de Nacunday par les paysans. Selon lui les forces armées ont été utilisées pour créer une situation de panique.
4. Le législateur José Lopez Chavez, signale l’autorisation donnée par le Président à un groupe de jeunes, sous la direction de l’ex-ministre Camilo Soares, d’occuper le Commandement d’Ingénierie de l’armée. Les forces armées ont été humiliées, parce qu’ils utilisèrent des bannières  avec des références politiques.
5. En dernier lieu, ils lui reprochent d’avoir signé le Protocole de Usuaia II, type d’engagement démocratique, qui autorise les pays du Mercosur à bloquer les pays qui brisent ou se prépare à briser l’ordre démocratique. Cette signature constitue un attentat contre la souveraineté du Paraguay. 
La signature du protocole permet de couper l’approvisionnement en énergie au Paraguay et de fermer les frontières. Cela viole les principes commerciaux et est une atteinte contre les peuples. Montre un profil élevé d’autoritarisme.

QUI EST FERNANDO LUGO?

Il est cet évêque catholique qui décida, après avoir renoncé à sa charge épiscopale,  de s’engager dans l’action politique. À la tête d’une coalition de divers partis politiques, il se présenta comme candidat aux élections présidentielles de 2008. Il est élu président de la République avec 40.8% des voix contre 30.8% pour sa rivale. À peine investi comme Président, il nomme la première ministre autochtone du Paraguay aux Affaires indigènes, Margarita Mbywangi, une Guayaki et ancienne esclave11.

Le ton est donné. Ses priorités politiques, économiques et sociales seront inspirées, entre autres,  par les problèmes de pauvreté, la corruption, la distribution des terres. Il se préoccupera des droits des indigènes et du respect de leur culture. Son action sera toutefois limitée du fait qu’il ne contrôle pas le Sénat et que sa majorité à la chambre des députés n’est due qu’à la coalition et à la présence du parti libéral auquel appartient le vice-président. Ce dernier aura vite pris ses distances d’avec le Président et il en deviendra même un adversaire.

En dépit de tout cela, il parvient à faire avancer certains dossiers et à mettre en place des mesures de nature à améliorer le sort des plus défavorisés. Malheureusement, c’est déjà trop pour les opposants de l’extrême droite qui l’accusent d’être communiste, de la gauche radicale, de suivre les politiques de Chavez au Venezuela et de Morales, en Bolivie. Des accusations qui n’ont aucun fondement objectif. Dans les circonstances, il aura été tout au plus un président progressiste.

LE PARAGUAY

C’est ce petit pays d’un peu moins de sept millions d’habitants, dominé pendant des décennies par le parti  Colorado, de droite. En 1954, il y a un coup d’État militaire, dirigé par Alfredo Stroessner, qui régnera en maître absolu, jusqu’à sa mort, en 2006. C’est la lune de miel des grands propriétaires terriens et des oligarchies alors que les paysans et les pauvres sont soumis à la main de fer du dictateur. Des milliers de morts et de disparus sont à mettre au bilan de ce dictateur sanguinaire pour les uns et protecteur pour les autres, c’est à dire de ce « 1% de la population qui contrôle 77% des terres cultivables, et de ces riches oligarques et des multinationales à qui appartiennent 98% des terres. Au Paraguay, on estime à plus de 300 000 le nombre de paysans sans terre. 

Pour en savoir plus sur la situation du pays au moment de la prise de pouvoir du Président Lugo, je réfère le lecteur et la lectrice à cet excellent article.

QUI SONT LES ACCUSATEURS

Les accusateurs sont les membres du Sénat, à 95% de l’extrême droite. Ils répondent de leurs actions d’abord et avant tout à de grands propriétaires et multinationales oeuvrant surtout dans les secteurs de la culture des terres. L’une d’elles est Monsanto.

EN CONCLUSION

Il ne fait aucun doute que les chefs d’accusation, portés contre le président Lugo, ne peuvent justifier un jugement politique de destitution sans que l’accusé ait tout le temps voulu pour replacer chacun de ces faits dans leur contexte et préciser, le cas échéant, le niveau de responsabilité qu’il y a assumé.

Lorsqu' UNASUR, regroupement des pays de l’Amérique du Sud, envoya une délégation spéciale pour rencontrer les députés et les sénateurs avant que ne se produise le jugement politique du sénat, il leur fut proposé de permettre au président Lugo d’avoir le temps nécessaire pour assurer sa défense. À cette proposition qui revenait sans cesse dans les échanges, la réponse était toujours la même : si nous retardons notre jugement politique, le peuple va venir manifester et ça va créer des problèmes.

De fait, la décision était déjà prise et les objectifs étaient de reprendre le contrôle de la présidence à 9 mois des élections générales, cette fois pour en avoir le plein contrôle.

Deux heures à un Président pour assurer sa défense, face à des accusations dont il vient de prendre connaissance, c’est ignorer complètement le droit à la défense juste et entière inclus dans toutes les chartes des droits de la personne. Si la Constitution paraguayenne permet le jugement politique de destitution d’un Président, elle ne peut toutefois pas ignorer la charte des droits fondamentaux des Nations Unies dont le Paraguay est signataire.

Ce type de comportement fait dire à la majorité des pays de l’Amérique latine et à plusieurs de l'Europe qu’il s’agit d’un coup d’État technique par lequel les oligarchies dominantes et l’empire qui les supporte ont repris le pouvoir de la Présidence en contournant la volonté démocratique du peuple. Ainsi, ils se donnent bonne conscience en se disant que le Président élu par le peuple a été mis à la porte sans qu’il y ait eu un seul coup de feu. Ils ont respecté, dans un esprit de légalisme étroit,  une procédure constitutionnelle tout en bafouant les droits les plus fondamentaux d’un Président à sa juste défense. Ce type de comportement me rappelle ces paroles de Jésus  de Nazareth dont ils confessent la foi. Ces paroles s'appliquent merveilleusement bien à tous ces oligarques civils et religieux qui se réjouissent d'avoir agi en respectant la constitution.

« Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, qui acquittez la dîme de la menthe, du fenouil et du cumin, après avoir négligé les points les plus graves de la Loi, la justice, la miséricorde et la bonne foi ; c'est ceci qu'il fallait pratiquer, sans négliger cela. » Mt. 23,23

Oscar Fortin
Québec, le 28 juin 2012

Quelques références en français




mardi 26 juin 2012

LA VÉRITÉ QUI TUE ET CELLE QUI FAIT VIVRE




J’ai pensé vous présenter trois témoignages qui illustrent bien le problème de l’information dont la grande partie nous arrive par les médias officiels, souvent contrôlés par des consortiums financiers aux intérêts multiples, et celle qui nous arrive par la voie de témoins qui ont vécu et vu de leurs yeux ce qui s’est passé.

Le cas de la guerre en Libye

Il y a plus d’un an, les forces de l’OTAN faisaient pleuvoir des bombes humanitaires sur la Libye, ce pays à la tête duquel se trouvait le soi-disant sanguinaire Mohamed Kadhafi. Notre presse à l’égale de la presse occidentale nous présenta la situation en Libye comme celle d’un peuple voulant se libérer des mains de ce tyran qu’aucune conscience honnête ne saurait supporter. C’était l’image qui nous était transmise et qui justifiait à nos yeux d’honnêtes citoyens cette intervention humanitaire des forces de l’OTAN.

Voilà qu’une jeune journaliste, présente sur les lieux au moment de la prise de la capitale du pays, Tripoli, nous raconte une tout autre histoire.



Des témoignages de soldats sur la guerre en Irak

On dit qu’il y a actuellement qu’un soldat par jour, ayant fait la guerre en Irak, se suicide. Après avoir tué plus d’un million d’Irakiens et d’Irakiennes, ils ne peuvent plus vivre avec pareil cauchemar.



 Sur le 11 septembre 2001, témoignage d’une ex agente de la CIA

Bien des histoires circulent sur ce qui a bien pu se passer sur le 11 septembre, mais rares sont les témoignages qui nous viennent de milieux aussi bien informés que celui de la CIA.


Sur l’intervention de l’Occident en Syrie

Ce qui se passe actuellement en Syrie fait la manchette des nouvelles internationales. Encore là l’information qui nous arrive par nos médias ne recoupe pas celle qui nous arrive par d’autres sources plus prés de ce qui s’y vit. Thierry Meyssan est un journaliste qui a séjourné et séjourne régulièrement en Syrie. Il est l’auteur du site Voltaire.


CONCLUSION

Quelque part, nous sommes tous et toutes responsables des crimes que commettent nos gouvernements. Il est évident qu’ils ne diront pas que ce qu’ils font est mauvais. Ils choisiront, plutôt, tous les termes qui viendront nous chercher dans nos valeurs humaines et morales. Ils parleront de mission humanitaire de l’OTAN plutôt que de mission de conquête des richesses de Syrie. Pour l’Irak, ce sera la défense des libertés fondamentales et la lutte contre les  armes de destruction massive. Le 11 septembre, ce sera le détonateur de la lutte à finir avec tous ceux et celles qui ne partagent pas les valeurs des pays de l’Occident. Qui n’est pas avec nous sera contre nous. La justification d'une guerre totale conte tous les ennemis de nos intérêts.

Tous les morts et tous les blessés, enfants, femmes, hommes, qui sont victimes de nos balles, de nos bombes, viennent souiller nos mains de leur sang et de leur souffrance. Ce n’est pas parce que loin des yeux, loin du cœur, que nous pouvons nous déclarer innocents du sang versé.

Oscar Fortin
Québec, le 26 juin 2012

http://humanisme.blogspot.com

samedi 23 juin 2012

THOMAS MULCAIR ME RÉPOND





Il y a quelques semaines, au moment où le Canada pleurait ces femmes et ces enfants froidement assassinés à Houla, en Syrie, et qu’on y accusait, sans preuve, le président Assad d’en être le coupable, j’écrivis un courriel, en date du 29 mai, au chef de l’opposition officielle, M. Thomas Mulcair.

«  M. Mulcair, en tant que chef de l’opposition officielle il vous appartient d’exiger du gouvernement actuel les preuves fondées sur des faits et des rapports crédibles des principaux acteurs en Syrie, gouvernement, observateurs, Kofi Annan, prouvant, hors de tout doute,  que l’armée syrienne est la responsable de la tuerie à Houla. Comment ce gouvernement peut-il tirer, dès maintenant, des conclusions aussi définitives alors que l’enquête sur les évènements ne vient que commencer et que Kofi Annan n’a pas encore remis son rapport de sa visite à Damas?

Je sais que le Canada s’est livré corps et âme aux politiques étasuniennes qui n’a d’autre objectif que de changer le régime syrien. Ce dernier point est du ressort du peuple syrien et non des États-Unis ou de quelques autres pays. Ce n’est toutefois pas l’objectif du « peuple » canadien.

Je me permets de vous transmettre quelques références qui viennent de l’information alternative, celle dont nos médias officiels se gardent bien de publier. Sur un blogue, publié ce matin sur Word Press, je donne certaines de ces références.


Sur le massacre de Houla deux articles qui apportent des précisions importantes :



M. Mulclair. Il vous appartient, dans ce dossier aux incidences multiples, de vous faire l’avocat de la vérité des faits. On ne peut laisser un premier ministre, élu avec moins de 25 % de l’électorat canadien, se présenter comme le seul porte-parole crédible du peuple canadien. Trop de faits nous interpellent et trop de mensonges nous menacent.

De grâce, élevé la voix et exiger des preuves autres que celles des « on a dit » « on a entendu dire » etc. Les faits sont que des groupes terroristes, soutenus pas nos gouvernements, font la pluie et le beau temps en semant la terreur. L’armée syrienne, comme c’est de sa responsabilité,  s’attaque à ces derniers pour les chasser du territoire ou les éliminer. Même Ban Ki-moon a reconnu l’existence de ces groupes terroristes.

Que le Canada s’en remette aux porte-parole officiels des observateurs du plan de paix et à M. Kofi Annan, mandaté pour présider cette mission. La Russie et la Chine, contrairement à ce que nos médias disent, poursuivent leur soutien au Gouvernement Bashar Al-Assad.



Je sais que les dossiers ne vous manquent pas, mais déjà les bulletins de nouvelles n’en ont que pour la demande du Canada pour une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies pour décider des mesures de représailles contre le gouvernement syrien déjà jugé coupable par le Canada de la tuerie de Houla. Il faut que la démarche soit plus sérieuse et mieux fondée. Que reste-t-il de la Lybie à la libération de laquelle le Canada s’était investi corps et âme? Où est-il le peuple libéré? Du mensonge et que du mensonge.

À vous M. Mulcair de faire écho à la vérité. Vous ne serez pas seul longtemps. La vérité a un pouvoir vivifiant.

Merci au nom de la vérité

Oscar Fortin


En date du 20 juin je reçois cette réponse de M. Thomas Mulcair

« Bonjour M. Fortin,
Au nom de Thomas Mulcair, nous vous remercions de nous avoir écrit au sujet de la situation en Syrie.
Les néodémocrates partagent vos préoccupations et condamnent sans réserve les actes perpétrés par le régime Assad. Nous sommes déterminés à appuyer une résolution à cette crise qui permettra de libérer le peuple syrien.
Nous soulevons d’ailleurs cette question chaque fois que l’occasion se présente. Par exemple, au cours de la période des questions du 13 juin dernier, M. Mulcair a demandé au premier ministre Stephen Harper d’informer les Canadiens quant aux efforts diplomatiques déployés par le Canada pour résoudre la crise syrienne. Voici ce qu’il a dit :
« Monsieur le Président, nous avons tous vu les horreurs perpétrées par le régime Assad contre son peuple. On constate maintenant des attaques ciblées contre les enfants. Le premier ministre pourrait-il informer les Canadiens du travail diplomatique qui a été entrepris pour résoudre la crise syrienne, en s’attardant particulièrement sur les pourparlers diplomatiques avec la Russie, qui demeure un important allié du régime syrien? »
De plus, le porte-parole du NPD en matière d’affaires étrangères, Paul Dewar, a récemment publié une déclaration sur l’escalade de la violence en Syrie dans laquelle il précise que « [l]es néo-démocrates sont solidaires avec tous ceux qui aspirent à la paix, à la gouvernance démocratique et à la protection des droits de la personne ». Vous trouverez la version intégrale de sa déclaration, qui est susceptible de vous intéresser, à l’adresse : http://www.npd.ca/article/declaration-porte-parole-npd-matiere-d-affaires-etrangeres-paul-dewar-sur-situation-syrie.

Sachez que, tout comme vous, les néodémocrates sont profondément préoccupés par la situation en Syrie et qu’ils continueront de faire tout ce qui est en leur pouvoir afin de garantir la meilleure issue possible pour le peuple syrien. Nos pensées les accompagnent.
Nous vous remercions encore une fois d’avoir pris le temps d’écrire pour nous faire part de vos points de vue.
Salutations cordiales,

Bureau de Thomas Mulcair, député d’Outremont
Chef de l’Opposition officielle
Nouveau Parti démocratique du Canada


De quoi me couper le souffle et me faire perdre les dernières illusions qui me restaient. Spontanément, j’ai eu cette réponse , en date du 23 juin:

Monsieur,

Je m'excuse, mais votre réponse dénote que vous n'avez absolument rien compris ou tout simplement pas lu le message que je vous ai envoyé. Votre réponse va même tout à fait à l'encontre de ce que je dis et soutiens. On dirait que vous répondez à tous les messages à travers une machine automatique qui dit la même chose à tout le monde. 

MONSIEUR MUlCAIR, JE SUIS CONTRE TOUTE INTERVENTION DU CANADA DANS LES AFFAIRES INTERNES DE SYRIE. JE SUIS CONTRE LE SOUTIEN AUX FORCES MERCENAIRES QUI SÈMENT LE DÉSORDRE, LA CONFUSION, LES MORTS. DE GRÂCE, LISEZ LES RÉFÉRENCES QUE J'AI PORTÉES À VOTRE ATTENTION. C'EST SCANDALEUX ET TOUT À VOTRE DÉSHONNEUR QU'UNE TELLE RÉPONSE SOIT PORTÉE À MON ATTENTION. C'EST UNE VÉRITABLE INSULTE À L'INTELLIGENCE HUMAINE. VOUS DITES QUE VOUS PARTAGEZ MES PRÉOCCUPATIONS, MAIS PAS DU TOUT. VOUS AGISSEZ COMME LES CONSERVATEURS, TOTALEMENT SOUMIS À WASHINGTON ET À ISRAËL. MOI JE DEMANDE QUE SOIT RESPECTÉ LE DROIT INTERNATIONAL ET, QU'AVANT D'ACCUSER LE RÉGIME ASSAD DE TOUS LES CRIMES, DE PRENDRE LE TEMPS DE FAIRE LES ENQUÊTES. VOUS RÉALISEREZ ALORS QUE LA GRANDE MAJORITÉ DE CES CRIMES SONT LE PRODUIT DES MERCENAIRES QUE LE CANADA ENCOURAGE ET SOUTIENT. 

J'avais pourtant pour vous beaucoup de respect et je vous voyais avec le profil d'un homme intègre et libre. Votre réponse m'indique que vous vous refusez de voir les points de vue qui démontent les machinations de l'Occident dont le Canada est partie prenante. J'étais convaincu que vous étiez l'homme tout indiqué pour soulever les questions d'éthique et de droit international dans ce débat sur la Syrie. Mais tel n'est pas le cas. Je vous demandais :

De grâce, élevé la voix et exiger des preuves autres que celles des « on a dit » « on a entendu dire » etc. Les faits sont que des groupes terroristes, soutenus pas nos gouvernements, font la pluie et le beau temps en semant la terreur. L’armée syrienne, comme c’est de sa responsabilité,  s’attaque à ces derniers pour les chasser du territoire ou les éliminer. Même Ban Ki-moon a reconnu l’existence de ces groupes terroristes.

Un Québécois bien déçu d'un Canada servile, sans épine dorsale, dirigé par des élus qui en épousent toutes les déviations sur la scène internationale. M. Mulcair n’y échappe pas, tout comme le NPD qu’il dirige. Quelle déception !

Tristement 

Oscar Fortin
Québec, le 23 juin 2012


POUR UN ÉTAT HUMANITAIRE





Je n’ai pas d’autres mots pour décrire l’État démocratique dont le mandat principal des élus (es) serait de gérer au mieux les richesses et le patrimoine d’un pays en fonction du bien commun de toute une société. Un État qui respecterait les initiatives privées dans tous les secteurs tant et aussi longtemps qu’elles s’assujettissent aux impératifs et priorités du bien commun. Un État qui ferait sien cet adage : L’État autant que nécessaire, le privé autant que possible.

Les États, sous régime néolibéral, tels ceux qui nous gouvernent, se caractérisent, entre autres, par le contrôle oligarchique de leurs divers pouvoirs, mis au service prioritaire des oligarchies dominantes. Les préoccupations du bien commun sont reléguées au second plan. L’exercice de la démocratie, sous ce régime, se ramène à un montage où figurent des partis politiques aux multiples orientations, mais où prédominent, en général, deux grands partis aux orientations semblables. Ces derniers, hautement financés par ceux qui détiennent les pouvoirs économiques et financiers, sont garants d’une servilité à toute épreuve.

La crise économique, que vivent actuellement les sociétés néolibérales, n’est pas étrangère au dévoilement de ces dessous qui contaminent tout autant la démocratie que ceux qui en sont les principaux acteurs. Les peuples prennent toujours plus conscience qu’ils se font rouler par des prédateurs à cravate et au discours convaincant. Ils réalisent qu’ils sont de plus en plus les bouffons d’une mise en scène qui n’a d’autres objectifs que ceux de prendre leurs richesses et de leur faire payer les factures. Qu’il suffise de regarder ce qui se passe en Grèce, en Espagne, en Italie, en France et dans de nombreux autres pays.

Cette mise en scène a connu des heures de gloire dans plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique latine. Mais voilà qu’il y a un réveil, une prise de conscience de ce grand jeu de cette démocratie, placée sous les ordres d’oligarchies. Les peuples se questionnent sur la démocratie qu’on leur présente, sur les dirigeants qui s’en font les porte-parole, sur les mains obscures qui y tirent les ficelles. Ils se demandent pourquoi les impératifs du bien commun ne s’imposent pas aux élus dont c’est pourtant le mandat. Ils ne comprennent pas que la police ou l’armée s’interpose avec agressivité et violence chaque fois qu’ils manifestent pour faire entendre leur mécontentement et faire connaître leurs revendications. Ils s’interrogent sur l’usage qui est fait des richesses que renferme leur territoire. Ils ne sont pas sans se demander comment il se fait que leurs principaux dirigeants trouvent si vite fortune et que la justice penche toujours du même bord.

Cette prise de conscience, particulièrement en Amérique latine, a fait émerger des leadeurs qui ont approfondi ces questionnements et mobilisé les populations dans le sens d’une action politique pour changer ce type de régime. C’est le cas d’Évo Morales, ex-leadeur syndical, devenu, en 2005, Président de la Bolivie. C’est également le cas d’Hugo Chavez, militaire de formation, devenu Président du Venezuela, en 1999. Il en va de même pour Rafael Correa, économiste, devenu Président de l’Équateur, en 2006.

Ces trois leaders ont en commun le fait de fonder leur action sur le constat des contradictions du régime politique et économique en place. Ils sont conscients du haut niveau de corruption qui existe parmi les représentants politiques et de l’influence prédominante de Washington sur les politiques du pays, à travers ses ambassades et ses agences gouvernementales. Ils sont également conscients des grandes inégalités sociales qui existent entre les travailleurs et les classes dirigeantes. Ils se demandent pour quoi autant de pauvreté et de discrimination, alors que leur pays respectif regorge de grandes richesses.

Chacun, à sa manière, a procédé à la mise en place d’une nouvelle constitution, écrite par et pour le peuple. Cette loi fondamentale, à l’image du peuple, sert de base et de référence aux  changements fondamentaux qui s’imposent dans l’organisation politique et la participation du peuple à la gestion des biens publics. Des procédures « anticorruption » ont été mises en place et une plus grande transparence de l’administration publique s’impose pour que les citoyens et citoyennes sachent. Les redevances des minières ont été augmentées. Les entreprises exploitant des secteurs jugés névralgiques pour le développement du pays ont été nationalisées. Les revenus générés, à la suite de ces changements, ont été investis, entre autres, dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’habitation et de la participation citoyenne.

Ces trois pays sont la référence première des pays émergents de l’Amérique latine. Ils sont également la cible de tous les coups bas, portés par Washington et les oligarchies nationales. Chavez a connu son coup d’État militaire en avril 2002, Correa, en 2010 et Évo Morales, en 2008. Ces trois grands leadeurs, inspiration des peuples de l’Amérique latine, mais aussi de plusieurs autres pays du monde, sont devenus des cibles à abattre. Washington, les oligarchies et l’argent de la corruption agissent pour éliminer ce régime qui place en tête de liste de ses priorités le bien commun du peuple et qui place, à l’endroit où ils doivent être, les oligarchies nationales et les représentations diplomatiques. Ces derniers, peu habitués d’occuper le second rang, n’ont plus qu’un seul rêve, reprendre le contrôle de tout.

Nos médias officiels se prêtent plus facilement pour diaboliser ces dirigeants qu’à mettre en valeur les grandes réformes apportées pour mieux répondre aux besoins de leurs peuples. Ils en arriveront même à dénigrer la démocratie participative, celle-là même qui répond le plus adéquatement à ce qu’est vraiment la démocratie : le pouvoir du peuple, pour le peuple. Ils se portent plutôt à la défense de la démocratie, dite représentative, laquelle permet à des élus de diriger, en maitres absolus, avec moins de 25 % de leur électorat. C’est évidemment plus commode pour les oligarchies minoritaires de disposer de l’ensemble des pouvoirs de l’État. C’est le cas au Canada, avec M. Harper et au Québec, avec M. Charest. Le peuple n’a absolument rien à dire sur les aventures guerrières du premier, pas plus que sur les transactions de dépossession du Québec du second.

Nouvelle de dernière heure : le président du Paraguay, Fernando Lugo vient d’être destitué de ses fonctions présidentielles par le sénat du Paraguay. Un procès politique qui ne dura que 30 heures tant pour faire connaître les accusations que pour permettre à l’intimé de faire valoir sa défense. Ce temps aura été suffisant à ce Sénat, majoritairement oligarchique, pour condamner ce Président, et le remplacer aussitôt par l’un des leurs. 

On se souviendra que Fernando Lugo est cet évêque qui laissa ses fonctions épiscopales pour se consacrer à celles d’un pouvoir, destiné aux classes les moins favorisées et à l’instauration d’une plus grande justice sociale. Son gouvernement s’est inspiré d’une démocratie participative ouverte à l’ensemble de la population. Son malheur a été qu’il ne contrôlait ni le Sénat ni l’Assemblée parlementaire.

Les artistes de la légalité, sous la gouverne de leur tuteur  étasunien, sont parvenus à mettre au point une procédure leur permettant de transformer l’illégitimité d’une intervention en légalité. Nouvelle manière de procéder à un coup d’État en toute légalité. Quelque chose de plus discret de ce qui s’était passé au Honduras, en 2009, lorsque les militaires, sous ordre du sénat, destituèrent le président Manuel Zalaya et l’expédièrent, manu militari, au Costa Rica. Reste à voir ce que le peuple paraguayen fera et comment réagiront les pays de la région. Déjà la Bolivie, l’Équateur et le Venezuela firent savoir qu’ils ne reconnaitront que Fernando Lugo comme seul président légitime du Paraguay.

http://www.alterinfo.net/notes/Destitution-du-president-du-Paraguay-reprobation-en-Amerique-latine_b4444014.html

Il ne faudrait pas se surprendre que le réveil arrive jusqu’à nous et que le peuple dise «assez c’est assez». Déjà, le mouvement étudiant a sonné la cloche de la fin de la récréation de ces élus (es), véritables marionnettes au service, non pas du bien commun, mais des intérêts de ceux qu’ils servent. Le régime d’un État humanitaire sera, à n’en pas douter, l’héritage de l’ère nouvelle dans laquelle nous entrons. D’ici là les prédateurs d’hier se feront persistants pour garder leurs privilèges. Tous les moyens, pour eux, seront bons.

Oscar Fortin
Québec, le 23 juin, 2012