Président légitimement élu du HONDURAS et, à ce titre, Commandant en chef des forces armées hondurégniennes, JOSÉ MANUEL ZELAYA se voit confronté à une tentative de coup d’État militaire et oligarchique. C’est que le chef de l’état major des armées s’est refusé à obéir à un ordre du Président l’enjoignant d’assurer le support logistique à une consultation populaire, prévue pour dimanche, le 28 juin. En tant que Commandant en chef des armées et Président du Honduras, il l’a donc destitué de ses fonctions. La Cour de justice, saisie de cette ordonnance, l’a tout simplement annulée, la jugeant illégale. Il en fut de même pour le Sénat, sous contrôle de l’oligarchie. Cette dernière ne veut pas que le peuple devienne un acteur incontournable dans le fonctionnement des institutions politiques et économiques du pays.
La consultation de dimanche, déclarée illégale par divers organismes de l’État, a pour objet que les hondurégniens et hondurégniennes se prononcent sur l’établissement d’une urne additionnelle, lors des élections générales du 29 novembre prochain, pour dire s’ils veulent une Assemblée Constituante et la réforme de la Constitution à partir de 2010. Une démarche, de ce qu’il y a de plus démocratique, permettant au peuple hondurégnien de participer directement à son devenir. C’est à cette consultation que se refuse la cupule oligarchique de l’armée, du Sénat, de l’Assemblée législative et des hiérarchies ecclésiales, en somme, ces apôtres de la « démocratie », celle qui doit servir, avant tout, leurs intérêts.
Mais voilà que ce Président n’est pas n’importe qui et n’est pas seul. Loin d’abandonner son projet, il a pris la tête des masses populaires qui le suivent et le soutiennent pour se rendre à l’aéroport où est entreposé le matériel nécessaire à la tenue de la consultation de dimanche. Après avoir pris le contrôle de l’aéroport, ils ont récupéré les boîtes contenant ce matériel. S’il n’en tient qu’au Président et au peuple qui l’accompagne, la consultation aura bel et bien lieu, telle que prévue, dimanche, le 28 juin.
La communauté internationale, par la voix du Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, a condamné cette tentative de coup d’État civil-militaire. Il en va de même pour les pays de l’Amérique latine qui condamnent ces ingérences oligarchiques dans le fonctionnement de la démocratie participative des peuples à leur destin. Il faut espérer que les voix, en Europe et en Amérique du Nord, qui se sont fait entendre suite aux élections en Iran, se fassent entendre, cette fois, pour se porter la défense du peuple hondurégnien et de son Président qui les accompagne.
N’est-il pas curieux que ceux et celles qui se disent les « promoteurs et les défenseurs de la démocratie » soient soudainement si craintifs à l’endroit des consultations du peuple, de celui-là même qui fonde la démocratie?
Oscar fortin
Québec, 26 juin 2009
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