Pape François,
Je me dirige à vous en des termes très simples de manière à nous retrouver comme sur un même terrain de vie. Je suis bien conscient que les hautes fonctions que sont les vôtres vous placent bien au-dessus de ce que je suis comme simple citoyen de notre monde. Je n’ai ni titre ni pouvoir particulier, faisant de moi un personnage d’institution qui rayonnerait un peu partout à travers le monde. Ma seule force et crédibilité reposent sur ma conscience, mes connaissances et analyses, portant sur des questions qui m’interpellent profondément.
Au nombre de celles-ci, il y a Jésus de Nazareth et l’Humanité au service de laquelle il s’est livré pour qu’elle retrouve le visage humain à la ressemblance de Dieu. Il y a également l’Église qui se fait représentante de ce Jésus de Nazareth avec cette même mission au service d’une Humanité à transformer en une grande famille humaine aux multiples identités qui en expriment toute la richesse et la beauté. Dans ce monde en marche se retrouve la bonne foi, la solidarité, la fraternité, l’amour de la vérité et de la justice. La compassion et la miséricorde en font également partie.
Je m’intéresse beaucoup au monde politique, aux institutions qui s’y inscrivent, aux divers groupes d’intérêt qui tournent autour de ces institutions et des personnages qui en ont le contrôle. Comme chef d’État du Vatican, vous n’êtes pas sans en savoir quelque chose. Il s’agit d’un pouvoir fort envié par les États et gouvernements du monde. Ils sont bien conscients de l’influence directe et indirecte qu’ont ces milliers de personnages (Pape, cardinaux, évêques, nonces apostoliques, prêtres et religieux) qui se retrouvent partout dans le monde et dans tous les milieux de vie. Nous avons un très bel exemple de ce pouvoir en Amérique latine et les Caraïbes où le Vatican, avec ses représentant, joue un rôle important. Vous connaissez sans doute le dicton qui confirme le fait qu’aucun coup d’État militaire ne saurait se réaliser en Amérique latine sans l’accord de l’État du Vatican.
L’idée de cette lettre m’est venue après avoir pris connaissance de votre déclaration, en Italie, le 9 août 2019, dans laquelle vous dites que la souveraineté est source de nombreuses guerres sans toutefois faire allusion, en aucun moment, aux ambitions de l’Empire, jamais saturé de conquêtes et de prises de contrôle des États. Les médias nous en ont transmis une partie.
« "Le pape François a critiqué la" souveraineté "pour avoir mené" à des guerres "et estimé que le populisme ne reflétait pas la" culture populaire ", dans une interview publiée vendredi dans le journal La Stampa au milieu de la crise politique déclenchée en Italie par le ultra-droite Matteo Salvini." Traduction Google »
Cette absence de référence, de votre part, aux nombreuses interventions de cet empire, surtout en ce moment, où le monde entier est invité à s’élever contre le blocus total qu’il impose au peuple du Venezuela, m’a laissé avec un frisson de stupeur. En effet, je n’arrive toujours pas à comprendre comment le représentant de Jésus de Nazareth sur terre pouvait s’abstenir de relever et de condamner, avec force, ces actes criminels de l’empire qui vont à l’encontre du droit international et qui, plus est, s’attaquent directement aux droits humains. Il ne s’agit pas d’un silence d’un jour, mais d’un silence qui perdure, il faut le dire, depuis les tous débuts de cette guerre.
Vous conviendrez avec moi que ce qui se passe au Venezuela n’est d’aucune manière une guerre générée par la souveraineté de l’État vénézuélien, mais bel et bien par les prétentions et les ambitions de l’Empire d ‘en faire son vassal et d’en contrôler les richesses. Dans ce cas précis, la souveraineté du peuple vénézuélien constitue, plutôt, une grande valeur en qui tout un peuple se reconnaît et reconnaît ses droits sur son État et ses biens.
L’observation des évènements qui se déroulent sous nos yeux nous révèle que la souveraineté et l’indépendance des peuples sont considérées, par l'Empire, comme ses pires ennemis. Il se doit de les respecter dans leur souveraineté et de leur être soumis dans leurs droits. Ses intérêts, comme empire, le conduit inévitablement à vouloir détruire ces souverainetés et leur indépendance. Curieusement, vos propos semblent aller dans ce sens : un empire pour dominer le monde et y régner en maitres.
Avec tout mon respect, je ne crois pas que ce soit le choix de ce Jésus de Nazareth. Ses interventions auprès des grands prêtres, des pharisiens, des docteurs de la Loi vont plutôt dans le sens de revenir à la bonne foi du peuple et au dépouillement nécessaire pour en faire partie.
Je sais que vos tâches sont multiples et que vous ne pouvez pas être partout à la fois. Il y a toutefois des évènements qui ne peuvent vous échapper comme c'est le cas avec ces interventions criminelles et illégales de cet empire que nous connaissons tous et toutes.
On dit, qu'en 2014, vous et Obama auriez signé un pacte de coopération un peu comme celui signé, en 1982, par le pape Jean-Paul II avec Reagan. Je pense que si c'était le cas, il faudrait se poser la question sur le caractère de la catholicité de l'Église. Ce serait également important que le peuple des croyants en soit informé de manière à ne laisser place à de fausses interprétations.
À vous de prier pour moi et moi pour vous. De quoi laisser de l'espace à l'Esprit Saint.
Je sais que vos tâches sont multiples et que vous ne pouvez pas être partout à la fois. Il y a toutefois des évènements qui ne peuvent vous échapper comme c'est le cas avec ces interventions criminelles et illégales de cet empire que nous connaissons tous et toutes.
On dit, qu'en 2014, vous et Obama auriez signé un pacte de coopération un peu comme celui signé, en 1982, par le pape Jean-Paul II avec Reagan. Je pense que si c'était le cas, il faudrait se poser la question sur le caractère de la catholicité de l'Église. Ce serait également important que le peuple des croyants en soit informé de manière à ne laisser place à de fausses interprétations.
À vous de prier pour moi et moi pour vous. De quoi laisser de l'espace à l'Esprit Saint.
Oscar Fortin
Le 10 août 2010 Jour de protestation contre le blocus impérial contre le peuple vénézuélien.