mercredi 19 août 2009

VÉRITÉ "FAUSSE" ET VÉRITÉ "VRAIE"

Tous ceux et celles qui prennent la parole prétendent dire et servir la VÉRITÉ. Il n’y a personne qui se présente en soutenant que ce qu’il dit est pur mensonge. Les plus grands menteurs tout comme les témoins les plus authentiques font de la VÉRITÉ le porte étendard de leurs discours et de leurs actions. Les premiers développent les astuces les plus sophistiquées pour revêtir le mensonge en vérité, alors que les seconds n’y arrivent que par le témoignage de leur vie.

Le discernement de la vraie et de la fausse vérité devient d’autant plus complexe que les moyens de communication par lesquels elles nous sont servies permettent à ceux qui en ont le contrôle de faire à peu près n’importe quoi. Les morts peuvent continuer de parler et de dire ce qu’ils veulent bien qu’ils disent. Combien de fois Ben Laden a-t-il pris la parole depuis qu’il est parti pour un autre monde? Que dire de ces images troublantes, résultat de montages et de sélections bien orchestrés, qui viennent convaincre les bonnes gens de la cruauté de ces adversaires qui ne méritent pas de vivre ? Lorsque la radio, la télévision, les journaux et les revues sont la propriété de ceux qui contrôlent les pouvoirs économiques, politiques et judiciaires, il est fort probable que leur usage et leurs contenus répondront d’abord et avant tout à leurs PRÉOCCUPATIONS ET INTÉRÊTS.

Le jour où des voix s’élèvent pour affirmer la suprématie du BIEN COMMUN sur les intérêts privés et que des leaders arrivent à échapper à leur influence, alors toutes les astuces deviennent possible pour diaboliser ces nouveaux venus aux ambitions « perverses, révolutionnaires et sans dieu ». Les hiérarchies religieuses, dans leur ensemble, uniront leurs voix à celles des maîtres du monde pour faire taire ces nouveaux venus qui veulent réaliser sur terre le Royaume de Dieu alors qu’il ne deviendra réalité que dans les cieux. D’ici là il faut prier, s’aimer les uns les autres, accepter les épreuves de la vie en unissant ses souffrances avec celles du Christ mort pour nos péchés. Évidemment, rien n’empêche de souhaiter que les puissances du monde prennent en compte la misère des peuples et y remédient, selon leur bonne disposition, avec charité et justice. Pas question, toutefois, pour les peuples de relever la tête, de se prendre en main et de reconquérir leurs droits en rompant les chaînes de leur dépendance.

Cette vision, à première vue simpliste, est malheureusement plus réelle que nous ne pouvons le penser. L’avènement d’internet et des réseaux alternatifs d’information viennent démasquer ces bien-pensants et leurs astuces pour tromper le monde. Des études et des analyses de plus en plus nombreuses mettent à jour les subterfuges utilisés pour revêtir le mensonge d’une apparence de vérité. Même si cette information alternative n’arrive pas encore au grand public, elle est là pour rester en dépit des efforts déployés pour en arrêter l’expansion. Il suffit de regarder les contradictions que doivent gérer les promoteurs des vérités fausses. En même temps qu’ils se font les grands promoteurs de la démocratie, ils se font les alliés discrets de coups d’état et d’actions déstabilisatrices de démocraties bien vivantes. Ces contradictions ressortent de façon particulière au Honduras avec l’expulsion, manu militari, du président légitimement élu, Manuel Zelaya tout comme en Bolivie et au Venezuela où ils soutiennent « toujours discrètement » les actions terroristes de déstabilisation de ces démocraties. En même qu’ils se font les promoteurs de la négociation politiques au Honduras pour résoudre le conflit, ils se font les promoteurs, en Colombie, de l’affrontement armée avec les Forces armées révolutionnaires de la Colombie (FARC) en y établissant sept bases militaires avec des contingents armés munis d’armes des plus sophistiqués. Ils sont scandalisés que les pays frontaliers, tels le Venezuela, l’Équateur et le Brésil, puissent se sentir menacés par cette présence militaire, eux pourtant si sensibles aux menaces pouvant porter atteinte à leur propre sécurité nationale.

Que font les médias de communication sur lesquels ils ont plein contrôle? Ils se feront silencieux sur le coup d’État au Honduras et parleront du Président déchu. Quant aux attentats terroristes en Bolivie et au Venezuela, ce sera le silence le plus complet. Il en sera de même pour les tractations de l’entente des sept bases militaires concluent avec la Colombie. Il a fallu la sortie d’Hugo Chavez, Président du Venezuela, pour que les pays de la région se mobilisent et que le « chat sorte du sac ». À ces faits s’ajoute cet autre qui vient tout juste de se passer au Paraguay. Tout récemment le président de ce pays, Fernando Lugo, a refusé de signer une entente sénatoriale voulant confiner la démocratie à sa seule forme représentative, à savoir celle qui ramène la participation du peuple au simple vote émis une fois tous les 4 ans. Pour le Président, cette forme de démocratie ne permet pas une pleine et entière participation du peuple à la gestion et aux orientations politiques du pays. Il y a d’autres formes de démocratie qui permettent une plus grande participation du peuple à son devenir social, politique et économique. Il y a l’exemple de la Bolivie, de l’Équateur et du Venezuela où la démocratie participative donne au peuple un plus grand pouvoir d’intervention. Un journal sérieux de mon pays, plutôt que d’analyser les enjeux de ce débat, a plutôt choisi de reproduire un article de LIBÉRATION qui présente le président Lugo comme PÈRE DE LA NATION, faisant directement allusion aux enfants nés de ses relations intimes, alors qu’il était toujours évêque. Une manière de le discréditer et de le ridiculiser.

L’Évangéliste Jean met dans la bouche de Jésus ces paroles adressées à ceux qui veulent sa perte, paroles qui devraient faire réfléchir tous ceux et celles qui se réclament de la foi chrétienne tout en se prêtant à ce jeu de la désinformation et souvent du mensonge pur et simple:
"Or maintenant vous cherchez à me tuer, moi, un homme qui vous ai dit la vérité, que j'ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l'a pas fait !

« Vous êtes du diable, votre père, et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir. Il était homicide dès le commencement et n'était pas établi dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui : quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu'il est menteur et père du mensonge. » (Jn 8,40-44)

Les porteurs de la « vérité vraie » se reconnaissent par leur témoignage de vie et leur solidarité avec les pauvres de la terre. Ils n’acceptent aucune alliance avec le père du mensonge ou ces oligarchies qui dirigent le monde selon leurs ambitions et leurs intérêts. ILS DONNERONT LEUR VIE, S’IL LE FAUT, POUR QUE TOUS LES HUMAINS AIENT LEUR PLACE À LA TABLE DE LA VIE. POUR EUX LE BIEN COMMUN DES PEUPLES DOIT S’IMPOSER AUX INTÉRÊTS INDIVIDUELS ET CORPORATIFS.

Oscar Fortin, politologue et théologien
Québec, le 19 août 2009
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jeudi 13 août 2009

JOYEUX ANNIVERSAIRE À FIDEL

Celui qui a survécu à plus de 650 tentatives d’assassinat célèbre, en ce 13 août 2009, ses 83 ans. Ses ennemis sont toujours là aux aguets pour le diaboliser et le discréditer devant l’opinion publique mondiale. Ils ont beau jeu puisqu’ils contrôlent l’ensemble des grands médias et qu’ils ont à leur service les meilleurs spécialistes pour pareille mission. Néanmoins, le succès escompté d’une telle tricherie n’arrive pas à s’imposer à tout le monde. Son expérience, son talent de grand stratège, sa sagesse lui attirent de nombreux chefs d’État qui vont y chercher conseil. Son exemple fait l’admiration de millions de personnes dans le monde, surtout des plus déshérités et laissés pour compte. Par ses commentaires et réflexions que ses ennemis se gardent bien de publier, c’est l’homme profondément engagé qui se laisse découvrir dans ce qu’il a de meilleur.

En dépit de la grave maladie dont il a été victime et de la délicate intervention chirurgicale à laquelle il a été soumis, en 2006, il demeure toujours très actif. Au tout début de sa convalescence, il a mis la dernière main à la révision du livre « Cent heures avec Fidel », publié par le Rédacteur en chef du journal Le Monde diplomatique, Ignacio Ramonet. Ses commentaires et réflexions jettent un éclairage particulier sur l’actualité tout en mettant en évidence des questions fondamentales comme celles de l’environnement et de la création d’un nouvel ordre mondial, fondé sur la justice et le respect des peuples. Il reçoit, en dépit de son état de santé, de nombreux chefs d’État qui souhaitent échanger avec lui. Ce fut le cas, entre autres, des Présidents du Brésil, du Venezuela, de l’Équateur, du Paraguay, de la Bolivie, du Guatemala, du Honduras, du Nicaragua ainsi que des Présidentes du Chili et de l’Argentine. Beaucoup d’autres chefs d’État des Antilles et de l’Afrique ont également été reçus. Le Président de l’Assemblée générale des Nations unies, Miguel d’Escoto, qui connaît bien cet homme, déclarait tout récemment à son sujet:

« Nous vivons le meilleur moment de l’histoire d’Amérique latine, un moment durant lequel le rêve de Bolivar, de Morazán et de Martí ne sont plus un simple rêve, mais s’est transformé en un projet réalisable dans lequel nous pouvons nous engager. Pourquoi ce moment-ci? Je crois que nous sommes en train de voir les fruits de l’exemple et de la lutte de Fidel, diabolisé par l’Occident pour avoir prêché la solidarité. Fidel ne l’a pas seulement prêchée, il a prêché par l’exemple. Pour moi, et cela je le dis aux Nations unies, il est le héros mondial de la solidarité.»

En 1953, lors du fameux procès où Fidel assumait sa propre défense, il avait terminé son plaidoyer en disant « L’Histoire m’absoudra
». Aujourd’hui nous pourrions dire : « L’Histoire me donnera raison». C’est que le voile couvrant les tricheries tombe tout comme celui couvrant la lutte pour les vrais causes que sont la justice, le respect des peuples, la solidarité humaine. Le monde voit et comprend mieux ce qui se passe. De nouveaux leaders ont pris la relève, poursuivant ce combat pour un monde plus humain et solidaire. Leur lutte demeure tout aussi ardue que celle menée par Fidel, ses compagnons de combat et le peuple cubain. C’est que les oligarchies et ceux qui les soutiennent se résistent à une Humanité qui va au-delà de leurs propres frontières et de leurs propres intérêts. C’est ce qui se passe au Honduras, au Venezuela, en Équateur, en Bolivie, au Nicaragua et d’une certaine façon aux États-Unis où les bonnes intentions d’Obama sont durement mises à l’épreuve des intérêts corporatifs dont le pouvoir est immense.


Longue vie et bon 83ième anniversaire à Fidel sur qui veillent toujours ces colombes qui étaient venues saluer la victoire de la Révolution lors de son premier grand discours, en janvier 1959. Déjà les dieux le prenaient sous leur protection.

Oscar Fortin
Québec, le 13 août 2009
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