Plus l’Humanité approche de cette grande confrontation
finale, plus clairement se révèle ce sur quoi portent les enjeux les plus
fondamentaux de cette dernière. Nous n’en sommes plus à des chicanes de voisins
qui se disputent un coin de terre et des têtes de bétail ou encore des
prétentions de supériorité sur leur voisinage. La confrontation n’est plus
locale ou régionale, mais mondiale. C’est comme si la confrontation légendaire
que nous rapporte l’histoire biblique de Caïn (le mauvais) et d’Abel (le bon) nous
revenait à l’échelle de l’Humanité entière
Depuis que le monde est monde, nous parlons du bien et du mal comme étant les forces qui opposent les humains entre eux. Par contre,
ce n’est pas depuis que le monde est monde que nous en saisissons les véritables contenus. Tout au long de l’histoire, les rois, les puissants ont toujours
su se couvrir du parapluie du bien,
laissant à leurs adversaires celui du mal. Cette réalité se fait d’autant plus
éclatante de nos jours que l’art des moyens de communication sait convertir en
bien les actions les plus criminelles et en mal les actions les plus héroïques. Il suffit de penser aux « bombardements humanitaires » qui allaient faire des centaines de
milliers de morts en Libye ou encore aux « casques blancs »
en Syrie pour mieux dissimuler leurs liens avec les terroristes. Par contre, grâce à ces mêmes moyens de
communication les peuples prennent conscience de cette arnaque qui touche
l’Humanité entière. Ce bien que nous présentent les forces du mal s’évapore au fur et à mesure que les faits en
révèlent le mensonge, la manipulation, la tricherie, l’hypocrisie. Sous cet
angle, le mal qui domine l’un de ces deux mondes porte un nom : le
capitalisme sauvage, caractérisé par un individualisme conquérant, dominateur et manipulateur. L’Empire, sous
contrôle de l’État profond étasunien en est le maître et, face à lui, l’autre, tout ce qui n'est pas lui, ne peut être qu’un subalterne aux ordres de ce dernier.
Si le bien que nous vantent les
médias de l’Empire se révèle être que fumisterie, il est possible que le mal
qu’il nous révèle soit tout autant de la fumisterie. Y aurait-il de cette fumisterie derrière ces
chefs de gouvernements qu’il nous présente comme des dictateurs et de
véritables ennemis des peuples ? On parle souvent de cette diabolisation
qu’il fait de ceux et celles qui ne se rangent pas à ses diktats. Au nombre de
ces êtres diabolisés nous pouvons penser à Salvador Allende, président du
Chili, victime d’un coup d’État militaire. Fidel Castro a fait partie de ces
personnes diabolisées, investies de tous les crimes. On peut en dire tout
autant de Saddam Hussein, président d’Irak qui est mort, pendu à une corde.
Mohamed Kadhafi est un autre cas,
victime de cette diabolisation et d’un assassinat cruel. Bachar el-Assad, de
Syrie, n’échappe pas à cette diabolisation, tout comme Nicolas Maduro, du
Venezuela, et Evo Morales, de Bolivie. Toutes ces personnes ont ceci de
particulier : elles ont dit non aux prétentions de l’Empire tout en
disant oui à la souveraineté et au développement de leur peuple. Ces derniers
ne sont pas seuls : la Russie, la Chine, l’Inde et l’ensemble des pays non
alignés sont également là pour dire non.
La polarisation de « ce
non » se retrouve incarnée de manière très particulière par la Russie de
Vladimir Poutine et par ce regroupement des pays du BRICS. Face au capitalisme
sauvage et unipolaire s’oppose un « monde multipolaire »,
dominé par le respect du droit des peuples et des personnes. Il y a une
incompatibilité fondamentale entre les prétentions d’un Empire à dominer le
monde et les prétentions des peuples et des États à assumer pleinement leur
souveraineté et indépendance. Il n’y a plus de place pour un MAÎTRE DU MONDE qui s’immisce dans les
affaires internes des peuples et des États. Son existence ne peut cohabiter
avec un monde « multipolaire et souverain ». La Grande Guerre, celle
qui devrait donner un nouveau souffle à l’Humanité, portera sur cette
confrontation entre un capitalisme sauvage et unipolaire et un socialisme
humain et multipolaire.
Toujours dans le cadre de la symbolique légendaire d'Abel et de Caïn, le premier doit retrouver ses
troupeaux et le second s’en tenir à ses champs. Dans ce dernier combat à venir, Abel connaît, cette fois, les intentions de son frère Caïn à son endroit.
Je conclus cette brève
réflexion en interpellant les Églises et particulièrement le Vatican sur le
rôle que l’Empire leur fait jouer dans ce combat à venir. Si le pape François a écrit une déclaration
forte sur le capitalisme sauvage dans son Exhortation apostolique Evangelii gaudium, le Vatican et la grande majorité des
épiscopats catholiques n’en continuent pas moins d’être des collaborateurs de
l’Empire dans sa lutte contre toutes les forces de nature à mettre en question
sa suprématie. Toujours, selon l’imagerie de la légende d’Abel et de Caïn, on
peut dire que le pape parle en faveur d’Abel et que le Vatican et ses
épiscopats agissentt en faveur de Caïn. De quoi nous rappeler la prostituée de l’Apocalypse de Saint-Jean.
Oscar Fortin
Le 21 novembre 2017