VATICAN ET WASHINGTON
C’est maintenant devenu une évidence pour toute personne de « bonne foi ». Le Vatican, les épiscopats latino-américains travaillent en étroite collaboration pour permettre à l’Empire étasunien de reprendre le contrôle de tous les états dissidents à ses politiques impériales.
Ces États sont de plus en plus la cible de politiques interventionnistes dont l’objectif est de paralyser tous les leviers politiques, économiques et administratifs de ces États dissidents. Les épiscopats, pour leur part, reportent sur les gouvernements visés tous les problèmes générés par ces politiques interventionnistes. Ils ne manquent pas l’occasion pour amplifier l’incompétence de ces gouvernements et en qualifier les dirigeants de dictateurs, même s’ils ont été élus par le peuple dans le respect de leur Constitution.
Cette pratique remonte au temps où Eisenhower cherchait une manière de transformer le peuple cubain, profondément attaché à Fidel, en un adversaire de ce dernier. Il envoya en mission à Cuba un de ses hauts fonctionnaires pour prendre le pouls de la population à l’endroit de Fidel.
« Le 6 avril 1960, Lester D. Mallory, sous-secrétaire d’État adjoint aux Affaires interaméricaines affirma que « la majorité des Cubains soutenait Castro » et qu’il « n’existait pas une opposition politique effective », en ajoutant que « le seul moyen prévisible de réduire le soutien interne passait par le désenchantement et le découragement basés sur l’insatisfaction et les difficultés économiques (…) Tout moyen pour affaiblir la vie économique de Cuba doit être utilisé rapidement (…) : refuser de faire crédit et d’approvisionner Cuba pour diminuer les salaires réels et monétaires dans le but de provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Embargo_des_États-Unis_contre_Cuba
Cette politique de déstabilisation des gouvernements dissidents, hautement appuyés par leur peuple, s’est accentuée tout au long des années à l’encontre des gouvernements ayant récupéré leur indépendance et souveraineté.C’est à la base de cette indépendance et souveraineté qu’ils ont pu se donner des régimes politiques répondant au mieux à leurs valeurs et à leurs intérêts. Le caractère socialistede ces gouvernements n’a rien à voir avec ces conceptions véhiculées dans les années 1940 et 1950 relativement à l’ex-URSS. Il s’agit plutôt d’un socialisme humanitaire, chrétien, pour la majorité, anti-impérialiste, aux objectifs d’égalité et de justice sociale.
Prenons le cas du Venezuela
En 1998, lorsqu’Hugo Chavez, croyant authentique, se présenta aux élections présidentielles ce fut pour apporter des changements profonds aux politiques de la quatrième république. Ce fut la promesse d’une constitution qui serait rédigée et votée par le peuple. Dans cette approche le pouvoir passe des oligarchies à celui du peuple. Un choix de nature qui n’a rien pour plaire à ces oligarchies et à ceux qui s’en faisaient des proches, dont les évêques et les cardinaux. Il va de soi que Washington a trouvé dans ces derniers ses alliés indispensables pour reprendre en main le destin de cet État et de ce peuple.
C’est à partir de cet instant que ces forces, réactionnaires au changement démocratique de régime politique et économique, sont passées à l’action. En avril 2002, ce sont ces réactionnaires plus haut mentionnés qui ont procédé au premier coup d’État contre Hugo Chavez. Le cardinal et un évêque accompagnaient le président de la chambre du patronat, Carmona, devant se substituer à Chavez. Ce qui n’avait pas été prévu c’est cet engament du peuple et d’une partie importante de l’armée, fidèle à Chavez, qui sont passés à l’attaque des mercenaires putschistes qui ont dû dégager vite et ramener dans les meilleurs délais le Président légitime du Venezuela, Hugo Chavez.
Nous en sommes rendus à l’année 2020 et ce sont ces mêmes acteurs institutionnels, oligarchies nationales, épiscopat vénézuélien, opposition radicale, tout ce beau monde chapeauté par Washington et un État du Vatican qui ne voit le tort que dans le gouvernement de Nicolas Maduro. Il ignore tout simplement les sanctions économiques, les menaces d’invasion, le gel de centaines de millions de dollars devenus inaccessibles au Gouvernement légitime qui se doit d’acheter médicaments, alimentations, pièces industrielles pour les industries et entreprises.
Cette semaine, le pape François a reçu Michelle Bachelet, devenue la haute responsable au Commissariat aux droits des personnes et des peuples. Selon l’information transmise, ils auraient surtout parlé du Venezuela, de la misère et de la souffrance du peuple et du non-respect des droits de la personne. Pas un mot sur le coup d’État militaire en Bolivie, pas un mot sur les assassinats n’en série des leaders sociaux en Colombie. Pas un mot sur le plan de Washington rendu public, il y a quelques jours, pour réaliser un coup d’État, au Nicaragua, contre le président Daniel Ortega.
Ni l’un ni l’autre ne fit référence aux interventions illégales et criminelles des États-Unis dans les affaires internes de ces pays.
Ce qu’il y a de plus lamentable dans tout cela c’est la manipulation que l’on fait en se couvrant de la foi chrétienne et du sentiment religieux du peuple.
Je suis moi-même un croyant aux Évangiles et en ce Jésus qui n’a pas mâché ses mots lorsqu’ils s’est adressé à ces scribes et grands prêtres qui mettent sur les épaules des autres des fardeaux qu’ils ne peuvent supporter eux-mêmes et qui sacrifient la justice et la bonne foi pour protéger leurs privilèges et leur apparat.
Matthieu 23:23 ^
Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! … vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité: c`est là ce qu`il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses.
Oscar Fortin
15 août 2020
https://humanisme.blogspot.com/2018/05/les-engagements-politiques-du-vatican.html
http://humanisme.blogspot.com/2015/02/la-prostituee-de-lapocalypse.html
https://humanisme.blogspot.com/2019/03/ici-sarrete-limperialisme.html