mercredi 25 avril 2012


AU QUÉBEC

BRAS DE FER ENTRE INTÉRÊTS OLIGARCHIQUES ET BIEN COMMUN


Ce qui se passe présentement au Québec est plus qu’une simple manifestation étudiante contre la hausse des frais de scolarité. Cette problématique est plutôt le point de départ d’un questionnement plus fondamental sur nos priorités, la gestion de nos biens, de nos richesses et sur la responsabilité de ceux et celles qui ont le mandat d’agir pour répondre prioritairement aux exigences du bien commun de la collectivité. Pour une grande majorité de cette dernière, l’éducation gratuite, accessible à tous et à toutes, fait partie de ce bien commun.

Dans la situation actuelle, le Peuple Québécois a le sentiment que nos responsables politiques agissent davantage comme représentants d’oligarchies financières et économiques que comme représentants du peuple. Ils mettent au service de ces dernières les outils de l’État ainsi que ses richesses tout en modifiant subtilement les engagements de l’État à l’endroit des travailleurs, des étudiants, des groupements sociaux, des soins de santé.

Ce qui se passe au niveau des organisations sociales, des associations étudiantes, des groupes écologiques, des regroupements des travailleurs ne peut être, pour ces gouvernants et oligarchies, que marginal et le produit de quelques radicaux en mal de publicité. S’il y a des déficits, c’est à cause d’eux et s’il faut serrer la ceinture quelque part c’est vers eux qu’il faut se tourner. Leurs manifestations, leurs lamentations n’ont pas de quoi ébranler la sérénité de ces gouvernants qui ont déjà tout pensé à l’avance. Il n’y a donc rien pour prendre la cause de ces contestataires au sérieux et encore moins pour les prendre eux-mêmes au sérieux.

L’humour cynique de Jean Charest à l’endroit des étudiants et de leurs manifestations en a été une expression sans équivoque. D’ailleurs, le rire de son auditoire n’a fait que confirmer la nature de ceux et celles au service desquels il se met.


Pourtant, des peuples, beaucoup plus pauvres que le Québec et le Canada, ont la conscience sociale suffisamment développée pour assurer « gratuitement et solidairement » l’éducation à tous et à toutes. C’est, entre autres, le cas de Cuba, de la Bolivie, de l’Équateur, du Venezuela, du Nicaragua. Pourquoi ces derniers peuvent-ils le faire et pas nous?

Une des réponses est que ces peuples se sont dotés d’une constitution, ce qui n’est pas encore le cas pour le Québec, dans laquelle l’éducation et la santé sont inscrites comme des biens essentiels, devant être accessibles à tous et à toutes. Ainsi, l’État a la responsabilité de trouver les ressources nécessaires pour répondre à cette obligation. Pour y arriver, il puise, entre autres, dans les richesses du pays, dans une fiscalité équitable et dans une saine gestion, sans privilèges ni corruption. Lorsque nécessaire, il y a des nationalisations, des prises de contrôle par l’État de certains secteurs de l’économie et des finances. Des mises au pas de certains secteurs habitués à puiser sans contrôle dans la caisse ont été nécessaires. Plusieurs ont poursuivi leur collaboration avec des conditions avantageuses, mais non irraisonnables. D’autres sont partis. Ces pays ne s’en portent que mieux.

Si les oligarchies financières et économiques ont toujours leur place dans le développement de la société, ce n’est plus en tant que maitres de l’État, mais en tant que participants, au même titre que toutes les autres composantes de la société. Elles sont parties du bien commun, mais elles ne sont pas le bien commun. Leurs intérêts doivent s’y subordonner comme c’est le cas pour tous les autres groupes de la société. La liberté des uns a pour frontière celle des autres tout comme les droits des uns ont pour frontières le droit des autres.

Lorsqu’on dit qu’il n’y a plus d’argent, que les déficits s’accumulent et qu’on ne peut laisser aux générations à venir le poids des dettes accumulées, a-t-on vraiment fait le tour de toute la question? A-t-on scruté tous les recoins de la fiscalité pour en vérifier l’équité solidaire de tous et de toutes avec la société? A-t-on révisé si les conditions d’exploitations des richesses du Québec répondent aux valeurs réelles de ces dernières et si les montants investis par l’État ont un rendement compétitif aux marchés?   A-t-on regardé de plus près la gestion de nos sociétés d’État, Hydro-Québec, la SAQ et tous les autres services, sujets à l’influence des lobbies et à la corruption?

Il est facile de couper dans la santé, l’éducation, le social et de laisser aller le navire aux commandes d’oligarchies qui ne demandent pas mieux que de disposer de tous les avoirs. Depuis deux ans, nous parlons de corruption dans à peu près tous les secteurs. Des centaines de millions de dollars s’envolent sans qu’il y ait eu panique dans la demeure. Pourtant les déficits étaient là.

Pendant que l’État reprend de plus en plus sa place dans les pays du sud, ici, on cherche à en réduire le rôle et l’importance. Les oligarchies savent que l’État est le seul à avoir la responsabilité de répondre aux exigences du Bien commun. Elles ne sont pas trop intéressées à ce que les gouvernants prennent ce rôle trop au sérieux.

Le principe qui devrait guider les gouvernants est le suivant : l’État autant que nécessaire et le privé autant que possible. En d’autres mots, il revient à l’État de fixer les frontières du privé et de tous les autres acteurs de la société. L’État est le maitre du jeu, non pas pour un groupe en particulier, mais pour l’ensemble de la collectivité. N’est-ce pas lorsqu’un peuple se reconnait dans ses dirigeants et ses politiques que la démocratie prend tout son sens?  Il faut croire que le Québec est encore loin de la démocratie.

La grève des étudiants marque un départ important pour exiger les réformes qui s’imposent dans tous les secteurs de la gouvernance de l’État. Le Peuple Québécois doit s’approprier les outils d’un État indépendant et souverain et se donner une constitution qui déterminera ses priorités et les voies de son développement. Les gouvernants devront s’y soumettre tout comme l’ensemble des groupes et des personnes composant la société.

Oscar Fortin
Québec, le 23 avril 2012

dimanche 22 avril 2012

EN SYRIE






BRAS DE FER ENTRE  PACIFISTES ET CONQUÉRANTS



Depuis ce qui s’est passé en Libye bien des yeux se sont ouverts et bien des mensonges ont été mis à nu. Ce qui nous fut présenté comme une grande cause humanitaire au service d’un peuple à la conquête de sa liberté et du respect de ses droits s’est révélée être un immense montage médiatique couvrant l’action de véritables prédateurs. Aujourd’hui, la Libye et son peuple vivent le drame de la désolation et de l’oubli. Les prédateurs des pays conquérants se disputent le butin sans se préoccuper de ce peuple ramené à moins que rien.

On se souviendra qu’Obama avait trouvé cette nouvelle formule de conquête fort intéressante et qu’il souhaitait en faire un « modus operandi » pour les autres conquêtes à venir. En effet, quoi de mieux qu’une telle approche, financée par l’ensemble des pays de l’OTAN, qui place ses principaux acteurs sous le chapeau des Nations Unies, revêtus du manteau de l’intervention humanitaire. Il ne lui restait plus qu’à prendre le contrôle des richesses et à en assurer une juste distribution aux vaillants collaborateurs.

En Syrie, ce sont les mêmes acteurs, les mêmes prédateurs, les mêmes « sauveurs », les mêmes manipulateurs, les mêmes menteurs. La collaboration des médias occidentaux leur est acquise, celle des principaux dirigeants des Nations Unies, dont le secrétaire général, Ban Ki-moon, ainsi que de certains dirigeants d’organismes agissant sous le couvert de la protection des droits de la personne.

Ce qui se présentait comme une opération sans incident particulier pour les prédateurs est vite devenu un cauchemar pour ces derniers. Lorsque la Russie et la Chine ont réalisé que leurs vis-à-vis au Conseil de sécurité voulaient répéter ce qui s’était passé en Libye, ils ont affiché un non catégorique. Plus question de faire confiance à des discours et à des promesses à caractère humanitaire. La tricherie avait assez duré.

Faute de pouvoir compter, à court terme, sur le conseil de sécurité et l’OTAN pour envahir la Syrie, diverses initiatives ont été prises pour créer des cellules de commandos, intégrées par des mercenaires, des déserteurs de l’armée syrienne et d’anciens combattants en Libye. Ces commandos ont pour mission de semer la violence auprès des populations civiles, de tuer des militaires et de faire des dommages matériels aux principaux centres de la défense nationale. Les crimes qu’ils commettent sont repris par les agences de presse qui leur sont alliées et sont retransmis dans le monde entier comme étant des crimes commis par les forces armées gouvernementales. On se souviendra que les premiers observateurs envoyés par la Ligue arabe avaient conclu leur mission en confirmant cette version des faits.

Pendant que les prédateurs cherchent par tous les moyens à déstabiliser le gouvernement de Al-Assad, ce dernier présente au peuple syrien un projet de réforme constitutionnel. Plus de 50 % de tous les électeurs et électrices se sont rendus aux urnes et voté  en faveur de cette réforme. De quoi faire réfléchir ceux qui se définissent comme les amis du peuple syrien. Il n’en fut rien et leur hostilité n’a fait que d’augmenter en soutenant militairement et monétairement les groupes terroristes infiltrés en Syrie. Même en ce moment, alors que la trêve demandée par Kofi Annan est en application, les actions terroristes se poursuivent et sont rapportées comme étant des actions gouvernementales. Une déclaration du ministre russe des Affaires extérieures en dit long à ce sujet.

Que conclure?

Rien n’indique que les prédateurs aient abandonné leur objectif de prendre le contrôle du pays en se débarrassant du président Al-Assad et en y plaçant leurs marionnettes. La dernière résolution, votée tout récemment et autorisant l’envoi de 300 observateurs, comporte une petite close qui n’a l’air de rien, mais qui peut ralentir passablement le processus de l’envoi de ces observateurs. Cette petite close dit que les observateurs seront envoyés une fois que Kofi Annan aura confirmé que la situation de non-violence le permette. Ceci veut dire qu’en maintenant la pression sur les groupes armés de l’opposition pour qu’ils poursuivent leurs attaques, il est possible que ces observateurs n’arrivent jamais en Syrie. Pour ces guerriers, il faudrait alors penser à l’envoi d’une milice armée qu’on demanderait évidemment à l’OTAN ou à la Ligue arabe de diriger.

Le centre consultatif syrien des études et des droits de l'homme a souligné la contradiction fragrante entre la résolution adoptée par le Conseil de sécurité relative au déploiement des observateurs en Syrie et les allocutions des délégués américain, français et allemand qui appellent à l'escalade de la violence en imputant au gouvernement syrien la responsabilité du désengagement au plan de Kofi Annan.

Au moment d’écrire ces lignes, la Turquie, à la tête d’une campagne pour attaquer militairement la Syrie, sans l’accord des Nations Unies, participe à une réunion de l'OTAN à Bruxelles aussitôt suivie de celle des Amis de Syrie à Paris. L’idée est de susciter un incident à la frontière entre la Turquie et la Syrie, donnant ainsi prétexte à une intervention de l’OTAN, dont la charte l’oblige à se porter à la défense d’un pays membre. Pour en savoir plus sur ces initiatives je vous invite à lire ce très bon article dont le titre est « L’OTAN discute d’une intervention militaire en Syrie ».

Entre temps, des élections parlementaires sont prévues pour début mai et cette nouvelle étape dans le processus démocratique viendra renforcer, à n’en pas douter, la confiance du peuple dans les réformes amorcées. Tout indique qu’il sera difficile aux conquérants de mettre à exécution leur projet de renversement par la violence de l’actuel gouvernement en Syrie. Bien qu’avec ces derniers, tout est possible, le droit et la loi leur étant subordonnés.

Comment, nos propres dirigeants peuvent-ils vivre avec autant de mensonges, d’hypocrisie et de crimes? Ils ne peuvent plus en dissimuler l’ignominie? Plus grave encore, comment pouvons-nous en être complices?

Oscar Fortin
Québec, le 22 avril 2012






lundi 16 avril 2012

OBAMA EST-IL DE BONNE FOI ?






Obama est un homme intelligent et sans doute des mieux informés. Il connait les véritables motifs du blocus mis en place par son pays  contre Cuba depuis plus d'un demi-siècle: faire tout ce qui est possible pour que la révolution soit un échec, rendant la vie des citoyens toujours plus impossible de manière à que ces derniers en rapportent la responsabilité sur leurs  dirigeants. Voici l’essentiel de ce plan, tel que décrit et soumis, le 6 avril 1960, au président Eisenhower, dans le mémorandum secret de l’adjoint du sous-secrétaire d’État d’alors, Lester Mallory :

« « La majorité des cubains appuient Castro (…) Il n’existe pas une opposition politique effective. (…) L’unique moyen possible pour lui faire perdre l’appui interne est de provoquer la désillusion et le mécontentement en provoquant l’insatisfaction économique (...) et la pénurie. (…) Il faut mettre rapidement en pratique tous les moyens possibles pour affaiblir la vie économique (…) refusant à Cuba argent et biens de toute nature de manière à réduire les salaires et l’emploi, provoquant ainsi la faim, le découragement et la chute du gouvernement. »

Voilà le genre de démocratie qui intéresse les Etats-Unis. C’était le cas, il y a plus de 50 ans et c’est toujours le cas aujourd’hui, non seulement à Cuba, depuis 52 ans,  mais en Libye, il y a un peu plus d’une année, en Syrie présentement, en Irak, en 2003, en Afghanistan, depuis plus de 11 ans, au Venezuela qui vient tout juste de se remémorer les 10 ans du coup d’État visant l’élimination du président légitimement élu, Hugo Chavez, et dont il fait toujours l’objet d’action de déstabilisation, en Bolivie où les initiatives de sabotages et d’intimidation sont permanentes, en Équateur qui vient de se remettre d’une tentative de coup d’État, en 2010, au Honduras où on n’a pas hésité à sortir par la force, en juin 2009, le président légitimement élu, Manuel Zelaya. En somme, pour l’empire, tout pays, affranchi et indépendant de son pouvoir, est démocratiquement suspect et ses dirigeants, des dictateurs.


Ces dessous des luttes contre ces peuples, M. Obama les connait mieux que quiconque. Il sait les mensonges qui les précèdent et les accompagnent pour mieux les faire accepter par l’opinion mondiale. Il en est même un des principaux acteurs. N’a-t-il pas réaffirmé cette fin de semaine, suite au Sommet des pays de l’OEA, que le blocus se justifiait toujours du fait que Cuba n’est pas démocratique, que son peuple ne peut pas s’exprimer, qu’il ne tolère aucune critique. Qui eût dit que celui qui tenait ces propos était celui-là même qui avait signé,  il y a quelques mois, cette loi autorisant le Président des Etats-Unis et son exécutif à arrêter et, même, à faire exécuter quiconque dans le monde et aux Etats-Unis qu’il jugerait être un terroriste ou un danger pour la société. Voici ce qu’en dit Paul Craig Robert :

« Les évènements connus sous le vocable d’attentats du 11 Septembre ont été utilisés pour hisser la branche exécutive du pouvoir au dessus de la loi. Aussi loin que le président endosse un acte illégal, les employés de la branche exécutive ne sont plus redevables devant la loi qui prohibe cet acte illégal. Sur la simple autorité présidentielle, la branche du pouvoir exécutif peut violer les lois des Etats-Unis contre l’espionnage des citoyens américains sans mandat, ou de la détention infinie et de la torture et n’en souffrir aucune conséquence. »

Comment cet homme, Barak Obama, celui qui maintient une des pires prisons à Guantanamo, qui autorise la torture, qui se place au dessus de toutes les lois, peut-il faire la leçon à Cuba et aux 31 pays de l’Amérique latine et des Caraïbes ? De quel droit ce pays se permet-il de décider ce qui est démocratie et respect des droits humains alors que ses principaux alliés, en Amérique latine, ont été bien souvent des dictateurs des plus sanguinaires et qu’au Moyen Orient ses grands amis sont les Émirats arabes qui n’ont aucune notion de la démocratie et des droits humains comme nous les entendons? Comment se fait-il qu'il fasse la sourde oreille à la condamnation de ce blocus par une très grande majorité des membres de l'Assemblée des Nations Unies? 

Le Président de la Colombie, un allié indéfectible de Washington, a lui-même déclaré lors du Sommet de Cartagena, que cette approche du blocus économique n’avait plus aucun sens, que c’était un vieil héritage de la guerre froide et, qui plus est, n’avait donné aucun résultat. Il s’est même permis de dire qu’un autre Sommet des Amériques sans la présence de Cuba serait impensable.

En dépit de tout cela, Obama répète la même chanson sans se soucier si ce qu’il dit correspond toujours à la réalité. L’important c’est que le monde entende toujours la même cassette comme si ce dernier, le monde que nous sommes, ne pouvait voir au delà des clichés et des mensonges à répétition.  Je ne doute pas que les larmes de joie, versées par le Pasteur Jesse Jackson lors de l’assermentation du président Obama, en 2009, se soient transformées en larmes de grande tristesse, de grande déception.


Dire que le "We can" de sa campagne électorale de 2008 avait fait naître de grands espoirs, nos seulement aux États-Unis, mais dans le monde entier. Ce n'est plus qu'un souvenir vidé de tout son sens. Obama a choisi de servir les intérêts des grands pouvoirs économiques, financiers et industriels et au diable la lutte pour un monde plus juste, plus vrai, plus solidaire.

Oscar Fortin
Québec, le 16 avril, 2012
http://humanisme.blogspot.com





mercredi 11 avril 2012

UN PEUPLE À LA DÉFENSE DE SA DÉMOCRATIE



UN COUP D’ÉTAT MILITAIRE QUI N’AURA DURÉ QUE 48 HEURES




Le 11 avril 2002, le Venezuela, son peuple et son Président, furent victimes d’un coup d’État, orchestré et planifié depuis plusieurs mois par les oligarchies nationales, les États-Unis, la cupule hiérarchique de l’Église catholique et de nombreux intermédiaires, fragiles à l’appât de millions de dollars qu’on leur a fait miroiter.  

La formule qui avait donné de bons résultats au Chili d’Allende, en 1973, fut appliquée en achetant des dirigeants syndicaux et des militaires hauts gradés. Le tout, dans le but de créer le chaos que les médias privés de communication ne manqueraient pas d’amplifier et de véhiculer à l’échelle nationale et internationale.

Le problème de ces oligarchies est à l’effet que le gouvernement d’Hugo Chavez, l’élu du peuple, ne semble pas comprendre les lois de la démocratie oligarchique.  Il agit comme si le peuple était souverain et maitre de ses richesses et de son destin. Pour eux, les véritables maitres doivent demeurer les puissances oligarchiques, dominantes tant à Washington qu’au Venezuela. Donc pas question de laisser ce Chavez poursuivre ses objectifs de bien commun au service de tout un peuple et au diable la démocratie au service du peuple.  
Voici ce qu’en dit Wikipédia :

« Le coup avait été planifié durant six à neuf mois, et a été exécuté après l'entrée en vigueur d'une série de lois controversées en novembre 2001 et que le gouvernement ait tenté de renforcer son contrôle sur la compagnie pétrolière de l'État vénézuélien, PDVSA. Une grève générale a eu lieu en décembre 2001, et, pendant les premiers mois de 2002, plusieurs hauts officiers ont publiquement appelé Chávez à démissionner. Au début du mois d'avril, le bras de fer entre le gouvernement et l'opposition a débouché sur une grève à PDVSA, qui s'est transformée en grève générale du 9 avril 2002, soutenue par le syndicat (Confédération des travailleurs du Venezuela, CTV) et par la principale fédération patronale Fedecámaras. La grève a été prolongée pendant plusieurs jours, et le 11 avril, une manifestation de l'opposition a été déviée vers le palais présidentiel, où avait lieu un rassemblement pro-Chávez. Lorsqu'elle a atteint le centre-ville, des affrontements violents ont eu lieu, laissant un bilan de plusieurs morts et des dizaines de blessés par balle.
Les média privés vénézuéliens ont joué un rôle important en fournissant une couverture médiatique en continu de la grève générale et en soutenant et en diffusant l'appel à rediriger la manifestation vers le palais présidentiel. Le siège de Venevisión, propriété de Gustavo Cisneros, a notamment été l'endroit choisi par les principaux leaders de l'opposition pour se réunir après la manifestation du 11 avril, et de là, appeler les militaires à intervenir. Les média privés ont par ailleurs refusé d'interviewer des membres du gouvernement après la manifestation, et n'ont pas couvert les manifestations pro-Chávez qui ont suivi sa détention par les militaires. Des tentatives des partisans de Chávez pour déclarer qu'il n'avait pas démissionné ont été ignorées. La tentative d'une division de l'armée de rendre public son rejet du coup a été ignorée et diffusée uniquement par CNN. Lorsque les partisans de Chávez ont repris le palais présidentiel, les principaux média privés vénézuéliens ont interrompu la couverture des évènements et deux des trois principaux journaux du pays ont annulé leurs éditions du dimanche. »

Avec le recul, les enquêtes ont permis, entre autres,  d’identifier ce tireur solitaire comme faisant parti du complot, et dont le mandat était de tirer sur les partisans de Chavez tout en relayant la nouvelle à l’effet que les partisans de Chavez  tiraient sur la foule, tuant ainsi des dizaines de personnes. Si au Chili, l’armée a joué le rôle principal, au Venezuela, cet honneur revient aux médias privés qui ont manipulé l’information sans égard à la vérité des faits et sans scrupule dans l’usage de montages et de mensonges, tous destinés à convaincre le peuple vénézuélien que Chavez avait atteint la limite du tolérable et qu’il était temps qu’il disparaisse. Certains commentateurs actuels parlent même du premier coup d’État réalisé principalement par les médias privés. Sans ces derniers, ce coup d’État ne se serait jamais produit.

C’est dire toute la force que représente ce pouvoir de contrôler l’information et d’en faire un outil de désinformation selon les besoins des objectifs poursuivis. Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus conscients de ces manipulations, mais, à l’époque, le Venezuela ne comptait pas sur une véritable présence de médias alternatifs et le privé y occupait toute la place. À tout ceci il faut ajouter cet appui actif des hiérarchies catholiques aux putschistes, au point d’être sur place pour célébrer le couronnement du représentant du patronat, Pedro Carmona, en tant que nouveau Président du Venezuela. Comme disait, en son temps, Pinochet : la démocratie autoritaire a sa raison d’être». En somme une démocratie imposée qui remet les pouvoirs de l’État et ses richesses aux puissances oligarchiques.

Malheureusement, pour ces derniers, la fête n’a pas duré bien longtemps. Le peuple est descendu des collines et appuyé par une partie de l’armée, demeurée fidèle à la constitution et au Président, il a mis à la porte ces personnages, véritables bouffons et prédateurs du pouvoir du peuple, et il a exigé le retour de leur Président, détenu quelque part sur une Ile. Pour la première fois dans l’histoire contemporaine, un peuple conscient et déterminé, a fait reculer les traîtres et a repris la place qui lui revenait dans une véritable démocratie.

Deux vidéos nous font vivre, la première, la prise du pouvoir par les putschistes et  la seconde,  le retour du peuple et de son Président. Au total 25 minutes qui permet de saisir tout à la fois l’hypocrisie et la perfidie des premiers et la seconde, nous fait vibrer à la grandeur et à la détermination d’un peuple. Ne manquez pas le détour, surtout vous qui croyez qu’un peuple peut se lever et agir.





Les masques tombés, plusieurs ont choisi de s’expatrier, alors que d’autres poursuivent leur mascarade en toute impunité. C’est le cas, entre autre, de l’actuel candidat de l’opposition pour les présidentielles d’octobre prochain. Il s’était fait remarquer par ses actions terroristes contre l’ambassade de Cuba et sa participation active au putsch médiatique-militaire.

« Ainsi, lors du coup d’Etat d´avril 2002 contre le Président Chavez, Henrique Capriles, alors maire de Baruta arrondissement huppé de Caracas, participe activement à la répression contre le camp chaviste : il envoie la police municipale arrêter le ministre de l’intérieur de l’époque, Ramon Rodriguez Chacin, qui échappera de peu au lynchage par une foule d’opposants [2].
Capriles ne s´arrête pas là. En compagnie d’exilés cubains d’extrême-droite, Salvador Romani et Robert Alonso [3], et du Vénézuélien Henry Lopez Sisco (ancien bras droit du terroriste Posada Carriles), il participe au siège de l’ambassade de Cuba à Caracas. Au mépris des règles élémentaires du droit international, il menace les diplomates et leur fait couper l’électricité et l’eau. Lors de l´enquête sur le coup d´Etat du 11 avril 2002, le procureur Danilo Anderson décide de poursuivre Capriles qui passera plusieurs semaines en détention préventive. Après l’assassinat du procureur, il bénéficie d’un acquittement en décembre 2006. »

Que conclure ? Il faut nous inspirer  de ce peuple qui a eu le courage de dire non aux tyrans et aux oligarchies et de dire oui à la démocratie et à ses dirigeants qui répondent à l’appel du Bien commun de tout le peuple. Chaque peuple a son histoire et il ne faut pas démissionner devant les défis qui nous attendent comme peuple. Plus nous deviendrons conscients, plus nous deviendrons plus forts devant les manipulateurs et les prédateurs. Les moyens de communications sont d'une importance primordiale. Il faut y voir.

Un dixième anniversaire que je ne pouvais passer sous silence.


Oscar Fortin
Québec, le 11 avril 2012
http://humanisme.blogspot.com




dimanche 8 avril 2012

UNE ÉGLISE INSTRUMENTALISÉE





Ce n’est pas d’aujourd’hui que Benoît XVI se prête subtilement à ce que ses propos ou ses silences puissent servir de combustible à certaines forces dominantes de nos sociétés occidentales. 

Que l’on pense à son silence lors des journées mondiales de la jeunesse, en aout 2011, alors que l’OTAN bombardait sans arrêt les villes et les populations de Libye et que les mercenaires tuaient et massacraient d’innocentes victimes. L’occasion lui était donnée de lancer un appel au monde et aux forces de l’OTAN de mettre un terme à autant de violence. Il n’en fit rien. Pas un mot.

Aujourd’hui, à l’occasion de sa bénédiction ORBI ET URBI, moment de grande audience mondiale, il parle de la violence en Syrie en des termes suffisamment imprécis pour que chacun puisse en tirer ce qu’il en veut. Pourtant, il dispose de suffisamment d’informations pour savoir que des mercenaires étrangers, financés par des pays de la région et d’ailleurs, sèment la terreur au sein de la population syrienne. Il sait qu’un référendum a eu lieu, donnant une forte majorité à l’adoption d’une nouvelle constitution et qu’une élection parlementaire est prévue pour mai prochain. Il sait que le Gouvernement syrien a donné tout son appui pour que la mission de Kofi Annan donne les résultats escomptés. Il ne peut ignorer que les forces armées de l’opposition n’ont pas encore donné leur accord à ce plan de Kofi Annan et qu’ils poursuivent leurs actions terroristes dans le pays. Benoît XVI sait tout ça et encore davantage à partir des correspondances de Sœur Agnès Myriam et de nombreux autres intervenants . Il faut ajouter à ces deux témoignages ce tout dernier

Il parle également de la communauté internationale sans que l’on sache exactement à quelle communauté internationale il se réfère. S’agit-il de la Ligue arabe et du bloc des amis du peuple syrien? Pense-t-il au Conseil de sécurité et des préoccupations exprimées par la Russie et la Chine? S’en tient-il à la mission de Kofi Annan qui doit faciliter le cessez de feu et la résolution pacifique des problèmes? Sur ces trois points, son discours n’apporte aucune précision, aucun éclairage. Pourtant, là encore, il sait que la paix ne saurait être possible sans un engagement de toutes les parties au conflit à mettre fin à la violence armée. Il sait que le Qatar, la Turquie, Washington et la France alimentent en argent et en technologie les forces armées de l’opposition et qu’ils utilisent toutes les astuces pour présenter le régime d’Al Assad comme le seul responsable de ces tueries. Il sait évidemment tout cela, mais il n’en parle pas. Il ne peut ignorer les efforts déployés par la Russie et la Chine et plusieurs autres pays comme le Venezuela et les pays membres de l’ALBA à l’effet qu’il faut que les pays qui veulent le changement de régime à Damas reviennent aux normes du droit international et qu’ils s’appliquent à les respecter. De tout cela pas un mot de la part de Benoît XVI. Trop de détails pourraient nuire aux amis.

Pas surprenant que les Agences de presse de l’Occident (AFP, PC, et leurs satellites comme radio-Canada) s’emparent de propos aussi imprécis pour leur donner le sens qui sert le mieux ceux qui les paient. Peut-on le leur reprocher, sachant qu’ils sont au service, non pas de l’information, mais de ce qui sert le mieux les régimes au service desquels ils se consacrent.

Ce matin en ouvrant ma radio, j’entends cette nouvelle « Le pape Benoît XVI lance un appel au régime syrien : « Que cesse l'effusion de sang et que soit entrepris sans délai le chemin du respect, du dialogue et de la réconciliation, comme le souhaite la communauté internationale », a dit Benoît XVI, devant plus de 100 000 fidèles massés sur la place Saint-Pierre de Rome, au Vatican. À aucun endroit il ne mentionne le régime syrien, mais les apôtres de l’occident le préciseront.

N’attendez pas une mise au point du Vatican, à l’effet que son appel s’adressait à toutes les parties impliquées dans le conflit.

Dire que le message de la nuit de Pâque portait principalement sur la lumière, cette lumière qui met à nue les mensonges, les manipulations, les crimes commis. Une occasion toute indiquée pour faire appel au professionnalisme des journalistes et des agences de presse pour que la vérité soit véhiculée et que les tricheries soient dénoncées.

Il est plus facile de parler d’un monde sans dieu, enfermée dans l’obscurité de l’ignorance que de mettre des noms sur les criminels et d’indiquer les voies par où passe la lumière de la vie ouvrant sur un monde de solidarité et d’amour.

L’Église est dominée par les forces impériales occidentales qui en ont pris plein contrôle, lui faisant ainsi perdre son âme qui la mettait au service de la vérité, de la justice, de la solidarité et de l’humanité entière.

Oscar Fortin, en ce jour de Pâque
Québec, le 8 avril 2012


jeudi 5 avril 2012

LES BRUITS DE LA GUERRE PERSISTENT




Ce matin, 5 avril 2012, l’agence de presse IRIB annonce que le gouvernement des Etats-Unis a octroyé, à ce jour, plus de 115 milliards de dollars d’aide au régime sionisme et qu’il y a ajouté 67 milliards de dollars en armements. Autant de milliards pour des armes destinées à un régime dont les actions belliqueuses ne cessent de semer la mort chez le peuple palestinien et dont le palmarès du respect des droits humains est un des plus scandaleux.




Depuis plus d’une année, les populations occidentales sont soumises à des campagnes de désinformation relatives à ce qui se passe en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie, en Égypte, en Tunisie, à Bahreïn et au Yémen.  Sur l’Iran, cette désinformation dure déjà depuis plusieurs années et si ce n’était des réseaux d’information alternative nous serions complètement intoxiqués. Nos dirigeants seraient idolâtrés, tellement l’image qui nous en est transmise en fait des héros, tout dévoués aux meilleurs intérêts de l’humanité. On ne saurait y reconnaître des prédateurs, des menteurs de la pire espèce, des manipulateurs et des assassins sans état d’âme. Bien recouverts de la peau de l’agneau, ils exercent leur charme auprès de leurs populations tout en poursuivant leurs crimes à travers le monde.

Les cas de la Libye et de la Syrie illustrent à merveille ce double visage de ces soi-disant apôtres de la démocratie, des droits de la personne humaine et de la paix dans le monde. Déjà nous savons ce qui s’est réellement passé en Libye. La mission humanitaire n’a été qu’une couverture pour renverser un gouvernement et s’emparer de tous les pouvoirs et de toutes les richesses. En Syrie, alors que le Gouvernement collabore avec la mission de Kofi Annan, ces « hypocrites » votent des millions de dollars pour payer les mercenaires dont la mission est de créer le chao dans le pays. « Le ministre russe des Affaires extérieures a considéré les appels de certains pays à armer l'opposition syrienne comme acte inapproprié et inacceptable qui se contredise avec le plan de l'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Kofi Annan. » Il semblerait que la volonté de la paix n’a pour tout objectif que celui de s’asservir les gouvernements récalcitrants et insoumis, d’autant plus s’ils sont des obstacles à cette grande confrontation en préparation avec l’Iran.

Ce thème de cette grande guerre à venir m’interpelle depuis quelques années. Il y a eu un premier article sur Armageddon et un second, sur les signes des temps. Ceux et celles qui souhaitent approfondir cette question peuvent consulter ces deux articles et bien d’autres, mis en références.

Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de recourir aux prédictions mayas qui signalent la fin de leur calendrier pour décembre 2012, pas plus qu’à celles de Malachie et Nostradamus qui font  coïncider la fin de la lignée des papes et celle de l’Église avec cette période s’étendant de 2012 à 2025.

La production des armes nucléaires et les ambitions de ceux qui en ont le contrôle suffisent à sonner l’alarme d’une guerre, plus proche que lointaine et aux conséquences encore inconnues pour l’humanité. Pour reprendre une vieille expression, maintes fois utilisée, il est minuit moins cinq et le temps de contrer cette tendance se fait toujours plus court.

Nous n’en sommes plus à des guerres de religion, bien qu’on voudrait bien nous le faire croire. Cette guerre, si elle a lieu, portera sur la gouvernance du monde que les puissances oligarchiques voudront consolider en étendant  leur pouvoir sur les richesses de la terre entière, sur tous les gouvernements des États du monde, sur la totalité des armements, sur l’ensemble des médias.

Toutefois, aussi puissantes puissent-elles être, elles ne sauraient parvenir à dominer les consciences et à se subordonner tous les peuples.  Elles n’ont de force que par le dehors, leur intérieur étant vide et sans ressource.

Les révolutionnaires du siècle dernier parlaient de la naissance de l’homme nouveau, d’une humanité nouvelle. Dans les textes anciens on parle de la naissance d’une race nouvelle fondant une gérance nouvelle de l’humanité fondée sur la solidarité, la compassion, la justice, la vérité, le service et l’amour. Les aveugles verront, les sourds entendront, les prisonniers seront libérés, les malades seront guéris et la paix sera à jamais instaurée.

Utopie pour les uns, foi pour les autres, mais pour moi, la seconde donne de la consistance à la première et j'y crois.

Oscar Fortin
Québec, le 5 avril 2012