lundi 16 décembre 2019

APPEL À LA PAIX DU PAPE FRANÇOIS


CRÉDIBLE OU NON CRÉDIBLE ?



Chaque année, le premier jour de janvier, le Vatican, par la voix du pape, fait un appel au monde pour que la paix se substitue aux guerres et aux multiples confrontations entre les peuples et les nations.  Ce message, pour 2020, vient d’être porté à la connaissance des médias et du grand public. Il va de soi qu’il reflète la perception qu’a le Vatican des diverses forces qui existent et des multiples intérêts au service desquels elles se portent. Il sait les avenants et aboutissants des divers conflits qui éclatent un peu partout à travers le monde, que ce soit en Amérique latine, au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie. Sa capacité d’information est énorme et ses représentants sont là pour analyser les faits, pour en discerner les intérêts  et en identifier les principaux acteurs. Toutefois, le traitement qu’il fait de toutes ces connaissances répondra, avant tout, à des objectifs qui lui sont propres et à des intérêts auxquels il se doit de répondre.

En tant que chef d’État du Vatican, il fait partie de la communauté internationale des États regroupés au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies. Il se doit, également, de prendre en compte le respect des accords, convenus avec certaines puissances,  dont les deux plus importants sont, sans nul doute, ceux signés avec les États-Unis. Le premier fut signé entre le pape J.P.II et le président Reagan, le 7 juin 1982. Le second fut signé le 21 mars 2014 entre le pape François et Obama. Pour l’essentiel, ces accords permettent aux deux États de collaborer dans leur lutte, menée contre le communisme, le socialisme et toute idéologie s’en inspirant. Pour plus de précisions, voir le lien qui suit. Ce sont des Pactes qui permettent de comprendre bien des choses dans les relations de l’un et l’autre.


Par exemple, si l’on s’arrête quelque peu sur ce qui se passe en Amérique latine et dans les Caraïbes, nous réalisons que de nombreux peuples se soulèvent pour réclamer plus de justice et de respect de leurs droits.  C’est présentement le cas au Chili, en Colombie, en Bolivie et récemment en Équateur. Dans le cas du Venezuela  et du Nicaragua, il y a également des soulèvements, caractérisés, cette fois, par des forces d’opposition, appuyées et soutenues financièrement par les États-Unis. Il faut se rappeler que  pour ce dernier l’Amérique latine est « sa cour arrière » sur laquelle il a plein pouvoir. Le traitement médiatique sera différent selon qu’il s’agit d’un véritable soulèvement du peuple ou selon qu’il s’agit d’un soulèvement commandé par les intérêts de Washington. Dans le premier cas, le peuple qui se soulève sera considéré comme des délinquants, des faiseurs de trouble. Des communistes et socialistes. L’armée et la police seront utilisées pour réprimer avec force ce peuple « délinquant ». Dans le second cas, ce sera le gouvernement qui sera déclaré dictature socialiste, maltraitant, torturant et tuant ses citoyens. Dans l’ensemble des cas, le Vatican et les épiscopats régionaux interprèteront les évènements  dans le sens des intérêts de Washington et seront plus réceptifs aux médias qui vont dans le même sens. Le pape François n’y échappe pas.  Dans le cas des premiers, il fera appel à la négociation, se gardant bien de dénoncer la répression armée contre le peuple. Dans le cas des seconds, il réclamera des gouvernements concernés qu’ils respectent les droits humains et qu’ils s’abstiennent de toute violence. Il s’agit d’un comportement du pape et des épiscopats qui répond aux ententes convenues entre les deux États.


Il est évident que le pape François est au fait de toutes ces choses et des dessous qui en sont l’origine et la motivation. Il a vécu la dictature en Argentine, il a assisté au génocide du Plan Condor et a vu, au-delà la cordillère des Andes, le dictateur Pinochet faire le grand ménage dans tout ce qui était opposition à l’Empire. Cette opposition dans le discours officiel des dictatures et des épiscopats ne pouvait être que de fanatiques communistes, des athées, sans , ni morale, des révolutionnaires sans conscience. Les appels et les mises en garde des Nations Unies sont, dans pareilles circonstances, sans écho alors que les maitres du jeu (l’Empire et le Vatican) font ce que bon leur semble. 

C’est dans pareil contexte que le pape François s’adresse au monde pour promouvoir la paix entre tous les peuples et toutes les personnes.

Il y a deux grandes Institutions dont le regard porte sur l’ensemble de l’humanité et qui se font les apôtres du respect des droits des personnes, des peuples, des laissés pour compte : ce sont les Nations Unieset l’Église catholique. On ne peut que concevoir une relation étroite et fortement unie entre ces deux Institutions. Toutefois les faits démontrent, toutefois, que ce n’est pas nécessairement le cas. 

Le message du pape François


À deux reprises, j’ai lu ce message pour bien m’assurer que je ne me trompais pas en disant qu’en aucun moment il ne s’est référé aux Nations Unies comme instance importante pour la paix dans le monde. Pas plus, d’ailleurs, qu’il ne se réfère à la Charte des droits des Nations Unies que les États membres se sont donnée et qu’ils se doivent de respecter. C’est dans cette Charte qu’on interdit toute forme d’interventionnisme dans d’autres pays de nature à nuire à leur développement et au caractère souverain de leur indépendance. Dans son intervention, le pape François ne trouve pas nécessaire de rappeler aux puissances mondiales l’importance de respecter ce droit fondamental des peuples à disposer de leur propre destin.  Seule, l’ONU, a ce pouvoir d’apprécier et de décider de toute intervention dans un autre pays.  Aucune puissance mondiale dispose de ce droit qui s’applique tout autant aux  États-Unis qu’à tous ceux qui seraient tentés d’en faire tout autant.

Je trouve malheureux le fait que le pape François n’ait pas accordé, dans cette déclaration, tout son appui à l’ONU  et à sa Charte des droits.  Une occasion unique pour rappeler à Washington et à toutes les autres puissances que le Vatican appuie les Nations Unies et reconnait pleinement la Charte des droits que les pays du monde se sont donnée. Le respect de cette Charte est une voie qui ne peut que conduire à plus de paix et de justice. L’interventionnisme, sous toutes ses formes, doit être éliminé, à moins que ce soit sous l’autorité des Nations Unies. Dans la situation présente, Washington se place au-dessus de cette Charte et décide lui-même ce qui est bon et ce qui ne l’est pas, ce qui est démocratie de ce qui ne l’est pas, etc. 


Aussi curieusement que cela puisse paraitre, tant le Vatican que les épiscopats latino-américains, loin de dénoncer cet interventionnisme de Washington dans les affaires internes d’autres pays, s’en font pratiquement des complices. C’est le cas au Venezuela, ce fut le cas en Bolivie, en Équateur, en Colombie, au Chili, etc.. 

Les parrains de la Mafia se donnent ces pouvoirs dans leur milieu et le pape François n’a pas hésité à les dénoncer et excommunier.  Ce qu’il a fait avec cette Mafia sicilienne, il n’ose le faire avec les États qui agissent sur la base des mêmes principes que les Mafias communes. 


Conclusion

Le monde dans lequel nous vivons est présentement dominé par des forces qui se fondent sur le pouvoir de l’argent et de tout ce que ce pouvoir rend possible. Le pape François qui a écrit l’Exhortation apostolique Evangelii gaudiumsait tout cela. Il a tracé le portrait du capitalisme sauvageainsi que ses effets néfastes sur la majorité de l’Humanité. Il sait que dans le cadre d’un tel système aucune paix ne sera possible et, pourtant, il n’en dit mot.

Seul le réveil des peuples tel que nous le percevons de nos jours permettra de briser ce cercle du pouvoir dominant pour l’étendre à l’Humanité entière. Pour ce faire, toutes les forces de bonne foi, toutes les institutions qui se donnent une vocation humanitaire doivent s’aligner avec ces peuples et non en devenir des obstacles. S’il y a une véritable conversion à espérer du Vatican et de tous ceux qui en vivent, c’est celle qui conduit à cette solidarité humanitaire en faveur de tous les peuples. Cette conversion nous interpelle tous et toutes ainsi que les institutions cléricales, sociales et politiques.

Comme le dit l’Évangile, on ne peut servir deux maitres à la fois, Dieu et Mammon. Il faut choisir pour de vrai la voie qui conduit à la vérité, à la justice, à la solidarité humaine.

Joyeux Noël et bonne et heureuse année 2020.

Que la paix enracinée dans la justice et la vérité vous accompagne.

Oscar Fortin


jeudi 14 novembre 2019

L’OEA ET LE COUP D’ÉTAT EN BOLIVIE




On comprendra, dès le départ, que l’Organisation des États américains (OEA) répond, avant tout, aux dictats et intérêts des États-Unis qui ont plein contrôle sur la majorité des membres de l’Organisation et sur celui qui en assume le secrétariat général. Pour de nombreux analystes politiques, l’OEA est le ministère des États-Unis dont l’objectif est de promouvoir et protéger, tout à la fois, ses intérêts dans l’ensemble des pays de l’Amérique latine et des Caraïbes. Les conditions de travail et les bénéfices financiers qui sont consentis à son Secrétaire général et à ses alliés politiques lui assurent une mainmise dominante sur l’ensemble des activités de l’OEA. Sa véritable nature se révèle à travers ses diverses interventions (Venezuela, Bolivie, Nicaragua, etc.) tout autant qu’à travers ses silences (Colombie, Honduras, Chili, Brésil, etc.). Dans le premier cas, il s’agit de peuples qui remettent en cause la domination impériale et qui luttent pour leur indépendance et souveraineté. Dans le second cas, il s’agit de gouvernements qui répriment leur population pour sauvegarder l’hégémonie du pouvoir de l’Empire et des oligarchies locales.

CE QUI S’EST PASSÉ SUITE À LA VICTOIRE D’EVO MORALES, LE 20 OCTOBRE DERNIER

Au grand dam des partis de l’opposition, Evo Morales remporta ces élections avec la majorité des votes nécessaires lui permettant d’éviter un second tour. Comme il fallait s’y attendre, l’opposition donna suite à ce qu’elle avait déjà déclaré, des mois à l’avance, à savoir qu’elle ne reconnaitrait pas la victoire d’Evo Morales s’il était élu comme Président de la Bolivie. D’une seule voix, cette opposition et ses alliés, y incluant l’épiscopat bolivien, dénoncèrent, sans en préciser la nature, les fraudes qui ont entaché la légitimité de ces élections. À noter, toutefois, que le cardinal  Toribio Ticona, née à Potosi, Bolivie, fut le seul, au sein de l’épiscopat bolivien, à dénoncer haut et fort ce chantage de l’opposition sur une soi-disant fraude électorale.

 "Comment est-il possible que M. Mesa, ancien président et ancien vice-président, appelle à la violence, alors qu'avant la fin du dépouillement des votes, il se déclare déjà vainqueur alors que nous savons qu'il n'a finalement pas été vainqueur. C'est pourquoi il s'est précipité sans fondement, cela ne vaut pas la peine et, à mon avis, il est à blâmer pour toute cette violence qui se poursuit ". 


Je ne sais ce qui s’est passé avec ce cardinal dont la voix s’est soudainement éteinte. Il faut croire que la  Conférence épiscopale bolivienne, férocement opposée au gouvernement socialiste d’Evo Morales, ait choisi de prendre en main le volet communication dont l’objectif est de dénoncer, contre vent et marée et sans aucune preuve, que l’élection était contaminée de fraudes multiples.

Face à une telle situation, le président élu, Evo Morales, a fait un appel à tous ceux et celles qui qualifiaient cette élection de frauduleuse de se joindre, avec les spécialistes de leurs choix, pour participer à un recomptage complet des votes. Il fit appel à l’OEA ainsi qu’à des représentants de divers milieux européens et américains pour participer à ce recomptage.  Un protocole a été établi entre le gouvernement et les participants au recomptage.  Cet exercice prendrait deux semaines et les conclusions devraient être portées à la connaissance du public, le mercredi, 13 novembre. Le président s’engageait à donner suite aux résultats et aux recommandations en découlant. Curieusement, les opposants radicaux se dissocièrent de l’OEA et poursuivirent leurs dénonciations de fraudes tout en générant la violence et les confrontations entre partisans du gouvernement et ceux de l’opposition radicale, question d’exercer suffisamment de pression en vue d’obtenir la démission du président élu, Evo Morales. 

Dimanche, le 10 novembre, au moment où le président Evo Morales décidait de convoquer à de nouvelles élections et de procéder au renouvèlement du Conseil national électoral, le Secrétaire de l’OEA anticipait, pour sa part, une ébauche des conclusions à tirer de ce recomptage non encore terminé.  Il laissait  entendre qu’il y avait eu fraude électorale bien que difficilement identifiable. Par cette intervention, il dérogeait au protocole initial de l’opération recomptage et semait davantage de confusion.

Heureusement, de nombreux autres intervenants dans ce recomptage, non liés à l’OEA, donnèrent, au terme de ce recomptage, un point de vue tout à fait différent. C’est entre autres le cas du « Centre de recherche économique et politique des États-Unis qui a présenté lundi un rapport qui reflète l'absence d'irrégularités lors des élections du 20 octobre dernier en Bolivie et qui a attribué à Evo Morales la présidence gagnante, niant la position de l'Organisation des États américains (OEA). »


De fait, dès que l’OEA fit le constat que la soi-disant fraude électorale ne saurait tenir la route,  elle se tourna aussitôt du côté de l’armée et de la police pour en faire les principaux acteurs, conduisant au dénouement du coup d’État et exigeant la démission d’Evo Morales dans le but de laisser la place aux forces de l’opposition. Il faut rappeler que le gouvernement d’Evo Morales avait un plan visant à apporter des changements au sein de la police, impliquée dans plusieurs opérations de corruption. Ces changements n’étaient pas les bienvenus. Des changements étaient également prévus au sein de l’armée. C’est dire que le président Evo Morales n’était pas dans une position de force à leur endroit. Sa vie étant en danger, il accepta l’invitation du Président du Mexique pour s’y réfugier le temps de voir venir les évènements et de poursuivre la lutte sous d’autres formes.


La substitution du gouvernement en exercice par les forces de l’opposition radicale, soutenue par l’armée et la police, ne peut avoir d’autre qualificatif que celui d’un véritable coup d’État.  Derrière tout cela, il faut y voir la main de l’Oncle Sam qui y retrouve sa pleine souveraineté en Bolivie. Sa démocratie repose sur ses subordonnés. Il lui revient de décider du sort des présidents et présidentes.  Les autoproclamés (Guaido au Venezuela et  Jeanine Áñez en Bolivie) en témoignent. Il suffit que l’oncle Sam les reconnaisse comme tels. Les peuples n’ont qu’à s’ajuster aux volontés de ce dernier. Les élections ne doivent être réalisées que dans des conditions de certitude. Autrement, il faudra y reconnaître la fraude des vainqueurs.


Oscar Fortin
Le 14 novembre 2019

Voir la série d'audios qui nous en disent beaucoup sur le processus conduisant à ce coup d'État. La référence est en espagnol, mais avec le traducteur google (https://translate.google.ca/?hl=fr#fr/es/) vous pourrez vous y retrouver rapidement.

https://www.telesurtv.net/news/bolivia-audios-revelan-golpe-estado--20191114-0009.html

samedi 5 octobre 2019

Mike Pompeo avec le pape François


 Washington et le Vatican: même combat




Jeudi, le 3 octobre 2019, le pape François a reçu, au Vatican, le Secrétaire d’État des États-Unis, Mike Pompeo Le site internet d’information espagnole sur les questions religieuses, « Religion digitale », coiffe son article du titre suivant: « Vatican et les États-Unis réaffirment leur engagement à défendre la liberté religieuse et les droits de l'homme dans le monde. » (Traduction Google) Une occasion toute spéciale pour commémorer, selon la même source«le 35e anniversaire de l'établissement de relations diplomatiques.  Francisco et Pompeo ont réaffirmé leur engagement à protéger les communautés chrétiennes au Moyen-Orient et à promouvoir la démocratie et les droits de l'homme dans le monde entier. »

Mike Pompeo, ex-directeur de la CIA, nommé par le Président Trump, en 2016, a été promu, en 2018, Secrétaire d’Étatdans le cabinet de Donald Trump. Il est, de toute évidence, un personnage fort important dans l’Administration présente. Il s’est révélé être un homme au franc-parler. Lors d’une entrevue à la télévision, il s’était permis de direqu’à la CIA on mentait, manipulait et volait.

Cette rencontre avec le pape François avait été précédée, la veille, d’une rencontre prolongée avec le Secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin et le ministre des Relations étrangères du Vatican, Paul Richard Gallagher. D’ailleurs, Mike Pompeo a signalé au pape François qu’il recevait une très bonne collaboration de la part de ces deux personnages dont l’importance est fondamentale dans la conduite géopolitique du Vatican. C’est d’ailleurs ce cardinal, Pietro Parolin, qui s’est présenté, en septembre dernier, à la Tribune des Nations Unies pour partager les orientations et le point de vue du Vaticandans la géopolitique mondiale. À la lumière de cette étroite  collaboration entre le Vatican et Washington, nous comprenons mieux la teneur de l’intervention du cardinal, entre autres, en relation avec le Venezuela. Washington et le Vatican marchent main dans la main dans cette lutte contre la Révolution bolivarienne. Washington peut compter sur le Vatican et les épiscopats régionaux pour mener à bien son projet de renversement du régime en place. 

Le problème qui se pose tant à l’État du Vatican qu’aux épiscopats régionaux c’est l’interprétation que Washington donne aux notions telles que liberté, droits humains des personnes et des peuples, démocratie, etc. Par cet accord avec Washington, ces derniers endossent l’interprétation qu’il donne à ces termes. Ni le Pape, ni le Vatican se prononcent sur le sens à donner à ces termes. Que ce soit la démocratie, les droits de l’homme et des peuples, l’Empire en définit les contenus selon la convenance de ses intérêts. Il n’est pas évident que ces derniers recoupent les contenus de ce que signifient ces termes, tant du point de vue de leur étymologie et encore moins du point de vue des valeurs fondamentales contenues dans les Évangiles.

De toute évidence, nous nous retrouvons avec une Église, piégée par un pouvoir politique qui s’incarne dans l’État du Vatican et qui coiffe l’ensemble des activités de l’Église dans le monde. Cet État du Vaticanest devenu la troisième colonne de l’Empire,  après la CIA et le Pentagone,  L’Église institution a perdu son indépendance et sa catholicité. Elle est devenue un appendice de cet empire. Le caractère universel des Évangiles a été substitué à des intérêts circonstanciels et de nature matérielle. 

Je pense, avec sincérité, que le pape François est victime de ses propres acolytes qui sont sa source première d’information sur ce qui se passe dans le monde et qui répond aux agendas de voyages qu’on lui organise subtilement pour le garder à l’écart d’autres évènements qui se passent ailleurs dans le monde. Il est et demeure toujours le pape qui a écrit et proclamé l’Exhortation apostolique Evangelii Gaudium. Un document qui ne cadre d’aucune manière avec les prérogatives de l’Empire qui se prévaut de ses bonnes relations avec le Vatican pour poursuivre sa course à la conquête des peuples et de leurs richesses.


Oscar Fortin

5 octobre 2019

dimanche 29 septembre 2019

LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ÉTAT DU VATICAN


 
À LA TRIBUNE DES NATIONS UNIES



SES SILENCES SUR LE VENEZUELA RÉVÈLENT SA COMPLICITÉ AVEC WASHINGTON


Le Cardinal Pietro Parolin, ex-Nonce apostolique du Vatican au Venezuela, s’est présenté à la Tribune des Nations Unies, ce vendredi, 28 septembre 2019, pour apporter le point de vue du Vatican et de l’Église catholique, sur l’état du monde et, de façon particulière, sur le Venezuela et les problèmes dont le peuple est victime. 

Il faut dire que le Venezuela a fait l’objet d’un intérêt particulier de la part d’un grand nombre d’intervenants à cette Tribune des Nations Unies. Le Président Donald Trump a, pour ainsi dire, ouvert ce débat en s’exprimant clairement sur le fait que les États-Unis n’accepteraient pas de régime socialiste en Amérique latine et qu’il ferait tout pour que le régime socialiste, en vigueur au Venezuela, au Nicaragua, à Cuba, soit remplacé par un régime mieux adapté aux valeurs de son Administration. Les menaces d’invasion ainsi que les sanctions et l’interventionnisme en sont l’expression.

Le Gouvernement vénézuélien,  par la voix de sa vice-présidente, Nancy Rodriguez, a apporté la vérité du peuple vénézuélien en mettant en évidence, tout à la fois, les acquis de la révolution bolivarienne en éducation, santé, logement, etc. et les actions criminelles de l’interventionnisme sous toutes ses formes, promues par Washington et ses alliés. Selon les informations dont elle dispose et qu’elle a portées à la connaissance des membres de l’A.G., l’objectif de Washington est d’asphyxier le peuple vénézuélien pour qu’il fasse de son gouvernement le grand responsable de ses misères.  Malheureusement pour Donald  Trump, plus des 2/3 (13 millions) de l’électorat vénézuélien ont signé  un document précisant qu’ils ne veulent pas de Donald Trump ni de ses sanctions. Cette déclaration majoritaire du peuple vénézuélien confirme le caractère démocratique de la démarche ainsi que le niveau de conscience de ce peuple. Il sait que la principale source des problèmes que rencontre le peuple lui vient, en grande partie, de ces interventions diaboliques et criminelles de Washington.

Nombreux sont les intervenants qui ont relevé le caractère illégal de ces sanctions et interventions qui s’attaquent, sous de multiples formes, au bien-être de ce peuple. Des études récentes ont démontré le caractère   dévastateur et criminel de ces interventions. La Charte des Nations Unies est bien claire sur ce sujet. Voir les deux premiers articles de cette Charte ici-même. Il n’y a pas de doute que les pays qui se joignent aux prétentions des États-Unis sur le Venezuela se transforment en délinquants internationaux. Ces interventions n’ont l’aval d’aucune instance autorisée des Nations Unies pour intervenir comme ils le font dans un pays souverain et indépendant. C’est le cas du groupe de Lima auquel on peut joindre l’État du Vatican et certains pays d’Europe à la remorque des États-Unis.

Lorsque le grand patron de l’État du Vatican prend la parole sur la question du Venezuela, il se fait sensible à l’émigration massive des jeunes ainsi qu’à la souffrance du peuple et ne peut que souhaiter qu’il y ait des élections présidentielles, seule solution plausible, selon lui. Pour sortir le Venezuela du marasque dans lequel il se trouve. De toute évidence, pour lui, le gouvernement et le régime socialiste sont les seuls responsables de cette misère et la source principale des conflits qui existent. Il souhaite évidemment qu’à travers la négociation entre le gouvernement et l’opposition une solution puisse être trouvée. 

Aussi curieux que cela puisse paraître, l’auteur et l’acteur principal de la mise en scène de ce qui se complote au Venezuela sont complètement ignorés. S’il y a des problèmes au Venezuela, les États-Unis et ses alliés n’y sont pour rien. Les sanctions et les menaces de guerre ne sont que des illusions. Le cardinal Parolin n’y voit aucune relation de ces derniers avec la situation de crise qui se vit au Venezuela. Le problème du Venezuela est un problème interne, point à la ligne. 


Lui comme nous tous sait que l’acteur principal qui planifie, organise et finance  les multiples interventions au Venezuela a pour objectif principal la reprise du contrôle des richesses du pays et de ceux qui en auront la charge.  Il en va de même pour l’interventionnisme qui va à l’encontre du droit international. Ni un mot sur l’un comme sur l’autre. Aucune remarque sur la nécessité de respecter le droit international et de s’en tenir aux normes des Nations Unies dans les relations entre peuples souverains. Il ne fait aucune allusion aux 13 millions d’électeurs et d’électrices du Venezuela qui ont signé une pétition pour que Trump les laisse tranquilles. Ces 13 millions de signatures ont été remis au Secrétaire général des Nations Unies. Il me semble qu’il s’agit là d’un geste important qui eut pu être signalé par le représentant du Vatican.

Pourquoi ces silences sur ces points fondamentaux qui sont à la racine des maux dont souffre le peuple vénézuélien: les prétentions de conquête du président Donald Trump,  l’usage des menaces d’invasion, la mise en place de sanctions criminelles, la saisie d’effectifs monétaires pour mettre à sec les coffres de l’État, l’image déformée d’un peuple qui résistent aux provocations et qui témoigne avec fierté de Bolivar et de Chavez? Ne pas faire référence à ces réalités c’est comme ne pas voir les éléphants dans sa cour arrière. Il s’agit de faits déterminants qui ne peuvent passer sous silence. 

C’est pourtant ce même cardinal qui déclarait dans une  conférence de presse aux Nations Unies « qu’il était fondamental d’aller à la source de ces maux pour en résoudre les causes ». Il n’y a qu’une explication à ces silences et c’est celle que l’État du Vatican est partie prenante des politiques de Washington contre la Révolution bolivarienne. Il l’est depuis le début de cette révolution.  Il était présent, en avril 2002, à travers le cardinal de l’époque qui a accompagné Carmona, l’homme de main de Washington pour remplacer Chavez. Cette complicité demeure toujours active à travers l’épiscopat vénézuélien, véritable opposition à la révolution bolivarienne et à son gouvernement. 

Le Secrétaire d’État joue le rôle du bon gars qui parle comme au nom de Dieu lui-même en se disant favorable à une solution pacifique à travers la négociation avec l’opposition qu’il prend la peine de préciser, celle de son président intérimaire autoproclamé, Juan Guaido. De ce dernier, il ne dit rien de ses relations avec des organisations terroristes de Colombie. Aucune déclaration à l’endroit de Washington pour qu’il mette fin à ses menaces et à ses interventions pour renverser le gouvernement.  Aucun appel au respect du droit international de non-intervention. Cela indisposerait trop Washington et ses alliés.


Oscar Fortin
29 septembre 2019

Je m’excuse pour les références en espagnole et je ne doute pas que vous trouverez le moyen de vous en tirer. Merci








samedi 10 août 2019

LETTRE OUVERTE AU PAPE FRANÇOIS

UN PEUPLE SOUMIS AU POUVOIR D'UN EMPIRE




Pape François, 

Je me dirige à vous en des termes très simples de manière à nous retrouver comme sur un même terrain de vie. Je suis bien conscient que les hautes fonctions que sont les vôtres vous placent bien au-dessus de ce que je suis  comme simple citoyen de notre monde. Je n’ai ni titre ni pouvoir particulier, faisant de moi un personnage d’institution qui rayonnerait un peu partout à travers le monde. Ma seule force et crédibilité reposent sur ma conscience, mes connaissances et analyses, portant sur des questions qui m’interpellent profondément.

Au nombre de celles-ci, il y a Jésus de Nazareth et l’Humanité au service de laquelle il s’est livré pour qu’elle retrouve le visage humain à la ressemblance de Dieu. Il y a également l’Église qui se fait représentante de ce Jésus de Nazareth avec cette même mission au service d’une Humanité à transformer en une grande famille humaine aux multiples identités qui en expriment toute la richesse et la beauté.  Dans ce monde en marche se retrouve la bonne foi, la solidarité, la fraternité, l’amour de la vérité et de la justice. La compassion et la miséricorde en font également partie.

Je m’intéresse beaucoup au monde politique, aux institutions qui s’y inscrivent, aux divers groupes d’intérêt qui tournent autour de ces institutions et des personnages qui en ont le contrôle. Comme chef d’État du Vatican, vous n’êtes pas sans en savoir quelque chose.  Il s’agit d’un pouvoir fort envié par les États et gouvernements du monde. Ils sont bien conscients de l’influence directe et indirecte qu’ont ces milliers de personnages (Pape, cardinaux, évêques, nonces apostoliques, prêtres et religieux) qui se retrouvent partout dans le monde et dans tous les milieux de vie. Nous avons un très bel exemple de ce pouvoir en Amérique latine et les Caraïbes où le Vatican, avec ses représentant, joue un rôle important. Vous connaissez sans doute le dicton qui confirme le fait qu’aucun coup d’État militaire ne saurait se réaliser en Amérique latine sans l’accord de l’État du Vatican. 

L’idée de cette lettre m’est venue après avoir pris connaissance de votre déclaration,  en Italie,  le 9 août 2019, dans laquelle vous dites que la souveraineté est source de nombreuses guerres sans toutefois faire allusion, en aucun moment, aux ambitions de l’Empire, jamais saturé de conquêtes et de prises de contrôle des États. Les médias nous en ont transmis une partie.

« "Le pape François a critiqué la" souveraineté "pour avoir mené" à des guerres "et estimé que le populisme ne reflétait pas la" culture populaire ", dans une interview publiée vendredi dans le journal La Stampa au milieu de la crise politique déclenchée en Italie par le ultra-droite Matteo Salvini." Traduction Google »

Cette absence de référence, de votre part,  aux nombreuses interventions de cet empire, surtout en ce moment, où le monde entier est invité à s’élever contre le blocus total qu’il impose au peuple du Venezuela, m’a laissé avec un frisson de stupeur. En effet, je n’arrive toujours pas à comprendre comment le représentant de Jésus de Nazareth sur terre pouvait s’abstenir de relever et de condamner, avec force, ces actes criminels de l’empire qui vont à l’encontre du droit international et qui, plus est, s’attaquent directement aux droits  humains. Il ne s’agit pas d’un silence d’un jour, mais d’un silence qui perdure, il faut le dire, depuis les tous débuts de cette guerre.  

Vous conviendrez avec moi que ce qui se passe au Venezuela  n’est d’aucune manière une guerre générée par la souveraineté de l’État vénézuélien, mais bel et bien par les prétentions et les ambitions de l’Empire  d ‘en faire son vassal et d’en contrôler les richesses. Dans ce cas précis, la souveraineté du peuple vénézuélien constitue, plutôt, une grande valeur en qui tout un peuple se reconnaît et reconnaît ses droits sur son État et ses biens.  

L’observation des évènements qui se déroulent sous nos yeux nous révèle que la souveraineté et l’indépendance des peuples sont considérées, par l'Empire, comme ses pires ennemis. Il se doit de les respecter dans leur souveraineté et de leur être soumis dans leurs droits. Ses intérêts, comme empire, le conduit inévitablement à vouloir détruire ces souverainetés et leur indépendance.  Curieusement, vos propos semblent aller dans ce sens : un empire pour dominer le monde et y régner en maitres. 

Avec tout mon respect, je ne crois pas que ce soit le choix de ce Jésus de Nazareth. Ses interventions auprès des grands prêtres, des pharisiens, des docteurs de la Loi vont plutôt dans le sens de revenir à la bonne foi du peuple et au dépouillement nécessaire pour en faire partie. 

Je sais que vos tâches sont multiples et que vous ne pouvez pas être partout à la fois. Il y a toutefois des évènements qui ne peuvent vous échapper comme c'est le cas avec ces interventions criminelles et illégales de cet empire que nous connaissons tous et toutes.

On dit, qu'en 2014, vous et Obama auriez signé un pacte de coopération un peu comme celui signé, en 1982, par le pape Jean-Paul II avec Reagan. Je pense que si c'était le cas, il faudrait se poser la question sur le caractère de la catholicité de l'Église. Ce serait également important que le peuple des croyants en soit informé de manière à ne laisser place à de fausses interprétations.

À vous de prier pour moi et moi pour vous. De quoi laisser de l'espace à l'Esprit Saint.


Oscar Fortin

Le 10 août 2010 Jour de protestation contre le blocus impérial contre le peuple vénézuélien.

samedi 3 août 2019

LE PAPE FRANÇOIS VERSUS LA MAFIA IMPÉRIALE





Avant tout, je me dois de préciser ce que j’entends par « MAFIA IMPÉRIALE ». Il s’agit d’un État fort puissant qui se caractérise par le fait de se considérer au-dessus des lois internationales et d’avoir la liberté d’intervenirlà où il veut et de la manière qu’il veut. Cet État « parrain »  a le pouvoir de corrompre juges, chefs d’État, représentants d’Église, etc. En somme, il a toutes les caractéristiques qu’on attribue aux mafias du crime organisé.

En ce qui a trait au pape François, il est le chef de l’Église catholique et de l’État du Vatican. Il dispose d’un immense pouvoir religieux et politique.  Son pouvoir religieux le lie au message évangélique de Jésus, mais aussi aux doctrines que l’Église s’est données tout au long des siècles. Officiellement, il est reconnu comme le représentant de Jésus sur terre et le répondant des volontés divines. Il navigue entre le monde des croyances religieuses et celui des pouvoirs politiques. Il peut influencer l’un et l’autre dans diverses directions. Sa nomination comme successeur de Pierre fut, pour plusieurs, source de grande espérance alors que pour d’autres, source, de grande déception, pour des motifs fort divers selon les groupes.

LES PREMIERS GRANDS ACQUIS DU PAPE FRANÇOIS

On ne peut passer sous silence l’arrivée d’un pape, sans prétention ostentatoire,  de communication facile  et d’un rappel constant à la simplicité et au service des humbles de la terre. À ceci s’est ajoutée une première Exhortation apostolique Evangelii gaudium, véritable procès du capitalisme sauvagequi divise et détruit des peuples au profit d’une petite minorité qui en a le plein contrôle.  La proclamation de cette Exhortation apostolique a fait dire au président de Bolivie, Evo Morales, « enfin je puis dire que nous avons un pape. Il en fut de même pour le président Raoul Castro, qui s’est exclamé : si tel est la pensée de l’Église, je vais y retourner.

Malheureusement, cet enthousiasme  n’a pas duré. Cette Exhortation apostolique a vite pris le chemin de la filière 13, comme on dit, dans les milieux bureaucratiques, pour signifier son oubli total.

LES PREMIÈRES GRANDES CONTRADICTIONS DU PAPE FRANÇOIS

Il faut dire que la réalité latino-américaine a de quoi mettre à l’épreuve les véritables convictions sociales, politiques, économiques qu’une personne peut avoir. Ce Pape qui vient de l’Argentine en savait quelque chose, pour avoir vécu sous la dictature des militaires et avoir été témoin du plan Condor. Nommé par Jean-Paul II comme Cardinal, il  avait le profil de ces candidats qui s’opposaient à la théologie de libération et qui acceptaient de collaborer avec ceux qui luttaient contre le socialisme, confondu plus souvent que moins avec ce communisme des années 1940-1950 qui s’imposait en URSS. La théologie de libération, promue par Gustavo, n’était pas la bienvenue dans les cercles de l’Église institutionnelle, couvrant cette période.

Sa première grande mise à l’épreuve, comme pape, s’est réalisée dans le comportement à prendre vis-à-vis, à la fois, de l’épiscopat vénézuélien et du gouvernement révolutionnaire sous la gouverne de Nicolas Maduro. Depuis le début de cette révolution qui remonte à 1998 avec l’élection d’Hugo Chavez, l’Église vénézuélienne s’est étroitement associée aux oligarchies locales et aux interventions des États-Unis pour couper court à cette nouvelle révolution. Ce fut le cas, en avril 2002, d’un premier coup d’État qui n’aura duré, heureusement,  à peine 48 heures. 

Avec l’arrivée du pape François et son Exhortation apostolique Evangelii gaudium, on pouvait s’attendre à une ouverture à cette révolution qui rejoignait par beaucoup de ses politiques la doctrine sociale de l’Église. Ses initiatives en éducation, devenue gratuite pour tout le monde ainsi qu’en santé avait de quoi réconcilier l’Église avec cette Révolution. Il en fut de même avec la construction de plus de 2.5 millions de résidences,  mises à la disposition des familles les plus humbles. Il s’agissait de politiques qui rejoignaient  des plans importants de la doctrines sociale de l’Église, mais de cela ni le pape, ni l’épiscopat vénézuélien ne parlent. 

Du point de vue de l’Exhortation apostolique Evangelii gaudium, cette révolution devenait une alternative à ce capitalisme sauvage, tant dénoncé par le pape François. Non seulement, il n’en fut rien, mais il donna crédibilité à l’épiscopat qui s’acharnait à décrier ce gouvernement, le couvrant de communiste, de marxiste, qualifiant son Président, pourtant élu par le peuple, de dictateur sanguinaire, etc. Ce même épiscopat a appelé, à au moins deux reprises,  la population à la désobéissance civile pour créer de la violence et favoriser une intervention militaire des É.U. en vue de changer le gouvernement. À ce que je sache, aucun des cardinaux et évêques n’a été rappelé à l’ordre par le Vatican. Ces derniers pouvaient proclamer haut et fort que le pape était avec eux et qu’il partageait pleinement leurs interventions. Cela n’a jamais été démenti par le Vatican et encore moins par le pape François.  Ceux qui luttent contre le capitalisme sauvage sont pris à partie par les évêques vénézuéliens et le pape qui les soutient. En agissant ainsi ils ouvrent toute grande la porte au « parrain »de ce capitalisme sauvage  pour qu’il prenne possession de l’État et des richesses qui l’accompagnent.

La seconde grande contradiction du pape François et du Vatican est celle qui est directement liée à la reconnaissance de l’auto-proclamé président   du Venezuela en la personne du député Juan Guaido, en bris de lien avec le tribunal suprême de justice. Cette opération, préparée de longue date par Washington, s’est réalisée avec l’appui du Vatican, de l’Épiscopat ainsi que des pays  de la région, soumis aux volontés de Washington, appelé groupe de Lima. Cette action du Vatican et du pape François ne pouvait plus dissimuler le parti pris de ce dernier en faveur des prétentions de Washington dans sa lutte de conquête contre le Venezuela. 

LES SILENCES DU PAPE FRANÇOIS 
  
En aucun moment, le pape François ne s’en est pris au gouvernement des États-Unis pour y dénoncer le non-respect du droit international de non-intervention dans les affaires internes de pays indépendants et souverains.  En aucun moment, le pape François n’a commenté l’importance de respecter le droit international de non-intervention dans les affaires internes des autres pays. Il en fut de même pour les actions criminelles commises contre le peuple vénézuélien.  Plus de 40 000 personnes ont péri suite à ces sanctions criminelles. À ceci s’ajoute ces milliards de dollars volés que le peuple vénézuélien avait à l’étranger pour acheter médicaments, alimentation, produits industriels, etc.,  des interventions au vu et au su de la communauté internationale qui sont illégales et constituent sous bien des aspects des crimes contre l’Humanité. 

Les silences du pape sur ces questions de l’interventionnisme de Washington dans les affaires internes des autres pays donnent à réfléchir sur le pourquoi de ces silences. Il en devient complice. Qui ne dit mot, consent.

Récemment, le ministre des Relations extérieures de Cuba a fait un appel urgent aux institutions internationales et aux pays du monde pour qu’ils interviennent pour empêcher les nouvelles sanctions que le « parrain » a décidé d’imposer à l’économie de Cuba. À ce que je sache, le pape François n’a réagi d’aucune manière à cet appel. Par contre, il a trouvé le temps pour encourager la jeunesse chrétienne cubaine à leur journée internationale des jeunes et relevé le fait que ces manifestations ne pourraient pas se réaliser en grande pompe dans les villes, mais dans les églises seulement. Une intervention qui donne évidemment du relief aux limites fixées par l’État pour ces célébrations qui devront se faire dans les églises.


« “#EEUU augmente les actions de piratage économique contre #Cuba. Ils exercent des activités illégales de surveillance et de persécution des navires et menacent les compagnies de transport maritime, les compagnies d’assurance et les gouvernements d’empêcher l’arrivée de carburant dans le pays. C’est un plan génocidaire | # NoMoreLock ”


Je conclus avec cette rencontre vidéo de Michel Colon avec le Père Elias Zahlaoui ,syrien qui relève le fait que le pape ne parle pas toujours comme le voudrait le Christ. 

Vidéo / Michel colon ITV Père Élie Zahlaoui : vers 13’36 »
https://www.facebook.com/watch/?v=1042253632651434


Lorsque l’Église devient solidaire des crimes commis par des gouvernements, devenus de vraies mafias,  agissant hors de toutes les normes internationales, il y a de quoi se poser de sérieuses questions sur sa crédibilité comme porteuse du message évangélique.


Oscar Fortin
Le 3 août 2019 

mercredi 31 juillet 2019

MAFIA VERSUS EMPIRE
















Nous avons tous une idée de ce que sont et font les Mafias dans les diverses régions du monde. On les qualifie d’organisations criminelles donnant suite au crime organisé. Selon leur envergure et leur puissance, ces Mafias s’imposeront dans leurs milieux et feront respecter leurs lois.  Leur capacité de corruption leur permettra d’acheter des juges, des politiciens et même des autorités religieuses. Leurs ennemis devront faire face à la loi du plus fort et du plus violent. Les assassinats, les mises à feu de barres et d’édifices qui leur font obstacle, feront partie de leur arsenal pour mettre au pas les récalcitrants.

Le crime organisé, au niveau de ces mafias urbaines et régionales, s’enrichit avec la vente des drogues et des boissons, la traite des femmes,  le commerce des armes, le vol de banques, etc. Ils sont et font la loi qui les sert le mieux. Sous ce dernier aspect, ils ne sont pas sans faire penser à l’Empire, aux ambitions illimitées,  pour qui les lois deviennent celles qui lui permettent de satisfaire pleinement ses intérêts. À ce titre, nous pouvons dire, à la lumière d’un certain nombre de faits, que l’Empire étasunien répond parfaitement à ce profil d’État qui se comporte comme une Mafia pour qui la seule loi qui prévaut est celle qui le sert au mieux.

Lorsque nous regardons le comportement et les interventions de cet Empire au Venezuela et à Cuba, entre autres, nousréalisons que la Loi internationale, consacrée dans la Charte des Nations Unies, n’a aucune influence sur ses actions criminelles menées contre ces deux pays.  

À l’occasion du Forum de Sao Pablo qui s’est réalisée au Venezuela, du 25 au 28 de juillet, le ministre des Relations extérieures de Cuba a pris la parole pour demander aux institutions internationales et régionales d’intervenir devant l’accentuation des sanctions et du blocus économique contre Cuba. Il a eu, entre autres, ces paroles :

« “#EEUU augmente les actions de piratage économique contre #Cuba. Ils exercent des activités illégales de surveillance et de persécution des navires et menacent les compagnies de transport maritime, les compagnies d’assurance et les gouvernements d’empêcher l’arrivée de carburant dans le pays. C'est un plan génocidaire | # NoMoreLock



Dans ce cas, l’Empire se comporte comme une véritable organisation criminelle, caractéristique de toute Mafia.

Il en va de même pour le Venezuela, victime de cette mafia impériale qui a mis la main sur plus de 25 milliards de dollars du  peuple vénézuélien, argent destiné à l'achat de médicaments, de produits alimentaires et de produits industriels. Selon des études menées par des étudiants universitaires , ces sanctions auraient fait plus de 40 000 morts de 2017 à 2019. C'est quelque chose de grave. Tout cela, évidemment, hors de toute norme internationale. Non seulement il commet ces crimes, mais il en arrive à se joindre, avec sa corruption, gouvernements,  épiscopat, État du Vatican et pays d’Europe pour faire du Gouvernement  révolutionnaire le grand responsable de la misère du peuple due à  sa mauvaise administration. Inutile d’ajouter que la grande majorité des médias de communication sur lesquels il a plein pouvoir, vont amplifier cette conviction  et passer sous silence tous ces crimes commis à l’encontre du droit international.

Je voudrais bien que toutes ces bonnes âmes qui soutiennent cet Empire nous disent comment il est possible qu’il soit le sauveur de peuples et d’humanité tout en agissant hors du droit international, volant par milliards de dollars ces peuples, générant, par mercenaires interposés, la violence au sein de ces mêmes populations, interdisant le commerce international y pénalisant tous ceux qui se risqueraient à défier ces sanctions. Nous sommes loin du personnage évangélique du bon samaritain. Nous sommes plus près du personnage du « Parrain » qui voit à ses intérêts et qui agit selon ses propres lois. Le silence des pays et institutions religieuses sur ses crimes les transforme en complices de ces derniers.

En 2018, le papa François s’est rendu à Palerme pour y rencontrer le peuple, mais aussi, pour s’adresser à la Mafia en des termes sans équivoques qui les excluaient de toute compatibilité avec les enseignements des Évangiles et de la foi chrétienne.  Il a pris son courage à deux mains et les a excommuniés. 


Dans pareil contexte, il est normal que nous interpellions le pape François par rapport à cette mafia impériale qui agit en défiant le droit international des peuples à disposer d'eux-mêmes. À ce jour, il s'est bien gardé de dénoncer en termes clairs cet interventionnisme illégal et criminel de cet empire dans les pays plus haut mentionnés.  Son silence sur cette question pourrait laisser entendre qu'il n'a pas la liberté pour le faire ou qu'il ne juge pas pertinent de le faire.

Il s'agit de crimes contre le droit international et l'humanité des peuples, directement victimes de ces interventions.


Oscar Fortin 

1er août 2019

vendredi 5 juillet 2019

Qui est Michelle Bachelet ?



Cheval de TROIE de Washington


Du 19 juin au 23 juin,  Michelle Bachelet, haut-commissaire aux droits humains des Nations Unies a procédé à des rencontres, au Venezuela, avec les principaux acteurs politiques ainsi qu’avec ceux et celles qui se disent victimes de l’un ou l’autre de ces acteurs. Suite à ces dernières , elle a produit un Rapport qui a été transmis officiellement aux autorités concernées et à la presse internationale, le 4 juillet 2019. La haute commissaire des Nations Unies pour le respect des droits humains nous livre un rapport entièrement  concentré sur le gouvernement  de Nicolas Maduro, laissant entièrement dans l’ombre les sanctions et la guerre économique persistante de Washington, qui va à l’encontre de la Charte internationale des droits des Nations Unies. La seule référence à ces sanctions se trouve au paragraphe 75, dans sa dernière partie : 

« Les sanctions économiques récentes aggravent la crise économique, ce qui accroîtra à terme l'impact négatif sur la jouissance des droits économiques et sociaux par la population. »

C’est tout ce qu’elle trouve à dire, se gardant bien de faire référence à leurs auteurs (Washington et Union européenne). Aucun rappel n’est fait du droit international qui interdit ces diverses formes d’interventionnisme, lesquelles, soit dit en passant, se font sentir depuis longtemps ? Que des milliards de dollars aient été soustraits à l’usage du gouvernement pour répondre aux besoins de sa population, en médicaments,  nourriture et produits industriels, entre autres, cela la laisse plutôt indifférente et sans lien avec le respect des droits humains des personnes qui en sont les victimes. Ce ne sont pas les documents qui lui manquaient pour en faire le constat.  Il lui est plus facile de reprendre le discours officiel de Washington et de l’opposition qui le représente au Venezuela, faisant du gouvernement de Nicolas Maduro l’unique responsable de tous les maux dont le peuple est victime.

À cette couverture très diplomatique de l’interventionnisme des États-Unis dans les affaires internes du Venezuela, s’ajoute cette autre couverture qui lui permet de passer sous silence les actions terroristes et criminelles d’une opposition qui répond aux ordres de Washington.  Dans son rapport, il n’y a aucune référence à une opposition radicale et criminelle qui agit hors des normes de la Constitution vénézuélienne. Que la révolution bolivarienne soit  la cible des intérêts des oligarchies locales et de Washington ne fait pas partie de ses analyses. Elle a oublié ces interventions, au Chili d'Allende, de la CIA et de tous ses alliés régionaux pour  mettre un terme à l’Unité populaire et au socialisme humanitaire promu par ce dernier. Le charme de Washington et ses attentions à son endroit  l’auront convertie en une fidèle alliée de ce dernier. Il ne faut pas oublier qu’elle a étudié à Washington la Stratégie militaire, une porte d’entrée dans la grande famille des forces impériales.

Il ne fait aucun doute que ce rapport, rendu public, ce 4 juillet 2019, est partial et répond parfaitement aux intérêts de Washington et de ses alliés. Il constitue un pas important visant à manipuler l’opinion mondiale sous le chapeau des Nations Unies.  Il est quelque  peu paradoxal que ces puissances qui passent outre au droit international de non-intervention dans les affaires internes d’autres États se réclament des Nations Unies pour poursuivre leur interventionnisme avec encore plus de force.  

Michelle Bachelet est une femme de grande intelligence qui sait ce qu’elle veut et qui n’hésite pas à s’ajuster à ceux et celles qui répondent à ses attentes. Son peuple, celui du Chili, en avait découvert la nature et le lui avait fait savoir, lors de son dernier mandat, l’élisant avec 23% de l’électorat chilien et 60% d’abstention. Elle pouvait toujours compter sur Washington pour reprendre du service aux Nations unies, là où elle servirait le mieux son maitre. Avec ce Rapport, partial et profondément subjectif, elle a de quoi  le réjouir profondément et s’assurer un avenir encore plus élevé au sein des Nations Unies.

En  2013, lors des élections présidentielles au Chili, j’avais écrit un article sur ce personnage qui assume parfaitement bien le personnage mythique du Cheval de Troie. Beaucoup des éléments qui y sont relevés gardent toute leur pertinence pour les temps que nous vivons. 

Oscar Fortin