UKRAINE
On peut se demander jusqu’où ira la patience de Poutine et celle du
Peuple russe, victimes tout autant des sanctions agressives de l’Occident (Washington
et OTAN) que de la désinformation qui les rendent coupables de tout ce qui se
passe en Ukraine. Pour qui suit de près la véritable trame des évènements et
qui en décodent les scénarios qui ont tous un même objectif, il y a de quoi se
demander si l’Occident ne cherche tout simplement pas à déclencher la Grande Guerre,
celle visant à éliminer tous ses ennemis réels et potentiels.
Trois mois avant le renversement du Président légitime d’Ukraine, plus
précisément en novembre 2013, un député avait pris la parole au Parlement pour sonner
l’alarme sur des agissements inquiétants de l’Ambassade américaine en Ukraine.
Une intervention
à lire au complet. Elle commence en ces termes :
« Dans mon rôle,
en tant que représentant du peuple ukrainien, des militants de l’organisation
publique « Volya » se sont adressés à moi et m’ont fourni des preuves
claires que sur notre territoire, avec le soutien et la participation directe
de l’ambassade américaine à Kiev, le projet « TechCamp » est mis en
place en vertu duquel des préparatifs sont en cours pour une guerre civile en
Ukraine.
Le projet
« TechCamp » prépare des spécialistes pour une guerre de
l’information utilisant les médias modernes pour discréditer les institutions
étatiques, et des révolutionnaires potentiels pour organiser des manifestations
et le renversement de l’État de droit. »
Il ne fait pas de doute que tout ce qui se passe
actuellement en Ukraine répond à un scénario froidement préparé des mois à
l’avance. L’offensive est de taille et nombreux sont ceux qui pensent qu’elle
peut conduire jusqu’à cette grande confrontation nucléaire. L’ex-président
Gorbatchev a plutôt des propos alarmants concernant le sort qu’attend l’Europe
si elle se laisse entraîner dans ce conflit. Je vous réfère à cet
excellent article de Paul Craig Roberts.
On peut se demander ce qui peut bien justifier une telle
offensive contre la Russie par le biais de l’Ukraine qui sert de couverture aux
sanctions et à une campagne de désinformation diabolique contre Poutine et la
Russie. Je me permets de proposer quelques pistes ouvrant la porte à ce scénario
de vie ou de mort.
Poutine, soutenu inconditionnellement par son peuple, est porteur d’une
vision multipolaire de monde qui se
substitue à un monde unipolaire dominé par l’Empire dont les États-Unis sont
porteurs. Cette vision d’un monde multipolaire rejoint les préoccupations et
les intérêts de nombreux pays qui ne se reconnaissent plus comme des
marionnettes d’un Empire, mais comme des nations souveraines et indépendantes,
toutes égales en droit. Déjà, les pays qui incorporent le BRICS (Brésil,
Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont fait ce choix et ont posé les
premières pierres à l’édification de ce monde multipolaire, lors de leur
rencontre en Amérique du Sud, en juin dernier.
Poutine est celui qui vient de sonner la fin de la récréation de
l’Empire en refusant de le suivre dans ses luttes de conquête et de domination.
S’il s’est laissé entraîner dans l’invasion de la Libye, il a su en tirer les
leçons et faire savoir à qui de droit qu’il ne saurait en être de même à
l’avenir. L’aventure de la conquête de la Syrie sur la base d’un scénario
semblable à celui utilisé pour la conquête de la Libye a rencontré un objecteur
de conscience en la personne de Vladimir Poutine. Soutenu par son peuple et une
grande majorité de la communauté internationale, il porte avec
intelligence et détermination la flamme d’un monde multipolaire où les
peuples retrouveront leur dignité et le respect des autres peuples.
L’Empire est acculé au pied de mur et sa seule porte de sortie
honorable serait de revenir au respect du droit international, lequel ne
concède aucune prérogative particulière à quel qu’empire que ce soit. Cette
voie ne semble pas convenir à son EGO et il lui faut déployer ses muscles de
grande puissance militaire pour faire table rase des insubordonnés.
Ce n’est toutefois pas dans ses habitudes de se présenter comme le
grand méchant qui ne veut que du mal aux autres. Son approche est plutôt celle
du grand sauveur qui se porte au secours des opprimés. En ce sens et dans le
cas présent, il saura transformer Poutine en un véritable « diable »
que certains de ses alliés, comme le Prince Charles, ont déjà qualifié d’Hitler
et qu’un patriarche
orthodoxe d’Ukraine a qualifié de diable.
L’Ukraine, point stratégique séparant la Russie de l’OTAN, deviendra le
choix idéal pour provoquer Poutine et le Peuple russe. Ils font le pari que
Poutine ne saura tolérer que Washington et l’OTAN s’emparent de l’Ukraine pour
y installer leur puissance militaire. Comment pourraient-ils permettre que
Washington et l’OTAN viennent prendre le plein contrôle de ce territoire
stratégique et y installer une base militaire?
Depuis février dernier, rien n’est laissé au hasard : le
changement de gouvernement, les politiques agressives contre les populations
indépendantistes du sud-est de l’Ukraine, de langue et de culture russes. Le
nouveau gouvernement a pris des mesures législatives, entre autres, pour faire disparaître
la langue russe comme une des langues officielles d’Ukraine. Les principales
villes de cette région font l’objet d’attaques armées et de bombardements,
En juillet, un avion de Malaysia Air Line est abattu par un missile.
Aussitôt, Obama et le gouvernement de Kiev accusent les indépendantistes et la
Russie d’en être les auteurs. Les faits démontreront à 99 % qu’il
s’agissait plutôt d’une action planifiée par Kiev et l’OTAN. D’ailleurs, les
pays responsables de l’enquête , dont fait partie Kiev, ont signé une
entente entre eux à l’effet de ne diffuser que l’information avec laquelle ils
seraient tous d’accord. Cette entente va à l’encontre de la résolution 2166 du
Conseil de Sécurité des Nations Unies qui avait réclamé transparence et
indépendance. Il faut dire que le gouvernement de Kiev fait partie de ce groupe.
À ce jour, Poutine a résisté aux provocations et a maintenu un discours
modéré, faisant appel à la voie politique pour résoudre les problèmes qui se
présentent en Ukraine. Bien qu’on l’accuse d’envahir l’Ukraine et de combattre
aux contés des séparatistes, il nie que l’armée russe soit présente dans ce
conflit et ses adversaires Washington et l’OSCE déclarent qu’ils n’ont pas de
preuves directes de cette présence.
Il ne faut toutefois pas oublier que des lignes rouges ont été fixées,
des lignes à ne pas franchir. Une de ces lignes est que l’OTAN ne doit pas
s’installer en Ukraine. La seconde est que la guerre froide n’est plus une
option. Comme l’a signalé
dernièrement le ministre des Relations extérieures de Russie : Nous ne
permettrons pas la répétition de la guerre froide.
Certaines personnalités importantes aux États-Unis commencent à se
poser de sérieuses questions sur Obama et ses principaux conseillers. Un haut
responsable américain parle de la nécessité de
purger la Maison-Blanche. Il y a également cet article récent de
Thierry Meyssan « Washington se révolte contre Obama » qui traite du
même sujet.
L’Ukraine peut devenir cette étincelle pouvant enflammer notre monde.
Oscar Fortin
Le 29 janvier 2015