mercredi 17 décembre 2014

UNE RÉVOLUTION QUI OUVRE LA VOIE À UNE HUMANITÉ NOUVELLE (Partie 1)







NOTE DE L’AUTEUR :          J’étais à mettre la dernière main à ce texte qui se voulait un rappel de cette marche révolutionnaire de tout un peuple avec, à leur tête, de jeunes barbus aux idéaux humains très élevés, lorsque j’apprends que les Etats-Unis ont décidé de renouer leurs relations diplomatiques avec Cuba et de procéder à la libération des trois antiterroristes cubains en échange du prisonnier étasunien condamné pour espionnage et actions de sabotage. Il s’agit là d’une grande nouvelle qui devrait rapidement conduire à l’élimination de ce blocus criminel qui dure depuis plus de 55 ans.

Première partie : Une révolution en marche


Le premier janvier 1959 de jeunes révolutionnaires mirent en déroute le dictateur Batista, un des plus sanguinaires que le pays ait connu, ainsi que tous ses alliés oligarchiques, tant de la mafia locales que de Washington. À leur tête, il y avait ce jeune avocat de 33 ans, Fidel Castro. Il n’était pas seul. Son frère Raoul, plus jeunes de quelques années, faisait partie de ces jeunes révolutionnaires qui préparaient, depuis 1952-1953, cette victoire. À ces deux frères Castro, fils d’un grand propriétaire terrien de l’époque, se joignirent d’autres jeunes dont ce jeune médecin argentin, Ernesto Guevara, rencontré au Mexique en 1956 et vite devenu le Che.

En 1953, lors de l’attaque de la caserne de Moncada, un 26 juillet, ils étaient une centaine. Plusieurs ont été tués, d’autres faits prisonniers et certains ont pu prendre la fuite. Fidel et Raoul ont été au nombre des prisonniers et c’est lors du procès dont Fidel assuma lui-même sa défense  qu’il a  surpris les magistrats, peu accoutumés d’entendre un accusé réclamer sa condamnation.

"Je terminerai ma plaidoirie d'une manière peu commune à certains magistrats en ne demandant pas la clémence de ce tribunal. Comment pourrais-je le faire alors que mes compagnons subissent en ce moment une ignominieuse captivité sur l'Ile des Pins ? Je vous demande simplement la permission d'aller les rejoindre, puisqu'il est normal que des hommes de valeur soient emprisonnés ou assassinés dans une République dirigée par un voleur et un criminel. Condamnez-moi, cela n'a aucune importance. L'histoire m'absoudra."

Il sera condamné à 15 ans de prison alors que son frère Raoul, également prisonnier, sera condamné à 13 ans. Toutefois, en 1955, sous pression de personnalités civiles et de jésuites, anciens professeurs de Fidel, une amnistie a été consentie en faveur de tous les prisonniers politiques. Voici comment Wikipédia raconte ces évènements :

« En 1955, en raison de la pression de personnalités civiles, de l'opposition générale, et des jésuites qui avaient participé à l'instruction de Fidel Castro, Batista décide de libérer tous les prisonniers politiques, y compris les attaquants de Moncada. Les frères Castro partent en exil au Mexique, où se retrouvent tous les Cubains décidés à renverser la dictature de Batista par la révolution cubaine. Pendant cette période, Castro a également rencontré Ernesto « Che » Guevara, qui a joint leurs forces. Ils sont entrainés par Alberto Bayo, un ancien chef militaire des républicains espagnols exilé au Mexique à la fin de la guerre civile espagnole. »

Le groupe, formé de 82 jeunes révolutionnaires déterminés à libérer leur peuple de l’emprise du dictateur quitte le Mexique, en novembre 1956, sur un petit bateau, baptisé Granma. Tout était planifié pour toucher le sol cubain le 1er décembre. Au même moment, était planifié à la Havane et dans d’autres grandes villes du pays des  manifestations pour distraire les Batista, autorités et leur permettre un débarquement sans grande difficulté. Malheureuse, une tempête les a frappés et les a fait dévier de leur trajectoire initiale tout en occasionnant un retard de 2 jours sur leur calendrier.

Ce fut à partir de ce moment que ces révolutionnaires se transformèrent en guérilleros et qu’ils firent de la Sierra Maestra le tremplin devant les conduire à la victoire finale qui se concrétisa le 1er janvier 1959.

Ce ne sera toutefois que le 8 janvier 1959 que Fidel arrivera à la Havane entouré par ses principaux combattants et attendu par tout un peuple. Un peuple venait de briser le premier maillon d’une chaîne qui le retenait dans l’esclavitude, l’analphabétisme, la maladie  et la pauvreté.

Cette mise en déroute du dictateur Batista et de ses élites représentait la première manche d’une révolution destinée à bâtir un espace de dignité et de conscience sociale rendant possible l’émergence d’une humanité nouvelle, d’un monde nouveau. Tout reste à faire et à construire, mais l’enthousiasme et l’esprit révolutionnaire sont là pour ouvrir la voie à un tout autre destin que celui de l’oppression et de la domination..

Cette victoire de ces jeunes révolutionnaires soutenus par leur peuple constitue l’espérance pour tous les peuples de l’Amérique latine et d’Afrique, que les forces de l’Empire ne sont pas invincibles et que le destin des opprimés n’est pas inscrit dans la nature des choses mais seulement dans l’esprit des prédateurs et des dominateurs. Les peuples unis, peu importe leur dimension, peuvent briser cette dépendance et cette domination.

Il ne saurait être question que ces « barbus révolutionnaires se mettent à faire la loi sur une terre que les États-Unis considèrent comme leur ‘cour arrière ». Le président Eisenhower est convaincu qu’il faut rapidement mettre un terme à cette révolution qui peut s’étendre, comme un feu de poudre, à l’ensemble de l’Amérique latine.

La stratégie des sanctions et du blocus économique

Ce sera le sous-secrétaire d’État aux affaires internationales, Lester D. Malory, qui ouvrit la porte à cette approche des sanctions. Dans son rapport du 6 avril 1960, il confirme le fait que la majorité des Cubains appuient Castro et que dans les circonstances on ne saurait compter sur un soulèvement populaire pour renverser Castro.

« le seul moyen prévisible de réduire le soutien interne passait par le désenchantement et le découragement basés sur l’insatisfaction et les difficultés économiques (…) Tout moyen pour affaiblir la vie économique de Cuba doit être utilisé rapidement (…) : refuser de faire crédit et d’approvisionner Cuba pour diminuer les salaires réels et monétaires dans le but de provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement. »

Ce sera toutefois J.F. Kennedy qui donnera à ce blocus sa forme officielle.

Le 3 février 1962, par l’ordre exécutif présidentiel 3447, est mis en œuvre formellement l’« embargo » total du commerce entre les États-Unis et Cuba. Kennedy a imposé des restrictions aux voyages vers l'île. Le 24 mars 1962, le département du Trésor nord-américain annonce l’interdiction de l’entrée sur le territoire nord-américain de tout produit élaboré, totalement ou partiellement, avec des produits d’origine cubaine, même dans un pays tiers. En juillet 1963 entre en vigueur le règlement pour le contrôle des actifs cubains qui interdit toutes les transactions avec Cuba et ordonne le gel des avoirs de l’État cubain aux États-Unis. En mai 1964, le département du Commerce établit l’interdiction totale des embarcations d’aliments à destination de Cuba, bien que dans la pratique celles-ci ne s’effectuaient déjà plus.
Tout ceci pour pouvoir dire un jour que la révolution cubaine fut un véritable désastre pour le peuple cubain. Ce que Obama appellera 55 plus tard "les bonnes intentions"de ceux qui en étaient les auteurs initiaux.

Invasion de la Baie des Cochons (avril 1961)

Les premières mesures restrictives mises en place par Eisenhower ne pouvait à elles seules conduire rapidement au renversement des révolutionnaires. Il fallait agir avec plus de muscles.  Ce fut l’invasion de la Baie des Cochons, en avril 1961, dont l’objectif fut de renverser ce nouveau gouvernement sous la direction de Fidel Castro. Toutefois, ce fut pour les envahisseurs, une cuisante défaite.

« L'intervention de la milice et des troupes de Fidel Castro, appuyés par la dizaine d'avions militaires cubains encore en état, mettent l'envahisseur en déroute et les combattants anticastristes se rendent à l'armée cubaine le 19 avril. »

Plus de 1000 prisonniers furent placés sous l’autorité du président Fidel Castro. Ils furent jugés mais pas condamnés à la mort. Ils furent plutôt monnaie d’échange contre de la nourriture et certains autres biens essentiels.

« Nous avons capturé plus de mille prisonniers, que nous avons traités correctement selon la tradition de notre armée de libération contre les colonisateurs, et plus encore selon celle de l’armée rebelle dans la Sierra Maestra. Une chose qu’eux-mêmes ont reconnue. Et ce, même s’ils ne le méritaient pas vraiment. En fin de compte, ces mercenaires avaient attaqué leur propre patrie juste pour l’argent. Fidel a discuté avec eux, et en particulier avec les noirs et les plus pauvres. “Vous êtes vous-mêmes persécutés. Que venez-vous faire ici exactement ? Etes-vous du côté de votre propre oppresseur?” Finalement, nous avons échangé ces prisonniers contre de la nourriture pour bébé. »
Cette aventure de la Baie des Cochons amena Fidel à chercher une issue pour que pareille tentative d’invasion ne puisse se reproduire. Ce fut le début d’une relation nouvelle avec  l’URSS. C’est dans ce contexte que se situe la crise des missiles.
La crise des missiles, octobre et novembre 1962
Cette histoire est déjà passablement documentée. Je dirai seulement qu’après cette invasion surprise de la Baie des Cochons, Cuba était plus qu’ouvert pour qu’un signal fort soit donné aux adversaires du peuple cubain. Les circonstances ont voulu que la Russie se présente et fasse entendre que le territoire de Cuba doit être respecté ainsi que ceux qui en détiennent le pouvoir. C’est dans le cadre de ces échanges qu’il y aurait eu cet engagement ferme de la part des Etats-Unis de ne pas envahir par les armes Cuba.
À lire ici ce que nous en dit Le Monde diplomatique.
Tout au long des années à suivre, les actions de sabotages, d'infiltration d'agents visant la manipulation de la population, d'actions terroristes ayant pour objectif de faire fuir les touristes de l'Ile etc.  ont été des défis à relever.
La seconde partie mettra en évidence l'esprit de cette révolution et ce qu'elle est parvenue à réaliser en dépit de tout.

Oscar Fortin
Le 17 décembre 2014
http://humanisme.blogspot.com 

lundi 8 décembre 2014

LA RÉSOLUTION 758 : VÉRITABLE DÉCLARATION DE GUERRE CONTRE LA RUSSIE






En réponse aux diverses interventions du président Poutine, mettant au clair la position de la Russie sur les grandes questions qui secouent actuellement le monde, la Chambre des représentants des Etats-Unis répond par une résolution, la résolution 758, véritable ramassis de tout ce qui a pu se dire contre la Russie.

Cette déclaration de guerre froide ne peut qu’ouvrir toute grande la porte à une véritable guerre. L’arrogance exprimée et la dureté des mots employés contrastent d’avec l’attitude et les propos du président Poutine. Autant ce dernier s’exprime dans un langage respectueux et dans le cadre d’une vision d’un monde en mutation profonde, autant les premiers se cantonnent à leur impérialisme et se déchaînent dans tous les sens pour discréditer le président Poutine et, à travers lui, la Russie, plus souvent que moins, confondue par ses adversaires avec l’ex-URSS.

Cette résolution a fait bondir l’ex-candidat à la présidence des États-Unis, Ron Paul qui en commente la propagande et le non-sens.

« Aujourd’hui [le 4 décembre 2014], la Chambre des représentants des É.-U. a adopté ce que je considère comme l’un des pires textes de loi jamais votés : la résolution 758, condamnant avec vigueur les actes de la Fédération de Russie, sous le président Vladimir Poutine, qui mène une politique d’agression contre ses pays voisins en vue de leur domination politique et économique. En fait, le projet de loi contient 16 pages de propagande de guerre qui feraient même rougir les néoconservateurs, s’ils étaient capables d’une telle chose. »

Déjà en 1998, Ron Paul s’était opposé à la Loi sur la libération de l’Irak parce qu’il savait que cela mènerait inévitablement à la guerre. Ce fut effectivement le cas comme ce le sera si cette résolution se transforme en Loi.

« Voilà pourquoi j’arrive à peine à croire qu’ils s’y remettent, cette fois avec un enjeu encore plus grand : provoquer une guerre avec la Russie qui pourrait causer une destruction totale ! »

Je vous invite à lire l’ensemble des commentaires de Ron Paul. Je m’en tiendrai à cette dernière référence :  

«Ce texte législatif contient de nombreuses autres affirmations aussi ridicules et horribles les unes que les autres qu’il est inutile d’aborder. Cependant, la partie la plus troublante de cette résolution est l’affirmation selon laquelle l’intervention militaire de la Fédération de Russie en Ukraine constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales. Pareille terminologie n’est pas utilisée par accident. Cette phrase est une pilule empoisonnée insérée dans la législation qui servira de prétexte aux résolutions encore plus belliqueuses qui suivront. Après tout, si nous convenons que la Russie constitue une menace pour la paix internationale, comment pourrait-on ignorer pareille chose? C’est s’engager sur un terrain glissant qui mène à la guerre. »

Il s’agit d’une véritable résolution, remplie de mensonges et de demies-vérité, sujette à devenir la loi conduisant à la troisième Grande Guerre mondiale. Tous les ingrédients y sont et leurs auteurs brandissent déjà leurs armes. Le plus gros mensonge dans tout cela c’est que les véritables envahisseurs de l’Ukraine sont ces mêmes auteurs de la résolution. Ce sont eux qui ont planifié le coup d’État, obligeant le président constitutionnel à s’exiler. Ce sont eux qui ont choisi les personnages clés qui allaient prendre la relève du gouvernement légitime.

Pour qui veut en savoir plus sur ce coup d’État, voici une analyse fort documentée sur ce coup d’État.

Il faut dire que les États-Unis voient venir la fin de leur empire sur le monde. Des pans importants de ce monde leur échappent de plus en plus et les fondements sur lesquels reposait leur force, s’écroulent de plus en plus. Le dollar est sous respiration artificielle, ne répondant plus à aucune valeur or et leurs guerres de conquête sont de plus en plus dénoncées. Leur crédibilité se confond le plus souvent avec le mensonge et leur démocratie échappe au pouvoir du peuple et ne répond qu’aux grandes oligarchies financières et des armements. Les acteurs politiques sont devenus des marionnettes qui répondent à leurs ordres.

Ce n’est ni la Russie, ni la Chine qui sont isolées, mais les États-Unis et leurs alliés. Le vote à l’Assemblée générale pour condamner le blocus des États-Unis contre Cuba, seuls trois pays votèrent contre et tous les autres votèrent pour. Tout récemment, la Russie a présenté une résolution à l’Assemblée générale des Nations Unies pour qu’on s’abstienne de glorifier le nazisme. Trois pays ont voté contre, les États-Unis, le Canada et l’Ukraine et 115 pays ont voté en faveur de la résolution. Qui sont les plus isolés dans toute cette histoire?

Je termine cet article en vous référant à un autre excellent article, cette fois sur la capacité de manipulation de nos journalistes au service des intérêts de l’empire. L’auteur est John Pilger, journaliste américain de recherche et d’analyse.

Le temps où nous prenions les médias pour sources de toutes nos certitudes est passé. Quand ma grand-mère trouvait son dernier argument en disant qu’elle l’avait entendu à la radio ou lu dans le journal elle nous convainquait. Aujourd’hui, tout est devenu suspect. En cela, les médias comme les politiciens ont perdu beaucoup en crédibilité. Ils sont devenus des marionnettes qui servent davantage les intérêts des puissants que ceux des peuples et de la vérité.


Oscar Fortin
Le 8 décembre 2014





samedi 6 décembre 2014

ÉNONCÉ DE POLITIQUE ÉTRANGÈRE CHINOISE (2014)


ÉNONCÉ DE POLITIQUE ÉTRANGÈRE CHINOISE (2014)



Alors que la Chine vogue en ligne droite pour devenir la puissance économique mondiale et leader incontournable du destin de l’humanité, l’énoncé de sa politique internationale ne peut que nous intéresser.

Dans le cadre d’une conférence organisée par la direction du Parti communiste chinois, les 28 et 29 novembre derniers à Beijing, portant sur les questions liées aux affaires étrangères, le Président Xi Jinping a prononcé un important discours plaçant l’ensemble de la politique étrangère chinoise sous l’égide d’un concept connu en Occident sous le nom de l’« avantage d’autrui ».
Un des principes de cette nouvelle politique est celui de fonder ces relations en favorisant autant que cela puisse être possible des avantages réciproques réels entre les États.

« Nous avons promu la construction d’un nouveau type de relations internationales s’appuyant sur la coopération gagnant-gagnant, mis en avant et suivi une politique consistant à sauvegarder la justice et à poursuivre des intérêts partagés, et défendu une nouvelle vision fondée sur une coopération et une sécurité durable commune, à l’échelle globale. »

Ces relations internationales doivent se réaliser dans le cadre de relations de confiance, de sincérité, d’inclusion et d’intérêts mutuels. La dimension humaine et de respect y occupe une place de premier plan.

« … une politique de bon voisinage fondée sur l’amitié, la sincérité, l’intérêt mutuel, et l’inclusion, ainsi que les contours des relations de la Chine avec l’Afrique, fondées sur la sincérité, la réalisation des objectifs, l’affinité et la confiance mutuelle. »

Sur la question de l’architecture des relations internationales il relève le fait qu’elle est en constante évolution et que la tendance faisant passer d’un monde uni polaire à un monde multipolaire est là pour rester.

« Nous devons toujours garder à l’esprit la complexité d’une architecture internationale en évolution, et nous devrions reconnaître que la tendance croissante à l’établissement d’un monde multipolaire ne va pas change. »

Sur la question des tensions internationales et des conflits qui y émergent, il insiste sur le fait de demeurer « alertes » sur leur gravité, tout en affirmant que la quête de la paix et du développement demeurera inchangée. La lutte pour un ordre international juste et équitable est là pour rester tout comme la direction prise pour en modifier la réalité restera inchangée.

« Nous devrions rester alertes par rapport à la gravité des tensions et des luttes internationales; mais nous devons également reconnaître que la paix et le développement, la tendance sous-jacente de notre époque, demeureront inchangés. Nous devrions être parfaitement conscients de la nature durable de la lutte pour l’ordre international; nous devons par contre reconnaître que la direction dans la réforme du système international restera inchangée. »
Par rapport au statut de tous les pays, il réaffirme ce qu’en dit le droit international.

« Nous continuons fermement à penser que tous les pays, indépendamment de leur taille, puissance et niveau de développement, sont des membres égaux de la communauté internationale, et que le destin de l’humanité devrait être décidé par les peuples de tous les pays. Nous devrions défendre la justice internationale et, en particulier, faire entendre la voix des pays en voie de développement. »

Sur la question des relations avec les pays en développement, le Président  chinois fait ressortir l’importance d’une vision de développement qui intègre tant celui de la Chine que ceux des pays en développement.

« Nous devrions renforcer l’unité et la coopération avec les autres pays en voie de développement, et intégrer étroitement notre propre développement avec le développement commun des autres pays en voie de développement. »

Il fait finalement un appel à la communauté internationale pour développer des projets concrets qui répondent à des intérêts communs. Il fait référence à « la route de la soie, projet de développement, évoqué en 2013, allant de l’Europe à la Chine en passant par la Turquie, la Syrie, Israël ou l’Iran. Un projet présenté comme alternative à la géopolitique impériale qui mène l’humanité à la guerre.

Nous devrions renforcer la coopération en vue d’objectifs concrets, travailler activement à la construction de la Ceinture économique de la route de la soie et de la Route de la soie maritime du 21e siècle, travailler fort pour élargir la convergence des intérêts entre diverses parties, et promouvoir la coopération gagnant-gagnant grâce à des objectifs concrets.”

QUE CONCLURE?

Je me permets de relever trois points qui démarquent cette politique de la Chine d’avec celle des États-Unis.

Le premier et le plus percutant est celui de la reconnaissance effective de l’égalité, en droit, de tous les États, petits et grands.

Le deuxième portent sur les tendances de fond qui secouent le système actuel des relations internationales et qui sont là pour rester. C’est le cas pour la recherche de la paix et du développement pour tous les peuples de la terre, c’est également le cas pour le passage d’un monde unipolaire à un monde multipolaire et, finalement, c’est le cas de la réforme du système international incarné par l’ONU.

Le troisième est celui qui se rapporte aux relations avec les pays en développement. Il s’agit de faire siennes les nécessités du développement de ces pays et d’œuvrer ainsi à un développement commun.

À la lecture de ces quelques extraits, on ne peut que constater un contraste substantiel d’avec la pratique de la politique étrangère des États-Unis et de ses alliés. Le caractère offensif et conquérant de ces derniers ne cadre évidemment pas avec celui de la Chine, pas plus  d’ailleurs, qu’avec celui de pays toujours plus nombreux de la communauté internationale. Il suffit de penser, entre autres, à la Russie, aux nombreux pays de l’Amérique latine, à l’Afrique du Sud, à l’Inde, etc.


Oscar Fortin
Le 6 décembre 2014