lundi 29 septembre 2008

L'ÉGLISE A-T-ELLE ENCORE SON MOT À DIRE?


Dans un article, publié dans l’édition du Devoir du 29 septembre 2008 et coiffé du titre « QUI VEUT FAIRE TAIRE LES ÉVÊQUES DU QUÉBEC? » M. Arnaud Decroix s’en prend aux détracteurs du cardinal Ouellet et du Cardinal Turcotte pour expliquer son interrogation. Il conclut d’ailleurs son intervention en suggérant que pareilles réactions auraient pour effet d’enlever à « l’'Église tout droit et compétence pour intervenir dans le champ du débat d'idées, elle qui avait jusqu'alors la prétention de se définir comme «experte en humanité» (Paul VI, déclaration à l'ONU, 1965). Je ne suis évidemment pas d’accord avec les conclusions que tire l’auteur des réactions suscitées par les approches adoptées par l’un et l’autre de nos deux évêques.

En tout premier lieu, il me semble important de donner aux mots leur véritable sens. Dans le titre de l’article on parle des évêques, mais à la fin on conclue en parlant de l’Église sans toutefois en préciser le sens, laissant entendre, sans le dire, qu’Église et Évêques ne font qu’un. Ceux et celles qui ont encore comme références ecclésiales les documents du Concile Vatican II et les Épitres de St-Paul conviendront que l’Église est un « Corps constitué de tous les croyants ayant à sa Tête le Christ. C’est lui qui a donné certains comme apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres encore comme évangélistes, d’autres enfin comme pasteurs et chargés de l’enseignement » (Éphésiens 4,11). Cette précision s’impose d’autant plus que la tentation est grande de confondre la pensée de l’Église avec celle d’un de ses membres, tout important qu’il puisse être dans l’organisation ecclésiale. Dans l’Église d’aujourd’hui de nombreux débats ont cours sur les orientations que lui inspirent les évangiles et les défis du monde. Tout aussi nombreux sont les débats sur son organisation des pouvoirs et des services à apporter à ceux et celles qui lui sont rattachés. Dans tous ces débats, personne n’a le monopole de la vérité, pas plus d’ailleurs que du pouvoir. Chacun, selon le don reçu, apporte sa contribution et c’est finalement la foi de la communauté qui « juge » (1 Cor.14, 29). Autant le Cardinal Turcotte fait appel à sa conscience pour justifier sa décision, autant chaque chrétien fait appel à la sienne pour justifier sa propre décision. Joseph Ratzinger n’avait-il pas affirmé bien des années avant de devenir Benoît XVI : « «Au-dessus du pape en tant qu’expression de l’autorité ecclésiale, il y a la conscience à laquelle il faut d’abord obéir, au besoin même à l’encontre des demandes de l’autorité de l’Église. » (1967)

En conclusion sur ce point, force est de constater que pour parler au nom de l’Église, il ne suffit plus d’occuper un poste d’autorité dans l’organisation de celle-ci, mais de se faire l’écho de la voix des prophètes, des docteurs, des enseignants, de tous ceux et toutes celles qui sont portés par l’Esprit du Christ, Tête de l’Église. L’intervention de Jean Vanier, lors du dernier Congrès eucharistique, en dit long sur ce sujet. Sa parole prophétique a rejoint la foi des chrétiens et c’est cette foi qui reconnaît et donne force à cette parole. Dans les cas discutés dans l’article de M. Decroix, il faut se demander si la foi des chrétiens docteurs, prophètes, évangélistes, presbytres, enseignants et autres se reconnaissent dans les approches de nos deux cardinaux. Ce n’est pas évident. Leurs propos ou interventions peuvent être questionnés tout autant de l’intérieur de l’Église qu’ils l’ont été de l’extérieur.

En second lieu, il est question d’un débat d’idées. À ce que je sache, un débat d’idées suppose des approches différentes, des dissensions, des oppositions. Il n’y a donc rien de surprenant que des voix s’expriment contre les points de vue du Cardinal Ouellet et ceux du Cardinal Turcotte. En le faisant, elles ne leur interdisent pas de revenir à la charge, mais dans tous les cas, il faudra qu’ils le fassent à leur risque et dépend. Je sais qu’en écrivant ces commentaires, que je souhaite partager avec les lecteurs et lectrices du Devoir, je prête flanc à des points de vue qui m’obligeront à débattre. Je n’interpréterai pas ces divergences comme une interdiction à m’exprimer. Nous vivons dans un monde de plus en plus multipolaire où les arguments d’autorité ou les approches uniformes n’ont plus leur place.


Je conclus ce bref commentaire en disant que l’Église s’exprime partout où l’action de ses membres, portées par la foi, est un ferment de croissance et de développement des milieux de vie de chacun. S’ils sont porteurs de vérité, de justice, de miséricorde et d’ouverture, rien ne pourra les retenir. Pierre, alors que sa fin approchait, eût ces paroles pour les anciens et ceux qui allaient lui succéder dans l’Église :

« Paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, veillant sur lui, non par contrainte, mais de bon gré, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec l'élan du cœur ; non pas en faisant les seigneurs à l'égard de ceux qui vous sont échus en partage, mais en devenant les modèles du troupeau ». (1P. 5,2-3)


Oscar Fortin, théologien et politologue

Libre penseur dans la foi et dans le monde
http://humanisme.over-blog.com/
http://humanisme.blogspot.com/

jeudi 25 septembre 2008

FIN D'UN EMPIRE ET ÉMERGENCE D'UN NOUVEAU MONDE

SEMAINE DU 21 AU 26 SEPTEMBRE 2008

Deux évènements majeurs retiennent actuellement l’attention du monde : la crise économique mondiale et l’ouverture de la 63ième session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Cette dernière se réalise sur toile de fond de la crise économique elle-même mais aussi et surtout des effets dévastateurs des politiques interventionnistes de ceux qui en détiennent les ficelles. Nos médias ont plutôt été discrets sur ce dernier aspect. Rares sont ceux qui ont relevé les interventions d’Évo Morales, Président de la Bolivie, de Cristina Fernandez, Présidente de l’Argentine, de Luis Ignacio Lula, Président du Brésil, d’Antonio Lugo, Président du Paraguay et ainsi que celles de nombreux autres représentants de l’Amérique latine, de l’Afrique, de l’Asie et du Moyen Orient. Pourtant, à cette Assemblée générale, se fait vraiment entendre la voix de la Communauté internationale.



La grande majorité des intervenants de l’Amérique Latine ont fait ressortir que le modèle d’un capitalisme laissé à lui-même avait été la principale cause du sous développement dont souffre toujours le Continent. L’actuelle crise économique qui en secoue les bases ne fait que confirmer ce que les mouvements sociaux et les leaders des peuples dénoncent depuis des générations : le capitalisme ne peut répondre qu’à des intérêts individuels et corporatifs et c’est hors de sa nature même de répondre aux intérêts du BIEN COMMUN des peuples.

Dans le cas des pays de l’Amérique latine, les maîtres de ce système avaient le contrôle des gouvernements et des principaux leviers des institutions politiques, judiciaires, militaires, médiatiques et, dans bien des cas, religieuses. Les objectifs recherchés étaient toujours les mêmes : soutirer le maximum des ressources matérielles, humaines et organisationnelles pour en obtenir « le plus » en payant « le moins ». Les préoccupations sociales telles la santé, l’éducation, l’alimentation, le logement, n’avaient leur sens que dans la mesure où elles devenaient nécessaires au rendement exigé pour la production. Dès que des mouvements sociaux ou politiques mettaient en péril ce cadre du pouvoir, ils étaient alors soumis à des persécutions ou encore à des régimes militaires dont les plus mémorables sont ceux de Banzer en Bolivie (1971), de Pinochet au Chili (1973), de Videla en Argentine (1976). Le Plan Condor, de triste mémoire, avait été mis en place pour faire disparaître des milliers de personnes jugées périlleuses pour la stabilité de cet empire. Tout cela sous le regard bienveillant d’un Occident se disant chrétien et généreux.

Mais, voilà que depuis une dizaine d’années, la démocratie a ouvert ses portes à la montée de partis politiques qui veulent en découdre avec ce système qui génère pauvreté et misère pour les uns, richesse et pouvoir pour les autres. C’est actuellement le cas du Brésil, de l’Argentine, de l’Équateur, de la Bolivie, du Paraguay, du Venezuela, du Nicaragua alors que d’autres se dirigent lentement vers cette voie d’avenir, comme c’est le cas du Honduras, de Panama et de l’Uruguay. Le Mexique y serait peut-être déjà, si ce n’eût été de certaines fraudes dans le recomptage des votes.

Ce sont ces nouveaux chefs d’État qui ont pris la parole, ces jours-ci, à l’Assemblée générale des Nations Unies. Ce sont eux qui ont parlé de Démocratie sans cesse mise en danger par des groupes terroristes soutenus et financés par ceux-là mêmes qui y perdent actuellement leur pouvoir et leurs privilèges. Évo Morales a raconté toutes les difficultés mises sur son chemin, depuis son arrivée à la tête de l’État bolivien. Malgré un appui massif du peuple (plus de 67%), ceux qui se disaient hier démocrates, sont devenus aujourd’hui des terroristes qui fomentent la déstabilisation, la confrontation et même la violence, tuant femmes, enfants et paysans. Évo Morales a demandé dans son discours : pourquoi les États-Unis n’ont pas encore condamné ces gestes de violence dans son pays? Pourtant nombreux sont les pays qui n’ont pas hésité à condamner de pareilles actions. Cette question était évidemment une manière de répondre au pourquoi de l’expulsion récente de l’Ambassadeur des États-Unis en poste en Bolivie. C’est qu’ils y sont parties prenantes à ces opérations de déstabilisation comme ils l’ont été au Chili en 1973 et ailleurs, comme c’est actuellement le cas au Venezuela.

Plusieurs intervenants n’ont pas manqué l’occasion de faire ressortir que les grands défenseurs du capitalisme, comme système économique idéal, deviennent, dans le cadre de la présente crise, de véritables socialistes en demandant à l’État d’intervenir pour sauver le système de la banqueroute. De mauvaises langues ont parlé d’un socialisme pour les dettes et les déficits et d’un capitalisme pour les profits. Dans le premier cas, c’est le peuple qui s’en charge, dans le second cas, ce sont les maîtres du jeu qui encaissent. C’est ainsi que des centaines de milliards de dollars sortent, comme par magie, des coffres de l’État pour renflouer le système. Par contre, lorsque les « socialistes » parlent de mettre des limites au capitalisme en le soumettant aux exigences d’un BIEN COMMUN comme le partage des terres, le contrôle des richesses naturelles, la santé, l’éducation, l’alimentation, tout cela devient de l’interventionnisme d’État, jugé inacceptable et néfaste pour l’économie. C’est comme s’il fallait s’accommoder que des millions d’êtres humains meurent tous les jours par manque du nécessaire alors que pareil accommodement devient impensable face à un capitalisme à l’article de la mort.

Je pense que le discours des Présidents de ces nouvelles démocraties montantes éclaire les voies de l’avenir pour les personnes et les peuples à la conquête du respect de leurs droits et de leur dignité. Il y a un bond qualitatif dans la conscience sociale et politique de ces peuples en même temps que l’innovation de nouvelles manières de vivre l’économie qui commencent à donner ses fruits dans plusieurs de ces pays. Lorsqu’Hugo Chavez, Président du Venezuela, parle du socialisme du XXIème siècle, il parle de tout cela. Ce n’est pas pour rien qu’il est la bête noire des anciens maîtres qui veulent l’abattre à tout prix. En plus d’être le Président d’un pays où il y a beaucoup de pétrole, il est à l’avant-garde de cette montée des peuples vers un nouvel avenir. Pour ceux et celles qui s’intéressent à la pensée sociale de l’Église, ils trouveront beaucoup de ce socialisme du XXIème siècle dans l’encyclique de Jean XXIII « PAIX SUR TERRE ».


Oscar Fortin

25 septembre 2008

dimanche 21 septembre 2008

A USTEDES LOS FUERTES Y PODEROZOS


Ya llego la hora en que no cuenta más su fuerza, tampoco su poder para escapar a la justicia que reclama los derechos de los pueblos. Lo que pasa actualmente en Bolivia con el prefecto criminal, Leopoldo Fernández, que mandaba en la prefectura de Pando y que hizo matar a campesinos, mujeres y niños, refleja lo que esta pasando en toda América latina y en el mundo: los pobres y marginados que representan los dos terceros de la población mundial y también la mayoría de los pueblos de cada país están tomando el control de la democracia manipulada para hacerla democracia participativa. Los nuevos dirigentes responden a las exigencias de la mayoría de sus pueblos, la cual no aguanta mas los que les mandaban como esclavos y conforme a sus intereses.

Cuando me hago mas cerca a los acontecimientos que suceden en esta América latina me viene a la mente estas palabras a su prima Elizabeth de la Virgen María, en que muchos creen:

50 Dios tiene siempre misericordia
de quienes le honran
51 Actuó con todo su poder: deshizo los planes de los orgullosos,
52 derribó a los reyes de sus tronos
y puso en alto a los humildes.
53 Llenó de bienes a los hambrientos
y despidió a los ricos con las manos vacías


Hombres y mujeres de buena voluntad, estamos viviendo la profecía de esta mujer que llevaba en su seno el libertador que hace posible lo que esta realizando Evo Morales, Hugo Chávez y todos los otros que ya levantan la cabeza para decir: BASTA. Bush y todos los que lo siguen en sus mentiras y manipulaciones conocerán el mismo destino. Lo que es otoño para unos va ser primavera para muchos otros.


Oscar Fortín
El 21 de septiembre 2008

http//humanisme.over-blog.com
http//humanisme.blogspot.com

lundi 15 septembre 2008

BUSH DE MAUVAISE HUMEUR

Je me suis demandé pourquoi l’entrevue donnée par le Président Bush, le 14 septembre au matin, était préenregistrée. J’ai compris que la nuit avait dû être difficile et qu’il n’était pas d’humeur à s’adresser en direct à ses compatriotes et au monde. Il y avait évidemment cet ouragan IKE qui est passé sur le Texas sans aucun égard pour la Présidence qui y a son fief, mais peut-être encore davantage pour l’échec de ce grand coup, préparé de longue date, pour en découdre une fois pour toute avec Évo Morales et Hugo Chavez.

Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il veut en finir avec ce chef d’État qui dirige un pays aux richesses pétrolières énormes et qui, plus est, exerce une influence énorme sur l’ensemble des pays du Continent latino américain. Déjà en 2002, il avait espéré s’en débarrasser en soutenant un coup d’État avec l’oligarchie locale. À son grand désarroi, le peuple s’est spontanément mobilisé pour reprendre en main les institutions démocratiques et obliger les putschistes à libérer leur Président. Ce fut un moment fort de la démocratie participative, cette démocratie dont les racines plongent jusque dans les profondeurs des citoyens et des organisations sociales qu’ils se donnent. Restaient les élections présidentielles de 2005, mais sans succès. Les vénézuéliens accordèrent un vote très majoritaire à Chavez pour un second mandat.

La démocratie n’étant plus l’outil approprié pour reprendre le pouvoir, d’autres initiatives furent prises. Il y a eu l’opération TENAZA visant l’échec du Référendum sur la modification de la Constitution et cette autre, BALBOA, visant à créer des conflits frontaliers entre le Venezuela et la Colombie pour justifier une intervention militaire étasunienne. Ces deux opérations ont été mises à jour par les services intérieures d’intelligence avant d’être exécutées. Voilà, maintenant, qu’au moment même où les actions violentes montent en Bolivie pour renverser le gouvernement d’Évo Morales, une autre opération d’envergure est mise à jour, cette fois par un représentant de l’armée ayant enregistré une rencontre de responsables civils et militaires faisant le point sur les actions à mener dans les jours à venir pour renverser le Gouvernement et se débarrasser une fois pour toute d’Hugo Chavez. Deux avions, peints aux couleurs du Venezuela et pilotés par deux étasuniens, bombarderont le Parlement, à partir de La quatrième flotte étasunienne, toujours en action dans les eaux régionales. Des fusées seront également disponibles pour abattre l’avion Présidentielle au moment d’un départ ou d’un retour du Président Chavez.

Pendant que toutes ces choses se passent au Venezuela, Chavez se rend compte, dans ses échanges avec Évo Morales, qu’un scénario semblable est en préparation en Bolivie. À la différence de Chavez, Évo Morales ne sait trop jusqu’où les généraux de l’armée peuvent lui rester fidèles pour défendre la démocratie. Le général Trigo est un de ceux-là. Il est sans doute tiraillé entre deux mondes, celui de la défense de la constitutionalité bolivienne ou celui d’opter pour des offres fort alléchantes de la part des putschistes. Ses interventions dans les zones à problèmes pour contrer la violence sont plutôt au ralenti et certaines autres, problématiques. Chavez parle de « grève de bras baissés ». C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre sa sortie, déclarant que si le gouvernement de Morales est renversé ou si celui-ci est assassiné, qu’il interviendra au coté du peuple bolivien pour reprendre le pouvoir démocratique que les putschistes lui aura ainsi enlevé. C’est également dans ce contexte qu’il a invité tous les vénézuéliens à être vigilants et les yankees à rentrer chez eux.

Selon un haut officiel de l’intelligence vénézuélienne, le coup d’État était prévu pour jeudi, le 18 septembre. À en croire ce scénario, Bush aurait frappé un grand coup au cœur même de l’Amérique du Sud en prenant le contrôle du Venezuela et de la Bolivie. Inutile de dire qu’il aurait célébré avec joie la disparition d’Hugo Chavez et d’Évo Morales. Il aurait ainsi redoré son blason et aurait été remis à l’avant scène de la campagne électorale des Républicains qui se gardent bien de s’en approcher. Malheureusement, le destin aura voulu que ses velléités et ses astuces soient mises à jour et qu’un fin stratège et grand démocrate, en étroite collaboration avec son collègue bolivien et tous les autres membres d’UNASUR, aient déjoué ses plans et gagné encore plus de prestige pour ceux qui savent reconnaître les grands hommes d’État auxquels appartiennent Hugo Chavez et Évo Morales, quoi qu’en disent nos médias et leurs adversaires.

Allende, du haut de la MONEDA où siège actuellement (15 septembre) UNASUR, doit se reconnaître prophète en s’entendant dire de nouveau ces paroles :

« Travailleurs de ma Patrie, j'ai confiance dans le Chili et en son destin. D'autres hommes dépasseront ce moment gris et amer où la trahison prétend s'imposer. Allez de l'avant en sachant que bientôt s'ouvriront de grandes avenues où passera l'homme libre pour construire une société meilleure. » (11 septembre 1973)


Oscar Fortin

15 septembre 2008

http://humanisme.over-blog.com/
http://humanisme.blogspot.com/

vendredi 12 septembre 2008

LE CANADA ET L'AMÉRIQUE LATINE

LETTRE OUVERTE AU PREMIER MINISTRE DU CANADA

M. Le Premier Ministre


Je sais que la présente campagne électorale prend tout votre temps et que les thèmes reliés aux relations internationales du Canada avec l’Amérique latine n’occuperont pas beaucoup d’espaces dans les messages publicitaires. En tant que citoyen canadien, j’ai retenu que nos soldats en Afghanistan avaient pour mission d’y créer les conditions d’une véritable démocratie. Déjà, plus de 80 de nos soldats y ont laissé leur vie et autant, sinon plus, y laisseront la leur d’ici 2011. Cette décision, à vous en croire, dit toute l’importance que vous accordez à la démocratie comme système politique permettant aux peuples de prendre en main leur propre destin.

Actuellement, particulièrement en Amérique latine, de plus en plus nombreux sont les peuples, qui se donnent des gouvernements dont les mandats sont à l’effet de développer des politiques sociales et économiques, favorisant leurs intérêts nationaux dont, entre autres, la santé, l’éducation, le logement, l’alimentation et leur participation à l’ensemble de la vie publique. Ces gouvernements ont franchi avec succès toutes les épreuves de la démocratie. Tout récemment encore, le gouvernement de la Bolivie, lors d’un référendum d’orientation et de confiance, s’est vu accordé plus de 69% du support de la population bolivienne pour aller de l’avant avec les réformes amorcées. Que ce soit au Venezuela, au Paraguay, en Argentine, tous ont l’appui majoritaire de leur population. En Équateur se déroule actuellement un Référendum national pour l’adoption d’une nouvelle constitution. Un exemple à suivre par tous les peuples qui se dotent d’une Loi fondamentale régissant la vie de leur nation. En effet, n’est-il pas important que le peuple ait à en décider lui-même? Tout ceci pour vous dire, M. Le Premier Ministre, que vous avez tous les motifs de vous réjouir de ce que la DÉMOCRATIE soit aussi florissante dans ces pays.

Mais voilà que cette démocratie est actuellement mise à l’épreuve. En Bolivie, au Venezuela, au Paraguay, en Équateur, des forces externes et internes cherchent par tous les moyens, incluant la violence et l’assassinat, à briser ces démocraties pour les remplacer par des dictatures dont les noms qu’on pourra leur donner ne sauraient en changer la nature. Plusieurs pays de la région dont le Chili, l’Argentine, le Paraguay, l’Équateur, le Venezuela, entre autres, et l’OEA donnent leur appui au gouvernement légitimement élu d’Évo Morales tout en dénonçant ces forces clandestines qui visent, actuellement, à le saboter par la violence. Il en va de même pour le Venezuela qui vient de mettre à jour un plan pour renverser son gouvernement et tuer son Président.

Que dit le Canada? Est-il assez indépendant dans ses politiques extérieures et assez convaincu dans ses valeurs démocratiques pour dénoncer officiellement ces actions « terroristes » qui visent à déstabiliser ces gouvernements? Aucun soldat n’est requis, aucune intervention à l’interne n’est sollicitée. Tout ce qui est exigé, par les évènements et notre adhésion au Droit international, c’est que le CANADA SE JOIGNE À TOUS LES AUTRES PAYS INDÉPENDANTS POUR DÉNONCER DE PAREILLES MANŒUVRES ET POUR CONFIRMER DE NOUVEAU SA FOI ET CELLE DU PEUPLE CANADIEN DANS LA DÉMOCRATIE ET SON RESPECT. La présente campagne électorale vous en donne l’occasion.

Oscar Fortin, politologue

http://humanisme.over-blog.com/
http://humanisme.blogspot.com/

Québec, le 12 septembre 2008