lundi 6 novembre 2017

DAVID CONTRE GOLIATH




Nous connaissons tous cette légende biblique qui met en scène ce jeune David, de petite taille, qui se retrouve face à un géant, nommé Goliath, tout de muscles et de forte taille. Un récit qui nous renvoie à cette lutte des puissants contre les faibles, des empires contre des peuples. La symbolique de cette légende rappelle aux puissants qu’ ils peuvent également être vaincus par beaucoup plus faibles qu’eux.  C’est ce qui s’est produit lorsque le petit David plaça une pierre dans sa fronde  et la lança avec force et précision tuant sur le coup le puissant Goliath.

Le combat de David contre Goliath est un épisode de la Bible (1Samuel 17, 1-58) et cité aussi dans le Coran (Sourate 2, verset 251) dans lequel David, fils de berger Isaïe, le plus petit de ces 7 frères et encore adolescent, abat le héros des Philistins, le géant Goliath , d’un caillou lancé avec une fronde»

Les moments que nous vivons ne peuvent que nous rappeler cet épisode des temps bibliques. Nous avons un géant Goliath qui ne manque aucune occasion pour bien faire comprendre que personne ne saurait le retenir dans ses ambitions de conquêtes et de domination. Sa patience a des limites et malheurs aux peuples et nations qui se mettent au travers de son chemin. Il est le plus fort et le plus puissant.

Kim-Jung-un ne l’entend pas ainsi. Si ce Géant et tous ses alliés le menacent d’anéantissement, ce dernier demeure relativement calme et met plutôt en garde ces forces impériales et provocatrices dont le retour de toute intervention risquée de leur part marquera la fin à leur destin. C’est comme si ce David biblique disposerait d’une arme secrète à laquelle la puissance du Goliath impérial ne saurait lui résister? Faut-il faire une guerre pour le savoir?  Mieux ne vaut pas , les enjeux seraient trop grands pour l’Humanité.


L’impatience qui a atteint ses limites en ce Géant étasunien repose finalement sur quoi? Les essais nucléaires, réalisés à ce jour par la Corée du Nord, ont-ils causé des incidents majeurs dans d’autres pays ? Sont-ils avant tout de nature offensive ou plutôt de nature défensive? Pourquoi la Corée du Nord n’aurait-elle pas ce droit comme l’ont eu les États-Unis, la France, Israël, la Russie, la Chine et plusieurs autres États? Que la Corée du Nord veuille se faire respecter grâce à sa puissance nucléaire par d’autres États, également de puissance nucléaire, qui voudraient en prendre le contrôle, me semble tout à fait normal. La présence de la puissance nucléaire oblige les États en discorde à s’asseoir à une table et à négocier de bonne foi la résolution des problèmes. Il faut que cette négociation conduise, à la conciliation des intérêts des uns et des autres, rendant ainsi possible la paix. Autrement, ces négociations seraient tout à fait inutiles si les résultats recherchés étaient  la soumission ou l’élimination l'une ou l'autre des deux parties.

L’Occident impérial ne peut, sous le libellé de la défense de la liberté et de la sauvegarde de la civilisation occidentale, justifier ses guerres de conquêtes et de domination. Ce libellé, dans la bouche des maîtres politiques et économiques de cet Occident devient un véritable Cheval de Troie dont la véritable réalité est celle de protéger la liberté des conquérants et dominateurs dans le cadre d’une civilisation dont ils sont les seuls maîtres. Ces maîtres de la manipulation savent que les peuples veulent la liberté et être partie prenante des grandes valeurs de civilisations.  L’usage de ces termes sans en détailler outre mesure les contenus permet d’aller chercher l’adhésion de leurs propres peuples.

L’Humanité est tout autant occidentale qu’orientale et toute civilisation humaine et toute liberté qui n’y trouverait pas sa place dans l’un et l’autre ne saurait être civilisation et liberté humaines.



Oscar Fortin
Le 6 novembre 2017


vendredi 27 octobre 2017

LE HOLD-UP DU SIÈCLE EN PRÉPARATION






Les films hollywoodiens, nous ont souvent  distraient avec ces « cowboys » qui assaillaient des banques pour mettre la main sur l’or qui s’y trouvait sous bonne garde. Plus le butin était important, plus ils se devaient de bien planifier leur forfait. Tout devait être analysé à partir de la forteresse jusqu’au dernier des gardiens du village. Ici, le plus grand des hold-up (1880).

De nos jours, les exemples ne manquent pas de ces opérations menées par des voleurs aguerris dont le flair les conduit inévitablement vers de grosses prises en or, en argent, en bijoux, en certificats de placement, etc. .  Pour les amateurs et amatrices de ces films, je vous réfère à ce lien.

Dans tous ces cas, les principaux acteurs de ces méfaits sont considérés comme des cowboys audacieux et des voleurs professionnels bien aguerris à la profession.  On parlera surtout de mafia et de groupes criminels de toute nature,  mais jamais on ne parlera d’États, de gouvernements dont certains se font une spécialité de piller les richesses d’autres peuples, d’autres pays. Dans la plupart des cas, ce sont des États qui réalisent leurs méfaits en se couvrant des plus grandes vertus qu’un État peut avoir à l’endroit d’un autre peuple, d’un autre pays. Son mode opérationnel comprend, entre autres, six grandes étapes qui leur ouvrent la voie à la légitimité humanitaire.

  1. 1.    S’assurer que les richesses convoitées soient réelles
  2. 2.    Compter sur des appuis politiques et économiques internes de l’État visé.
  3. 3.    Compter également sur la collaboration de certains États limitrophes
  4. 4.    Créer,  par tous les moyens, le chaos  au sein du gouvernement.
  5. 5.    Mettre en évidence par les médias l’état de crise que vit le pays
  6. 6.    Faire valoir qu’une intervention internationale s’impose
L’idée fondamentale qui ressort de tout cela est de transformer ce hold-up, aux yeux de la communauté internationale et des populations des pays impliqués, en une véritable mission humanitaire, chapeautée, entre autres, par la libération d’un peuple, transformé en victime d’une dictature, responsable de tous les maux, et d’un dictateur qui ne veut rien entendre du cri de son peuple pas plus d’ailleurs que de celui de la communauté internationale. 

Ce sera la tâche des médias dont la mission est de répondre avant tout aux attentes des  pays promoteurs de ce hold-up, de s’assurer que l’information transmise et diffusée de mille et une manières s’incruste dans l’esprit des gens et devienne une opinion répandue dans la communauté nationale et internationale. Cette préparation des esprits s’impose pour que les peuples de ces États prédateurs n’y voient  que la justesse d’une intervention militaire qui ne saurait être qu’humanitaire. En Irak, en Libye, en Syrie, pour ne citer que ces trois pays, ce fut effectivement l’image projetée de dictatures et de dictateurs opprimant leurs peuples qui a rendu possible ces interventions qui furent appuyées par leurs peuples et la communauté internationale.

LA CIBLE DU PROCHAIN HOLD-UP EST LE VENEZUELA

Mode opérationnel :

  1-Par ses richesses, surtout celles se référant au pétrole, à l’or et au diamant, il répond parfaitement au point 1 du mode opérationnel.  Selon l'OPEP, les réserves prouvées en pétrole du pays atteindraient 302,25 milliards de barils ce qui le place à la première place mondiale devant l'Arabie Saoudite. Le Venezuela occupe également le 15e rang mondial des réserves d'or, avec plus de 365 tonnes, selon des chiffres officiels. Parmi elles, 154 sont déposées à la Banque centrale vénézuélienne. En 2012, Chavez a rapatrié au pays tout l’or qui était déposé à l’étranger. À ceci s’ajoutent évidemment les ressources en mines d’or toujours présentes et fortement sollicitées par d’autres puissances.

   2-Grâce à la présence au Venezuela d’une opposition qui leur est entièrement acquise ils peuvent compter sur cette dernière qui intègre les Chambres de commerce et celles du patronat, ains que de l’épiscopat vénézuélien pour générer des activités déstabilisatrices du gouvernement, le rendant ainsi de moins en moins populaire auprès de sa population. Ce fut le cas avec la guerre économique visant la privation pour la population des biens essentiels. Les mesures mises en place par cette opposition et ses alliés ont affecté  directement le peuple, l’obligeant à attendre des heures avant de pouvoir acheter quelques-uns de ces biens disponibles. Les collaborateurs, à l’interne, s’assuraient que ces biens soient entreposés secrètement dans des endroits non connus du public ni du gouvernement.  Tous ces éléments ont finalement été mis à découvert et condamnés tout autant par le peuple que par le gouvernement lequel était ciblé par l’opposition et les médias comme en étant le grand responsable. À ceci s’ajoutent les sanctions économiques de Washington qui ne font qu’empirer la situation économique du pays.

3-Les États-Unis ont toujours pu compter sur un ensemble de pays qui leur sont acquis. C’est le cas de la Colombie où l’Oncle Sam dispose de 7 bases militaires ainsi que de l’immunité complète pour ces derniers sur le sol colombien. C’est tout dire.  Le Canada, le Pérou, le Brésil de Bolsonano et l’Argentine de Macri demeurent des alliés fidèles pour combattre le gouvernement révolutionnaire du Venezuela. Il faut ajouter à ces pays le plein contrôle qu’exercent les États-Unis sur l’Organisation des États américains (OEA). Cette dernière a été mise à contribution pour mener la campagne de dénigrement du gouvernement démocratique du Venezuela  en le faisant passer pour un gouvernement antidémocratique, dictatorial y illégitime.

4-Tous ces acteurs ont pour mission de créer toutes les situations possibles conduisant à discréditer le gouvernement, la démocratie participative qui fait du peuple un agent actif dans la réalisation de la révolution bolivarienne. Depuis l’élection de Chavez en 1998 à nos jours, il y a eu plus de 23 élections auxquelles le  peuple a participé.  Sur ces 23 élections, il en a perdu 2, la première, en 2007, lors d’un référendum portant sur une modification de la constitution. La seconde, en 2015, lors des élections législatives. En dépit de tous ces appels au peuple, la publicité et l’idée à vendre est que Maduro, le président, est un dictateur et le régime chaviste  une dictature.

5-Les médias utilisent toutes les techniques à leur disposition pour créer des scénarios où les éléments positifs du régime, comme ces nombreuses élections, seront passés sous silence alors qu’on mettra en évidence des situations qui ne sont crédibles que pour ceux qui les inventent. On fait, par exemple,  toute une histoire sur l’Assemblée nationale constituante que l’on essaie par tous les moyens de discréditer comme pouvoir super potentiel. On ne dira pas que le Tribunal suprême de justice, autorité constitutionnelle par excellence, a déclaré cette dernière comme tout à fait légitime et conforme à la constitution vénézuélienne.  On se fera également discret sur les dernières élections régionales que le gouvernement a gagnées haut la main avec 18 gouverneurs contre 4 pour l’opposition.

6-Les prédateurs en sont à l’étape de convaincre la communauté internationale qu’une intervention s’impose au Venezuela, faute de quoi ils vont prendre eux-mêmes l’initiative d’intervenir directement dans le pays. Le résultat des dernières élections régionales ne leur facilite pas la tâche. Qui plus est, l’opposition commence à se diviser, affaiblissant ainsi le support à l’interne.

 En conclusion, je me permets deux commentaires.

       Le premier porte sur la capacité du peuple et du gouvernement vénézuélien de résister à ces attaques, véritables coups bas qui n’ont rien à voir avec l’humanisme dont se réclament leurs auteurs. Je pense que ces adversaires sont en voie de découvrir que le populisme qu’ils attribuaient aux Vénézuéliens et Vénézuéliennes se révèle être la conscience de tout un peuple contre  laquelle ils ne peuvent se permettre de marcher. Il y a un peuple, une armée, un gouvernement  tous déterminés à vaincre ces prédateurs.

       Mon second commentaire porte sur le fait que le Venezuela n’est pas isolé internationalement. La Russie, la Chine, les Pays non alignés et plusieurs pays des Antilles et du Moyen-Orient lui sont solidaires. La communauté internationale dont parlent Washington et ses alliés européens et latino-américains ne forment finalement qu’un club d’amis, liés par des intérêts financiers, souvent de caractère individuel et passager.

       Je fais  voeux que le Venezuela soit la première véritable démocratie à résister et à vaincre les prétentions de l’Empire et de ses alliés. Sa victoire se transformera en espérance pour l’ensemble des peuples de la région et du monde. Ses ennemis le savent trop bien et ils feront tout pour mettre fin à cette révolution.

Oscar Fortin
Le 27 octobre 2017


vendredi 20 octobre 2017

LA DIPLOMATIE DE L'EMPIRE



"TU TE RENDS OU JE T'ÉCRASE"



La subtilité de la diplomatie qui consiste, entre autres, à dénouer les noeuds qui se nouent dans les relations entre nations, peuples, gouvernements, devient de moins en moins subtile et de plus en plus fondée sur la force : tu te rends ou je te soumets.  Les questions de droit, de respect, d’équité ne sont plus à la base de la diplomatie de l’empire. Toutes les mises en scène de sa diplomatie internationale se révèlent être qu’une couverture dilatoire à une détermination de conquête et de domination.

Hier, à Valdaï, le président Poutine, lors de sa conférence annuelle  devant les diplomates russes et étrangers, a eu cette réponse à la question qui lui fut posée sur la plus grande erreur de la Russie dans ses relations avec l’Occident (comprendre l’empire) :

« «La plus grande erreur de notre part dans les relations avec l'Occident, c'est que nous vous avons fait trop de confiance, et votre erreur réside dans le fait que vous avez pris cette confiance pour une faiblesse et en avez abusé», a déclaré le Président lors de la session plénière de clôture du Club de Discussion Valdaï, à Sotchi. »

Les exemples de tromperies en Syrie, en Irak, en Ukraine ne manquent pas. Derrière les nombreuses séances de négociation fixant des paramètres aux interventions des uns et des autres, il y avait toujours une porte secrète pour leur y échapper. Les diplomates de l’Empire pouvaient toujours mettre sur le dos de la CIA, du Pentagone ou des terroristes ces interventions qui ne respectaient pas les paramètres convenus. Dans son jeu de la diplomatie, il a ces cartes cachées qui lui permettent de poursuivre ses objectifs comme si de rien n’était de cette dernière.

Il y a deux ans, Cuba et les États-Unis ont procédé à la normalisation de leurs relations diplomatiques. Pour les États-Unis c’était l’ouverture d’une porte pour s’infiltrer à visage découvert dans ce pays de manière à y générer un soulèvement du peuple, genre révolution de couleur comme celles réalisées en Europe de l’Est au cours de la dernière décennie. Cuba, les voyant venir, n’a pas permis que s’ouvre cette porte. Devant cette situation, les États-Unis ont mis fin à cette espérance pour Cuba d’une relation de respect entre les deux peuples. Il prend pour prétexte le fait que Cuba se refuse à la démocratie en ne  s’exprimant qu’à travers un parti unique.

Le cas du Venezuela met également en évidence cette diplomatie de l’Empire qui n’a que faire du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Au Venezuela, sont nombreux les partis politiques qui participent aux élections. Au cours de 19 dernières années, le Venezuela a procédé à 22 élections allant du référendum à l’élection de l’Assemblée nationale constituante et aux élections présidentielles, à celles des gouverneurs et des maires. Qui plus est, il dispose d’un système électoral qualifié comme l’un des plus fiables au monde. Chaque électeur et électrice est identifié par son empreinte digitale et le logiciel des équipements électroniques dont il dispose ne permettent pas aux morts et aux étrangers de voter pas plus qu’ils rendent possible la manipulation de bulletins de vote comme c’est souvent le cas dans nos systèmes de démocratie représentative où le comptage et recomptage des bulletins de vote sont souvent le résultat de fraudes.

Le refus des États-Unis d’avoir avec le Venezuela des relations diplomatiques d’égal à égal et de respect ne peut reposer sur le fait que le Venezuela n’est pas un pays démocratique. Pourtant c’est ce qu’il dit  en le qualifiant de dictature. Lors des dernières élections pour les gouverneurs, le parti au pouvoir a obtenu plus de 54% des voix sur une participation des électeurs et électrices de plus de 61%. Dans ce cas, parler d’une victoire déterminante du peuple n’est pas un euphémisme. Dans ce cas, Donald Trump est mal placé pour faire des leçons de démocratie, lui qui est devenu président des États unis que grâce aux votes des grands électeurs. Nous savons que le suffrage populaire avait donné la victoire à Hilary Clinton avec plus de 50% des voix. La question pour l’Empire n’est pas la démocratie, mais le pétrole et les richesses minières. À ces deux éléments s’ajoute la mauvaise influence que représente le Venezuela pour le reste de l’Amérique latine. Sa démocratie à toute épreuve de fraude, ses politiques économiques et sociales orientées vers les intérêts prioritaires du peuple, à commencer par les plus démunis et les laissés pour compte. Cela, l’empire ne peut le tolérer d’autant moins qu’il considère toujours l’Amérique latine et les Caraïbes comme son arrière-cour.

On ne peut reprocher aux peuples de prendre leur destin en main et aux États et gouvernements qu’ils se sont donnés de s’accrocher à leur souveraineté et indépendance.

Tant et aussi longtemps que les États-Unis d’Amérique se considèreront et se comporteront comme un Empire, aucune diplomatie ne saurait être possible dans le respect et l’égalité des droits. L’empire se situe au-dessus des lois et impose au monde ses droits. Tout ceci est subtilement couvert d’un soi-disant humanisme qui en fait le sauveur des peuples en dérive et un mandataire divin qui se réclame du « God bless America » pour mener sa campagne de conquête et de domination du monde.

La confiance de Poutine à l’endroit de ce partenaire qu’est l’empire fut trahie à maintes reprises et aujourd’hui cette confiance n’y est plus. L’erreur de cette confiance ne saurait se répéter, mais comment, dans pareil contexte, dénouer en toute confiance, par les voies diplomatiques, ces conflits qui nous mènent directement aux abords du conflit nucléaire? L’Occident qui se dit chrétien, démocratique, libérateur des peuples est devenu, avec cette emprise de l’Empire sur ses propres gouvernants, un allié de ce dernier et une menace pour l’Humanité.


Oscar Fortin
Le 20 octobre 2017-10-20