Les rumeurs veulent que
Dieu ne soit pas très content de ce qu’il voit et de ce qu’il entend de la part
de celui qui, pourtant, n’a négligé aucun moyen pour défendre la prière et le
crucifix dans les locaux de sa municipalité. Ce combat, qu’il a mené jusqu’en
Cour suprême, lui mérita la réputation d’un croyant qui n’a pas froid aux yeux
et dont les convictions sont un exemple pour tous les catholiques.
Dieu,
en ces derniers jours, n’en dérougit pas contre son maire et il a tenu à le lui
faire savoir à travers un songe dont il m’a été donné d’être témoin.
C’est
la nuit. Tout est silencieux dans la chambre de Jean, le maire, qui rêve en ce
moment précis aux drones militaires et à toute cette industrie des armements dont
son Royaume pourrait devenir le centre de production. Évidemment, beaucoup
d’emplois, de l’argent en abondance et des centres de développement
technologique toujours plus sophistiqués. À peine voyait-il son Royaume comme
un véritable centre international de tous les armements de guerre, nouvelle
génération, qu’une voix, venant d’un au-delà lointain, le sortit de son
rêve :
« Jean,
Jean, qu’es-tu en train de fomenter? Comment peux-tu te présenter comme un de
mes fils fidèles et t’adonner ainsi à construire des armes qui vont tuer tes
frères et tes sœurs qui sont tout autant pour moi, mes enfants?
Mais
Seigneur… tenta de répliquer Jean sans pouvoir aller plus loin, Dieu lui
coupant la parole. “Non, cette fois, écoute-moi jusqu’à la fin. Après tu pourras
me dire ce que tu veux.”
“Comment
peux-tu dire tous les jours cette prière du NOTRE PÈRE, faisant de tous les
humains de la terre tes frères et des sœurs ayant un même et unique Père
céleste, tout en te faisant l’apôtre des armements militaires et par là, des
guerres qui vont semer la mort d’hommes, de femmes et d’enfants par centaines
de millions? À quel royaume te consacres-tu? Est-ce au royaume des riches et
des puissants qui s’enrichissent des richesses des pauvres? N’as-tu pas lu dans
les Évangiles que mon royaume ne peut se conquérir par les armes, mais par la
justice, la vérité, la solidarité, la compassion, l’amour, le partage?
Que
vont penser les incroyants de ta foi et les croyants, attachés aux valeurs
évangéliques du royaume et à mon fils bien-aimé en qui j’ai mis toutes mes
complaisances? Ne diront-ils pas que la foi de maire Jean Tremblay lui sert de
tribune politique lorsque cela lui convient, mais qu’elle n’a guère d’influence
dans ses décisions politiques? Ils diront que lui importent peu les morts qui
résulteront de l’usage de toutes ces armes.
Tu
sais depuis longtemps qu’on ne peut pas servir deux maîtres, qu’on ne peut pas
les aimer les deux à la fois. Tu sais ça, n’est-ce pas?
Ne
m’arrive pas avec le discours classique que ça va créer des emplois, que les
gens vont gagner plus d’argent, que ton royaume du Saguenay va devenir le
royaume recherché par des gens venant de partout à travers le monde. Un tel
argument ne peut que te condamner encore davantage.
Comment
ramener le royaume inauguré en mon fils, fondé sur la justice, la vérité, la
solidarité, la compassion avec ce royaume terrestre, fondé sur l’avoir, le
pouvoir, le paraître et la production d’armements destinés à tuer d’autres
humains qui sont tes frères?
Jean,
tu es un contresigne et non un témoin de ce que je suis et de ce qu’est mon
royaume. Ton zèle pour défendre la prière et le crucifix perd toute
crédibilité. Comment continuer à en avoir avec ce que tu manigances? Les gens voient plus clair de ce que tu
penses. Ils ne se laisseront pas berner indéfiniment.
Toutefois,
mes bras te sont toujours ouverts pour t’accueillir de nouveau, cette fois
comme un enfant repentant et décidé à
dénoncer et à mettre un terme à ces folies guerrières.
Livre
ce combat avec autant de zèle que tu en as mis pour défendre la prière et le
crucifix et alors je témoignerai pour toi. Tu y retrouveras une crédibilité
cent fois plus grande que l’antérieure. Autrement tu seras et demeureras au
nombre des sépulcres blanchis dont l’intérieur est rempli d’os et de pourriture.
Maintenant,
je te laisse la parole.”
Jean
ne trouva pas les mots et n’eut que ce cris de l’âme “Seigneur, Seigneur !” sur
ça il s’éveilla tout troublé sans savoir où donner la tête. »
En
complément à ce récit, créé de toutes pièces, en fonction, toutefois, de
certaines réalités, je vous joins un texte de
Sylvain Boucher qui rejoint parfaitement cette réflexion.
Oscar
Fortin
Québec,
le 25 juillet 2013
Aucun commentaire:
Publier un commentaire