S’AGIT-IL D’UNE
STRATÉGIE POUR BLOQUER LA VOIE AU NOUVEAU PRÉSIDENT OU LA SOIF D’UNE FIN
GLORIEUSE ?
Trois évènements majeurs en sont les signes
avant-coureurs : 1. La Chambre des représentants vote une zone de non-survol en
Syrie. 2. Le Congrès approuve la
livraison, à l’opposition
syrienne, des missiles surface-air. 3. La
volte-face de Washington sur les propositions visant à faciliter le départ
des terroristes d’Alep.
Dans les trois cas, ces initiatives de Washington vont tout
droit vers une confrontation inévitable en Syrie où la Russie joue un rôle
majeur dans la lutte contre le terrorisme et dans sa lutte pour le respect du
droit international du peuple syrien à disposer de son propre destin. Sa
présence en Syrie répond à une demande de l’État syrien et sa lutte contre le
terrorisme vise toutes les forces armées illégitimes qui s’attaquent aux
populations et aux fondements de l’État de droit.
Regardons de près ce que peut représenter chacune de ces trois décisions.
Ce que nous
voyons dans la première mesure c’est l’initiative d’un gouvernement étranger,
les États-Unis, qui s’octroie l’autorité de décider des zones de l’espace
aérien syrien à interdire, tout particulièrement aux forces aériennes de
l’armée syrienne tout comme aux forces armées aériennes russes. Cette mise en scène comporte tous les
ingrédients pour que le gouvernement syrien avec ses missiles sol-air assure sa
pleine autorité sur la totalité de son espace aérien. La Russie n’aura d’autres
choix, en tant qu’alliée indéfectible de l’État syrien, d’assurer la protection
de ce même espace aérien.
La seconde
mesure porte sur la livraison à l’opposition armée syrienne de missiles
surface-air. Imaginons un seul instant
qu’un gouvernement étranger ait fourni ouvertement et sans soucis du droit
international des armements lourds aux Forces armées révolutionnaires de
Colombie, FARC-EP, pour les aider à renverser le gouvernement légitime de
Colombie. C’eut été un geste dénoncé avec force par la communauté
internationale et les États-Unis n’auraient pas hésité un instant à intervenir
pour mettre un terme à pareilles livraisons d’armes. Pourtant, ce qu’ils font
en Syrie est exactement de même nature. Ils arment et financent une opposition
pour qu’elle déstabilise le gouvernement légitime de Bachar Al Assad.
D’ailleurs, cette opposition armée, comme nous l’avons vu dans un article
antérieur, se fond avec les terroristes qui poursuivent les mêmes
objectifs.
La troisième
décision, celle de la volte-face, fut une surprise tout à fait inattendue de la
part du partenaire russe. De fait, après plusieurs heures de discussions, lors
d’une rencontre à Rome, Kerry, le Secrétaire d’États des États-Unis, et Lavrov,
le ministre des Affaires extérieures de Russie, en étaient venus à
une proposition sur laquelle les deux parties se disaient d’accord pour
résoudre la sortie des terroristes d’Alep,
toujours soumis à des attaques, sans cesse plus menaçantes et efficaces de
l’armée syrienne et de ses alliés. Cette proposition devait
être discutée à Genève, samedi , le 3 décembre.
« Récemment, Sergueï Lavrov et le secrétaire d'État américain John
Kerry s'étaient mis d'accord pour une rencontre à Genève sur la Syrie. Selon le
ministre russe des Affaires étrangères, John Kerry lui avait demandé de
soutenir un document qui correspondait à la vision de la Russie. »
À peine quelques jours avant cette rencontre à Genève, Sergueï
Lavrov apprend ce changement de cap de la part de son partenaire étasunien. Suite
à cette volte-face.
Sergueï Lavrov eut ce commentaire qui en
dit long sur la présente situation.
« Nous avons compris qu'il est impossible de discuter
sérieusement avec nos partenaires américains ».
Une telle phrase, comprise dans le contexte de cette autre fameuse
phrase de Poutine
à Valdaï, en octobre 2015, a de quoi nous interpeller:
« Il y a 50 ans déjà, à
Leningrad, la rue m’a appris une règle : si la bagarre s’avère inévitable,
il faut frapper le premier. »
L’élection de Trump, la mise
au grand jour des liens entre Washington et les terroristes, la fin d’un mandat
désastreux, les victoires de la Russie et du gouvernement de Bachar Al Assad
sur les terroristes, tout cela et bien d’autres choses, ouvrent la porte à bien
des imprévus à très court terme.
Oscar Fortin
Le 6 décembre 2016
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