samedi 21 mars 2015

M. Harper que vont faire nos soldats en Syrie ?





Les journaux de fin de semaine couvraient une déclaration de notre Premier ministre canadien à l’effet que l’armée canadienne était prête pour une mission en Syrie. En tant que Canadien, je demande à M. Harper sur la base de quels principes l’armée canadienne irait en Syrie.

Le Canada, du temps de Lester B. Pearson, prix Nobel de la paix et premier ministre canadien, avait la réputation d’un pays respectueux du droit international ainsi que des institutions multilatérales rattachées aux Nations Unies. L’élaboration de ses politiques internationales tout autant que ses interventions dans des pays tiers inspiraient respect et confiance.

Le peuple canadien se doit de connaître les fondements ainsi que les objectifs recherchés par une intervention du Canada en Syrie. Il est important que le Peuple canadien sache si son gouvernement suit les règles du droit international ou s’il s’est converti en délinquant par rapport à ces mêmes règles.

En Syrie, il y a un gouvernement légitime qui dirige le pays au service des intérêts prioritaires du peuple syrien avec plus de 50 % de son électorat tout comme, ici au Canada, nous avons un gouvernement qui, avec moins de 25 % de l’électorat et moins de 40 % des votes émis aux urnes,  gouverne, nous l’espérons bien, en fonction des intérêts prioritaires du Peuple canadien. Tout ceci pour dire que le gouvernement de Syrie a toute la légitimité d’un gouvernement qui agit conformément au droit international et qui, de ce fait, a droit à toutes les prérogatives d’un État souverain et indépendant. 

S’il fallait que le Canada envoie ses soldats en territoire syrien sans que ce soit en accord avec les autorités syriennes, il se convertirait en un pays délinquant et promoteur de terrorisme contre un gouvernement légitime.  M. Harper sait mieux que quiconque que les changements de régime sont ceux voulus par le peuple dans le cadre d’un processus démocratique et constitutionnel. Toute tentative d’interférer dans ce processus devient antidémocratique et tout à fait illégale.

Que dirait M. Harper si des gouvernements étrangers s’improvisaient pour créer au Canada des conditions pour un changement de régime ? Il aurait vite fait de dire que cette responsabilité incombe au Peuple canadien et non aux pays ou puissances étrangères.

Je demande donc à M. Harper de nous dire sur quelles bases le Canada s’autoriserait à envoyer ses forces armées en Syrie. Je demande également aux chefs des divers partis d’opposition ainsi qu’aux députés (es) d’exiger de M. Harper des réponses claires sur cette question. Des élections s’en viennent et le moment est propice pour que le Peuple canadien ait la possibilité de se prononcer sur les questions de politiques étrangères et sur les principes qui orientent l’usage des forces armées canadiennes dans les pays étrangers. Ce sont des milliards de dollars que le gouvernement canadien y investit. Il est important que nous sachions

Ce n’est pas parce que nous sommes à proximité d’un pays délinquant dans ses interventions étrangères que les Canadiens doivent le suivre. Je crois que le Canada doit retrouver sa personnalité, celle d’un pays indépendant et souverain, profondément attaché au respect du droit international et définitivement opposé à toute combine visant à s’en détourner. Il ne peut se permettre d faire indirectement ce que la loi ne permet pas de faire directement. 

Je termine, en relevant un dernier fait, tout récent,  que nos médias n’ont pas vraiment relevé, mais qui dit jusqu’où le gouvernement canadien peut en arriver dans sa délinquance internationale.  Il s’agit du rôle joué par une professionnelle de l’Ambassade du Canada à Caracas, Venezuela, dans la préparation d’un coup d’État militaire qui fut heureusement démontée par les autorités vénézuéliennes le 11 février dernier, le jour précédent son exécution. Cette personne de notre Ambassade, de mèche avec les auteurs de ce plan criminel de renversement d’un gouvernement démocratique et légitime, avait cueilli des informations sur l'aéroport où devait se poser l'avion dont la mission était de bombarder diverses cibles de l'actuel gouvernement. Cette intervention de l'Ambassade du Canada contre un gouvernement démocratique et légitime de l'Amérique latine l'associe aux politiques interventionnistes des États-Unis dont la réputation de délinquant international n'est plus à faire. La réputation internationale du Peuple canadien s'en trouve profondément affectée.  Par de telles complicités, le Canada y perd son âme et sa dignité. 

Le gouvernement canadien doit se positionner sans équivoque contre la délinquance interventionniste dans les questions internes des autres pays et pour le respect du droit international tel qu'énoncé par les Nations Unies. Les politiques internationales du Canada doivent être fonction des intérêts prioritaires des canadiens et non de ceux des administrations étasuniennes dont les intérêts ne sont pas les mêmes.

Je ne pense pas que l’on puisse combattre le terrorisme en se transformant soi-même en terroriste, se plaçant au dessus des lois internationales et des droits ides peuples à disposer d'eux-mêmes. L’occasion est tout indiquée pour aborder ces questions de grande importance. Ces questions doivent s’étendre au pourquoi de la présence canadienne en Ukraine, en Irak et en divers autres endroits dont on se garde bien d’en informer le peuple canadien.

Il est temps que ceux et celles qui ont l’ambition d’un Canada indépendant et souverain prennent la parole pour questionner ces autorités qui se permettent de décider, derrière des portes closes, des plans de conquêtes et de domination qui n’ont rien à voir avec les intérêts légitimes du peuple canadien. Il est temps que les canadiens et les canadiennes sachent et débattent de ce que le Canada fait des milliards de dollars investis dans les Forces armées canadiennes et dans ses missions à l'étranger. 

Oscar Fortin
Le 21 mars 2015
http://humanisme.blogspot.com

UNE GUERRE CONTRE LA RUSSIE SERA FATALE POUR L’OCCIDENT





Que la guerre soit à nos portes est devenu une évidence pour la grande majorité des Occidentaux. Tout récemment, le Parlement européen vota des dispositions pour préparer l’UE à la guerre contre la Russie.

Depuis au moins deux ans, le bruit des bottes militaires se fait entendre et les bataillons sur terre, sur mer et dans les cieux se positionnent autour de la cible principale qu’est devenue la Russie. Tout cela, orchestré par une campagne médiatique dont le principal objectif est de diaboliser suffisamment l’adversaire pour que les gens en viennent, comme ce fut le cas de ce général de l’armée américaine, à vouloir tuer le plus de Russes possible.

Tout est mis en œuvre pour que l’ours grison prenne les nerfs et commette l’erreur tant recherchée pour justifier aux yeux du monde une intervention directe en territoire russe. Des exercices de simulation d’attaques militaires se réalisent dans à peu près tous les pays limitrophes à la frontière russe. Pour comprendre l’impact d’un tel déploiement, il nous suffit d’imaginer, un seul instant, la réaction qu’auraient les États-Unis si la Russie déployait ses forces militaires tout le long de la frontière séparant le Mexique des États-Unis. Que dire maintenant, si elle y ajoutait une base militaire au Honduras et une autre à Cuba, des frégates, des sous-marins, un ou deux porte-avions dans la mer du Yucatan et dans les eaux internationales de l’Atlantique, tout près de la cote-est  des États-Unis.

Quelles seraient, à votre avis, les réactions des États-Unis? Les plus âgés se souviendront ce qu’avait été cette réaction lorsque des missiles nucléaires avaient été détectés à Cuba, en 1962. C’est pourtant la situation à laquelle est soumise actuellement la Russie, sans parler des sanctions et tout ce qui les accompagne.

En dépit de tout ce climat de provocations, la Russie et son Président demeurent relativement calmes, se contentant de rappeler qu’il y a des lignes rouges à ne pas franchir. Cette retenue de la Russie est mise en relief dans un article récent, coiffé de ce titre éloquent: La Russie épargne une guerre au monde en ignorant les provocations de l’OTAN.

Cette patience tranquille de la Russie ne signifie toutefois pas une quelconque insouciance des dangers qui planent sur elle. L’air de rien, Poutine, son ministre des Relations extérieures et ses chefs d’armées placent leurs pions et consolident leurs alliances. Déjà, la Chine et la Corée du Nord s’aligneront avec la Russie, advenant une guerre provoquée par les États-Unis. Plus que tout, la Russie peut compter sur une opinion mondiale qui lui est de plus en plus favorable, les campagnes de désinformation ne parvenant pas à contaminer tous les esprits.

Le calme relatif du président Poutine laisse entendre qu’il a des armes secrètes qui pourront, le cas échéant, neutraliser les forces de l’OTAN et celles des États-Unis. Il dégage l’image de quelqu’un qui est sûr de lui et qui sait où il va avec son peuple et son armée. La guerre des sanctions n’arrive pas à l’ébranler. Le peuple russe continue à soutenir son Président à plus de 85 %. Ce climat n’est pas sans favoriser une armée motivée et disposée à livrer le combat de la victoire contre un impérialisme qui ne veut qu’une chose : gouverner le monde à son image et ressemblance en se l’asservissant.

Pendant ce temps, la Communauté européenne commence à se fissurer et à prendre l’eau. Déjà, sept pays prennent leur distance par rapport à la reconduction automatique des sanctions contre la Russie. Elle réagit de plus en plus mal à l’emprise dominante des États-Unis sur son propre devenir. Les peuples sont de moins en moins disposés à servir de chair à canon pour défendre les intérêts de l’Oncle Sam. Les gouvernants, quant à eux, sont dans l’engrenage des forces de l’OTAN et de celui la Communauté européenne, véritable encadrement qui les soumet à Washington. Ils sont, de moins en moins, les gouvernements au service des intérêts de leurs peuples et de plus en plus des gouvernements au service des intérêts des États-Unis.

Que peut penser le grand Charles de Gaule de ce qu’est devenu cette  France qu’il a toujours voulue indépendante et libre ? Il doit certainement se retourner dans sa tombe lorsqu’il voit que le porte-avions qui honore son nom est sous commandement étasunien.  

Tout récemment, c’est l’Allemagne qui est menacée de sanctions de la part d’Obama. Il ne saurait être question qu’elle accorde l’asile politique à Snowden, ce jeune informaticien à l’origine des informations portant sur l’espionnage illégal des Etats-Unis à l’endroit des citoyens et des pays.

Je conclue cette brève analyse que chacun pourra compléter à sa façon en prédisant que cette grande guerre à venir ouvrira toute grande les portes à l’avènement d’un monde multipolaire et polycentrique. Cette guerre marquera la fin de l’Empire et du grand rêve de la gouvernance mondiale placée sous son emprise.

La Russie, la Chine et les pays du BRICS seront tout à la fois l’inspiration et le moteur de la mise en place de ces nouveaux paradigmes. La suprématie impériale des Etats-Unis et de ses alliés fera désormais partie de cette sombre histoire d’un monde dominé par une oligarchie mondiale aux ambitions insatiables.   

Cette prédiction trouve ses fondements dans l’analyse des grandes tendances qui s’imposent de plus en plus au monde. Elle fait évidemment un acte de foi dans cette capacité de la Russie de vaincre les forces de l’empire.

Pour ceux et celles qui s’intéressent à certaines prédictions apocalyptiques, je suggère les conférences du Sheikh Imran Hosein sur la fin des temps. Il est un spécialiste de l’eschatologie révélée dans le Coran et la lecture qu’il fait de cette grande guerre à venir est celle d’une Russie renouvelée, profondément identifiée à l’Église orthodoxe de Russie et de Constantinople. C’est cette Russie qui saura porter ces nouvelles valeurs au monde qui surgira de cette grande guerre où seront vaincues les forces occidentales.

Oscar Fortin
Le 21 mars 2014

lundi 16 mars 2015

POUTINE: OÙ ÉTAIT-IL DONC ?





Après tout ce qu’on a entendu sur cette absence de sept jours de Vladimir Poutine, j’ai à ce sujet ma petite idée qui peut en surprendre plusieurs.  C’est d’ailleurs tout à son honneur que soient entourées de discrétion certaines activités qui sont des moments forts de ressourcement spirituel et de prière avec les moines. L’an dernier à pareille date, plus précisément en avril, il s’était rendu au monastère  de Valam pour y prier et y consulter les moines.

Il est intéressant de constater que cette démarche, réalisée dans la plus grande discrétion, n’a aucune prétention d’utiliser ou de promouvoir la religion à des fins politiques. Une attitude qui contraste beaucoup d’avec plusieurs de nos dirigeants politiques qui sont à la recherche des princes de l’Église pour s’en faire des amis et des alliés à des fins politiques. Les rencontres avec le Pape sont recherchées et lorsqu’elles se produisent, la presse internationale est là pour les répercuter au vu et au su du monde entier.

En l’an 2000, lors de sa visite au monastère, il avait écrit dans le livre des visiteurs :

« “La renaissance de la Russie et la croissance de sa puissance sont indissociables du renforcement des bases morales de la société. Le rôle et le sens de l’Église Orthodoxe à ce titre est immense. Que Dieu vous protège”.

L’année dernière, cité cette fois par un moine du monastère, Poutine aurait eu ces paroles : « Je ne connais pas d’endroit aussi lumineux où on peut oublier les problèmes de la vie quotidienne, se concentrer sur l’essentiel de notre vie et diriger notre regard vers le Seigneur, source de tout, pour lui demander miséricorde pour soi-même et tous les êtres qui nous sont chers, pour notre paix et pour notre peuple. »

Un témoignage qui a de quoi faire réfléchir tout l’Occident qui se dit chrétien devant les caméras et dans les grandes manifestations religieuses tout en se faisant guerrier pour dominer et conquérir.

Je vous réfère, en plus de celle déjà donnée plus haut, aux multiples références que vous trouverez ici.

C’est donc sur la base de cette tradition, chez Vladimir Poutine, de se retirer dans un lieu où la seule influence qui existe est celle du Seigneur que je prétends qu’il est allé là pour faire le point sur lui-même et sur les énormes responsabilités que sont les siennes.

Il n’est pas du genre à agir sous le coup de la colère ou de la vengeance ou d’ambitions personnelles. Dans les références que vous lirez, vous verrez que chaque fois qu’il y a de grandes décisions à prendre, il se réfugie auprès des moines dans ce monastère, loin de tout.

Les vraies décisions porteuses d’humanité se prennent à la lumière d’une conscience libérée et ouverte à l’Éternel.

Voilà un côté caché de ce grand homme qui a rejoint les rangs de ceux qui peuvent faire toute la différence entre une humanité anéantie et une humanité libérée de toutes ces forces destructrices.

Oscar Fortin
Le 16 mars 2015







jeudi 12 mars 2015

LA RUSSIE RÉPOND À L’APPEL DU VENEZUELA


LA RUSSIE RÉPOND À L’APPEL DU VENEZUELA



Le président Obama doit se mordre les doigts d’avoir ouvert toutes grandes les portes à la présence militaire russe en Amérique latine et dans  les Antilles. Par son décret, véritable déclaration de guerre contre le Venezuela, il aura incité ce dernier à faire appel aux bons offices de la Russie et de sa technologie militaire pour assurer sa défense. S’il s’agit pour le Venezuela d’un appui de grande importance, c’est pour la Russie, à n’en pas douter, une opportunité tout à fait inattendue. Une occasion en or pour Poutine de donner la pareille à Washington qui se fait si présent politiquement et militairement en Ukraine, dans les Balkans, la Mer noire et la Méditerranée.

La nouvelle du jour qui va interpeller très fortement les bien-pensants des politiques guerrières étasuniennes est que la Russie et le Venezuela vont se joindre aux manœuvres militaires défensives planifiées pour cette fin de semaine (14 et 15 mars) dans tout le Venezuela. Le ministre de la Défense, Serguéi Shoigu, a accepté l’invitation de son collègue vénézuélien, Vladimir Padrino Lopez, pour que la Russie participe aux exercices militaires des forces de défense antiaérienne et aux manœuvres de tir de lance-roquettes multiple russe BM-30 Smerch. À ceci s’ajoute l’entrée amicale de navires russes dans les ports du Venezuela.

Cette participation de la Russie à la défense du Venezuela contre les menaces d’invasion militaire de la part des États-Unis ne sera pas sans rappeler à Obama sa propre participation militaire en Ukraine et dans la majorité des pays frontaliers à la Russie. Il sera mal placé pour se plaindre du fait qu’un pays ami, la Russie, apporte son soutien à un autre pays ami, le Venezuela, lequel est menacé d’invasion par son pire ennemi, les États-Unis.

Nous ne sommes évidemment plus en 1962, lors de la crise des missiles à Cuba où la menace nucléaire était à 90 kilomètres des frontières étasuniennes.  Au Venezuela, il n’y a pas d’armes nucléaires et les frontières des deux pays sont séparées par des milliers de kilomètres. De plus, l’Amérique latine d’aujourd’hui n’est plus celle des années 1960. De nombreux peuples sont parvenus à vaincre les résistances oligarchiques et impériales pour conquérir démocratiquement les pouvoirs de l’État et les mettre au service du bien commun. De nombreux organismes régionaux se sont développés. Leur présence devient une caution de l’indépendance et d’intégration des peuples de l’Amérique latine. C’est le cas, entre autres, d’UNASUR, de MERCOSUR, de l’ALBA, de CELAC.

De toute évidence, l’Oncle SAM s’acharne à ne pas reconnaître ces changements et continue de vivre comme si l’Amérique latine était toujours sa Cour arrière dont il peut disposer à volonté. Tôt ou tard, il faudra qu’il change son attitude et ses politiques. Ce ne sont plus ces peuples qui doivent changer leurs politiques et leur régime de gouvernance, mais c’est plutôt lui qui doit procéder à ce changement. Ce sont maintenant les peuples qui lui tordent le bras pour qu’il change ses vieilles habitudes impériales en celles de partenaire respectueux et respectable.


Oscar Fortin
Le 12 mars 2015